Lors de votre dernier check-up, votre médecin a sorti son stéthoscope pour écouter le nombre d’inspirations effectuées au cours de 30 secondes. Néanmoins à en croire les chercheurs de l'Université d'Édimbourg, cette mesure n’était pas fiable.
Fréquence respiratoire : des mesures facilement erronées
Pour la plupart des professionnels de santé, compter les nombres de respirations prises sur une période de 30 secondes permet de mesurer la fréquence respiratoire rapidement.
Ce test routinier est effectué sur tous les patients qui arrivent à l’hôpital. Les résultats sont d'ailleurs inscrits dans leur dossier médical étudié par les professionnels de la santé. Toutefois, l'examen ne prend pas en compte un point important. La respiration n'est pas toujours régulière. En effet comme le rappellent les scientifiques écossais, il peut y avoir une variation de la fréquence respiratoire lors de sa mesure. Ce qui n'est pas forcément observé si le test est effectué sur une courte période.
L'équipe a ainsi tenté d’évaluer l’ampleur de ces fluctuations au cours d’une expérience. L'équipe a analysé les enregistrements de respiration chez 25 patients hospitalisés pour des pathologies respiratoires, des affections cardiaques, neurologiques ou encore urinaires. Chacun durait entre 30 minutes et une heure. Ils ont ensuite mesuré la fréquence respiratoire des malades à différents moments de l'enregistrement. Les écoutes étaient effectuées au hasard et à plusieurs reprises. Les experts devaient mesurer le rythme de la respiration sur différents échantillons de 30, 60 et 120 secondes.
Il a été constaté qu'il y avait une grande variation de la fréquence respiratoire pour chaque patient. Plus de la moitié des évaluations différaient de plus de trois respirations par minute.
Ce changement peut sembler minime mais, dans 40% des cas, ce taux erroné aurait signifié des erreurs dans le dossier recueillant les signes vitaux des malades. Ces chiffres tronqués peuvent conduire à de mauvais diagnostics et des classements incorrects des patients.
Mesure respiratoire erronée : il faut faire le test sur deux minutes
Pour éviter les erreurs de diagnostic lors de la mesure de la fréquence respiratoire, test clé en cette période de pandémie de COVID-19, les scientifiques préconisent une modification.
Selon les auteurs de l’article paru dans la revue scientifique ERJ Open Research, l’examen routinier serait bien plus efficace si le temps de mesure était augmenté pour atteindre deux minutes.
Le Dr Gordon Drummond, maître de conférences honoraire en clinique à l’Université d'Édimbourg et auteur principal de la recherche plaide pour ce changement. Il explique : "le manque de précision dans la mesure de la fréquence respiratoire pourrait avoir un impact sur le traitement d'un patient. Nous pensons que la précision serait améliorée en augmentant le temps de mesure à deux minutes et en utilisant un équipement spécialisé pour mesurer la fréquence respiratoire".
Patients’ breathing test comes up short on accuracy, The University of Edinburgh, 28 septembre 2020
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