Tests de grossesse, tests de fertilité masculine, calcul de la date d’ovulation… et maintenant test de séropositivité.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé ce lundi 14 septembre la mise à disposition du premier autotest de dépistage du VIH (virus d’immunodéficience humaine) dans les pharmacies françaises dès le mardi 15 septembre. L’objectif : toucher les populations moins réceptives aux outils de prévention et moins susceptibles de se faire dépister de manière classique.
Une goutte de sang et un résultat en 15 minutes
Pour 25 à 30 euros (le prix est libre, fixé par les pharmacies), chacun peut désormais tester sa séropositivité chez soi.
Le principe est simple : à la manière d’un test de diabète, il s’agit de prélever une goutte de sang sur son doigt après l’avoir désinfecté. Le kit comprend une lingette et une petite aiguille. On place ensuite la goutte de sang sur le test, qui donne son verdict au bout d’une quinzaine de minutes.
Pour autant, à l’image du test de grossesse vendu en pharmacie, cet autotest n’est pas conçu pour se substituer au test de dépistage effectué en laboratoire, qui confirmera ou infirmera le résultat obtenu. De plus, un résultat négatif à l’autotest de dépistage n’est pas fiable si l’on a pris un risque durant les trois derniers mois. C’est en effet le temps qu’il faut pour déceler la présence d’anticorps (molécules du système immunitaire) adressés contre le virus du Sida. En cas de rapport récent à risque, l'autotest devra être refait dans les semaines suivantes.
S’il est utilisé correctement, l’autotest est tout de même fiable à 90%. Par ailleurs, ce nouveau dispositif n’est pas remboursé.
Pour assurer la sécurité et la bonne information des utilisateurs, le ministère de la Santé a annoncé la mise en place d’un "service téléphonique d’aide à l’utilisation et de conseils sur les résultats" sur la plateforme Sida Info Service (appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7 et 24h/24 au 0 800 840 800).
Près de 30 000 Français séropositifs qui s’ignorent
Dans un communiqué, la ministre de la Santé a également indiqué qu’elle souhaitait voir ces autotests disponibles gracieusement dans les structures de prévention du VIH et via les associations de patients engagés dans la lutte contre le Sida. Le but ? Faire en sorte que les personnes les plus éloignées du dépistage et les plus à risque en bénéficient en priorité.
En France, on estime à au moins 130 000 le nombre de personnes séropositives. Parmi elles, 30 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir, ce qui augmente la propagation du virus.
Rappelons par ailleurs que le seul moyen de prévention efficace contre le VIH reste le port du préservatif.
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