Nez qui coule, diarrhée, maux de gorge, toux… Contre ces petits maux bénins, fréquents en hiver et aux changements de saison, vous avez l’habitude de courir à la pharmacie pour acheter des médicaments sans ordonnance ? Dans la plupart des cas, cela est complètement inutile !
En effet, un certain nombre de traitements en vente libre n’ont aucune efficacité prouvée au-delà de l’effet placebo. Pour autant, ils ne sont pas exempts d’effets secondaires. Les consommer pourrait finalement s’avérer plus dangereux que bénéfique. Dans ce diaporama, nous vous faisons la liste des remèdes qui ne servent, finalement, pas à grand-chose.
Médicaments sans ordonnance, dans le viseur de 60 millions de consommateurs
Dans son hors-série de novembre-décembre 2020, 60 millions de consommateurs, en partenariat avec la revue Prescrire, fait le point sur les médicaments sans ordonnance. Comment éviter le surdosage ? Quelles sont les interactions malheureuses à éviter ? Quels sont les plus efficaces ? Ou, à l’inverse, les molécules qui ne servent à rien ?
C’est sur ce dernier point que nous avons décidé de nous pencher dans ce diaporama, en nous appuyant sur les deux sources précédemment citées, ainsi que sur les avis de la Haute Autorité de Santé. Il en ressort qu’un certain nombre de symptômes bénins peuvent aussi bien être soulagés bien plus efficacement, par le biais de gestes simples et naturels.
Les remèdes les plus simples sont souvent les meilleurs
Le rhume, notamment, n’a pas besoin d’être traité de façon médicamenteuse. La plupart du temps, il passe tout seul au bout d’une semaine. Il est toutefois possible d’apaiser ses symptômes en se lavant le nez avec du sérum physiologique, en évitant la fumée de cigarette, en s’hydratant correctement et, bien sûr, en se reposant. La prise de paracétamol peut toutefois soulager les maux de tête et la fièvre légère, sans dépasser 3 g par jour pour les adultes.
En cas de rhinite allergique, la revue Prescrire recommande d’opter plutôt pour des lavages de nez avec du sérum physiologique, ou avec des solutions nasales de cromoglicate de sodium ou d’azélastine, et de ne se tourner qu’en dernier recours vers les antihistaminiques.
Pour ce qui est de la diarrhée et des vomissements dus à la gastro-entérite, le seul indispensable est l’hydratation, afin de compenser les pertes hydroélectrolitiques. Vous pouvez donc boire de l’eau minérale, du bouillon ou encore du lait. Mais aussi consommer des aliments riches en eau, ainsi que certains féculents comme le riz, la pomme de terre bien cuite et la patate douce. Et bien sûr, éviter les repas trop lourds, riches en gras ou en sucre, et les aliments riches en fibres ou difficiles à digérer.
Les médicaments pour le rhume : DolirhumePro, Rhinadvil…
DolirhumePro, Humex Rhume, Rhinadvil, Vicks Vaporub… Ces médicaments ne sont pas d’une grande efficacité, puisque “avec ou sans médicaments, un rhume dure sept jours”, expliquait Margaux Lafaurie, spécialiste du risque médicamenteux au CRPV de Toulouse à nos confrères de 60 millions de consommateurs, pour leur hors-série de novembre-décembre 2020. Pire encore, certains d’entre eux contiennent de la pseudoéphédrine, un vasoconstricteur qui augmente le risque d’AVC.
L’antispasmodique Spasfon-Lyoc
D’après 60 millions de consommateurs et la revue Prescrire, “son action n’est pas plus efficace qu’un placebo”. Quant à la Haute Autorité de santé, elle juge que “le service médical rendu par les spécialités SPASFON reste insuffisant dans le traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles fonctionnels des voies biliaires”. Pour le traitement symptomatique des douleurs liées aux troubles digestifs, des coliques néphrétiques et des maux de ventre d’origine gynécologique, le service médical rendu “reste faible”.
Les pastilles pour la gorge : Drill, Euphon, Lysopaïne, Strepsils
La plupart des pastilles pour la gorge associent des antiseptiques locaux à un anesthésique. Or, l’efficacité de ces antiseptiques sur la douleur à la déglutition ou sur l’accélération de la guérison n’a jamais été prouvée. Pire encore, les anesthésiques locaux contenus dans ces médicaments augmentent le risque de fausse route et d’étouffement. Quant à l’Euphon, à base de plantes, il ne présente aucune propriété clinique prouvée.
Les collutoires : Colludol, Hexaspray…
Le même problème que pour les pastilles est observé dans la plupart des collutoires : l’association fréquente d’antiseptiques locaux (pas plus efficaces qu’un placebo) et d’un anesthésique (potentiellement dangereux).
Le Tiorfast contre la diarrhée
“Ce médicament n’a qu’un effet modeste sur la diarrhée, n’a pas d’effet démontré sur la douleur ni sur l’inconfort abdominal, et ne prévient pas la déshydratation”, rappelle 60 millions de consommateurs. Et pour cause, le danger principal de la diarrhée, c’est la déshydratation liée aux pertes aqueuses. Or, les antidiarrhéiques n’ont aucune efficacité sur la déshydratation. “Certains réduisent le nombre de selles, mais c’est un effet marginal, au regard des autres conséquences”, précise Bruno Toussaint.
L’anti-nauséeux Vogalib
“Le Vogalib est un ancien médicament qui a peu d’efficacité sur les nausées et les vomissements”, souligne Bruno Toussaint, directeur éditorial de la revue Prescrire. “Mais il est apparenté aux neuroleptiques et expose donc à des troubles neurologiques et cardiaques. Cela reste rare si l’on est bien portant, mais ça arrive”.
Le Meteospasmyl, contre les ballonnements
“Ce médicament, qui associe l’alvérine, antispasmodique, et la siméticone, silicone à effet de pansement gastrique, ne présente pas d’efficacité au-delà de l’effet placebo”, écrit 60 millions de consommateurs dans son hors-série dédié aux médicaments en vente libre. Mais il peut, en revanche, induire des effets secondaires parfois graves, comme l’atteinte hépatique, l’angiœdème ou le choc anaphylactique. Cela est cher payé pour une substance dont l’efficacité n’a pas été prouvée…
Les sirops et solutions buvables pour la toux
Certaines de leurs substances actives n’ont aucune efficacité sur la toux, comme la carbocistéine (Bronchokod sans sucre) et l’acétylcystéine (Mucomyst, Fluimicil). Le sirop homéopathique Stodal, de son côté, n’a aucune efficacité prouvée au-delà de l’effet placebo, et contient l’équivalent de deux morceaux de sucre dans une seule dose !
Certains médicaments contre les troubles du sommeil
Tous les médicaments contre les troubles du sommeil ne se valent pas, en termes d’efficacité. Si certains vous aideront effectivement à dormir, d’autres, en revanche, n’ont pas d’efficacité démontrée au-delà du placebo. C’est notamment le cas du L72, de l’Omezelis et du Sédatif PC.
Des antihistaminiques : Humex Allergie, Zyrtecset, Polaramine
“Aucun médicament d’automédication connu ne guérit la rhinite allergique”, explique Bruno
Toussaint, directeur éditorial de la revue Prescrire. “S’ils traitent les symptômes, ils ne guérissent pas l’affection. Seule l’éviction de l’allergène est efficace, mais souvent, elle n’est pas faisable”.
Par ailleurs, les effets de certaines molécules sur la congestion nasale, comme la cétirizine (Zyrtecset) et la loratadine (Humex Allergie) et la dexchlorphéniramine (Polaramine), restent relativement “modestes”. Alors même que, “les médicaments contre l’allergie contiennent parfois dans leurs effets secondaires… des risques d’allergie !”, indique 60 millions de consommateurs.
Médicaments sans ordonnance : que garder, que proscrire ?, 60 millions de consommateurs, hors-série n°205, novembre-décembre 2020.
Haute Autorité de Santé
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