Certains médicaments antidépresseurs, anti-allergies ou encore antidouleurs, contiennent des anticholinergiques (substances qui empêchent la transmission des impulsions électriques entre les cellules nerveuses) qui agiraient sur la réactivité du cerveau et la mémoire environ un mois après le début du traitement, selon une étude de l’Université de l’Indiana (Etats-Unis). Ces anticholinergiques inhibent l’action de l’acétylcholine, le neurotransmetteur qui permet le passage de l’influx nerveux dans l’espace synaptique.
Parmi les médicaments en cause, on trouve :
- des traitements de l'allergie comme Theralène® (alimémazine), Zyrtec® (cetirizine), Atarax® (hydroxyzine).
- des antidépresseurs comme Xanax® (alprazolam), Zyban® (bupropion), Valium® (diazépam), Anafranil® (clomopramine), Deroxat® (paroxétine).
- des antidouleurs comme Acupan® (néfopam chlorhydrate), Nurophen Plus® (ibuprofène et codéine).
- des anti-incontinence comme Ditropan® (oxybutynine).
- des traitements contre les ulcères gastriques comme Tagamet® (cimétidine).
- des traitements contre les diarrhées comme Immodium® (loperamide), contre l’ hypertension artérielle (Lopressor® (metoprolol)), et des anticoagulents (Coumadine® (coumaphène)).
Une moins bonne mémoire à court terme
Les médecins ont observé 451 patients, dont 60 prenaient au moins un médicament avec une forte teneur en anticholinergiques (les participants ont été tirés d’un projet de recherche national sur Alzheimer). Ils ont évalué la mémoire et le cerveau des patients via des tests cognitifs, des tomoscintigraphies par émission de positons (PET-scan ou imagerie médicale en 3 dimensions) afin de mesurer le métabolisme du cerveau et enfin via imagerie à résonnance magnétique (IRM) pour juger la structure du cerveau.
Résultat : les patients qui prenaient des anticholinergiques avaient de moins bons résultats que ceux, plus âgés, qui n’en prenaient pas, notamment sur des exercices de mémoire à court terme et d’autres exercices plus axés sur le raisonnement verbal, la planification et la résolution des problèmes.
De plus les chercheurs ont noté un niveau inférieur de glucose (bio-marqueur de l’activité du cerveau) dans le cerveau et plus particulièrement dans l’hippocampe, la région associée à la mémoire touchée par Alzheimer. Enfin, les IRM ont mis en avant la taille plus petite des ventricules, ces cavités à l’intérieur du cerveau, chez les patients sous anticholinergiques.
"Il faudrait envisager des alternatives"
"Les médecins devraient envisager des alternatives aux médicaments anticholinergiques lorsqu'ils travaillent avec leurs patients âgés", a estimé le Dr Shannon Risacher, professeur adjoint de l'université de radiologie et d'imagerie en sciences et co-auteur de l'étude.
Sur le Dailymail, John Smith, chef de la direction de l'association PAGB (qui représente les fabricants de médicaments en vente libre), a souligné le fait que l'étude porte sur une prise continue des anticholinergiques alors que dans la réalité, ceux-ci sont voués à un soulagement à court terme.
Vidéo : La maladie d'Alzheimer
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