Au Royaume-Uni, plus de 25% des adultes sont concernés par au moins deux maladies chroniques. Ce taux monte à 65% chez les personnes de plus de 65 ans et à près de 82% chez les personnes de plus de 85 ans.
Zoom sur les psychoses, le diabète et l'insuffisance cardiaque congestive
Partant de ce constat, des scientifiques britanniques se sont intéressés à l’impact sur le long terme de trois maladies chroniques : les psychoses, le diabète et l'insuffisance cardiaque congestive. Plus particulièrement, ces chercheurs ont évalué comment ces pathologies réduisent l’espérance de vie, et si l’ordre dans lequel on les développe change cet impact sur l’espérance de vie.
Pourquoi ces trois maladies en particulier ? “Nous les avons choisies car, ensemble, elles peuvent entraîner des réductions substantielles de la durée de vie”, expliquent dans un communiqué de presse les auteurs de cette étude, publiée dans la revue The Lancet Public Health en juillet 2023.
Les chercheurs ont analysé le développement de ces trois pathologies chez plus de 1,6 million d’adultes âgés d’au moins 25 ans, cela sur une période de 20 ans. Pour ce faire, ils ont utilisé des données issues de la banque de données SAIL, qui collecte régulièrement et de manière anonyme des informations de santé et des dossiers administratifs au Pays de Galles. En parallèle, les scientifiques ont travaillé avec des patients dans tout le Royaume-Uni afin de comprendre comment ceux-ci vivaient avec plusieurs maladies chroniques.
Les auteurs de l’étude publiée dans The Lancet Public Health ont utilisé des modèles statistiques pour examiner l’ordre de développement d’une psychose, d’un diabète et d’une insuffisance cardiaque congestive, et le moment où ces maladies arrivent. Ils ont comparé ces données entre des patients du même âge, du même genre et vivant dans des zones avec le même niveau de pauvreté. Ils ont ainsi pu évaluer l’impact de ces trois maladies chroniques sur leur espérance de vie.
Une perte de 13 ans d’espérance de vie
“Nous avons découvert que l’ordre dans lequel on développe ces maladies a un impact important sur l’espérance de vie.Les personnes qui ont développé du diabète, une psychose et une insuffisance cardiaque congestive, dans cet ordre, ont la plus grande perte d’espérance de vie (approximativement 13 ans en moyenne)”, indiquent les chercheurs.
Lorsque l’ordre change, les personnes atteintes par ces maladies sont moins affectées, d’après les modèles statistiques utilisés pour cette étude. Par exemple, un homme de 50 ans vivant dans une zone moyennement pauvre peut avoir une différence d’espérance de vie de plus de 10 ans selon l’ordre dans lequel se développent ces pathologies. “Notre recherche a également montré que les personnes qui développent d’abord un diabète, ensuite une psychose et enfin une insuffisance cardiaque congestive ont un risque plus important de développer une autre maladie chronique, ou de mourir dans les 5 ans de leur dernier diagnostic”, ajoutent les auteurs de l’étude.
Maladies : un tableau pas totalement négatif
Toutefois, le tableau dressé par l’équipe de scientifiques n’est pas totalement négatif. En effet, le développement de ces maladies n’affecte pas forcément la durée de vie. Par exemple, les personnes ayant un reçu un diagnostic de psychose et de diabète, dans n’importe quel ordre, ont une espérance de vie plus importante que les personnes qui ont seulement reçu un diagnostic de psychose.
Comment expliquer ce résultat surprenant ? “Nous pensons que les personnes diabétiques ont des contacts plus réguliers avec des professionnels de santé via des établissements spécialisés dans la gestion du diabète, par exemple, qui peuvent améliorer leur santé générale”, écrivent les chercheurs.
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