Ce mardi 3 mai 2022 est la 23ᵉ édition de la journée mondiale de l’asthme. À cette occasion, l’association britannique Asthma + Lung UK a dévoilé une information peu connue du grand public : les femmes asthmatiques sont plus susceptibles de mourir lors d'une crise d'asthme.
"Le pollen, la pollution de l'air et la poussière sont des déclencheurs d'asthme bien connus. Cependant, ce que les gens ne savent peut-être pas, c'est que les fluctuations des hormones sexuelles féminines peuvent également provoquer une poussée des symptômes de l'asthme ou même déclencher des crises d'asthme potentiellement mortelles", alerte l’organisation.
L’asthme plus dangereux pour les femmes
En étudiant les données des patients britanniques souffrant de cette maladie caractérisée par une inflammation des bronches, l’équipe d’Asthma + Lung UK a remarqué que les hospitalisations sont 2,5 fois plus élevées chez les femmes de 20 à 49 ans. Par ailleurs, elles avaient 1,81 fois plus de risque de mourir d'une crise que les hommes. Au cours des cinq dernières années, plus des deux tiers des décès dus à l'asthme au Royaume-Uni ont été enregistrés au sein de la gent féminine, avec plus de 5 100 femmes décédées contre moins de 2 300 hommes.
Pour expliquer ces différences, les experts rappellent le lien observé entre le cycle menstruel et la survenue des crises d'asthme. La présentatrice de télévision anglaise Poppy Hadkinson, asthmatique depuis son adolescence, a partagé avec eux son expérience : "il semblait y avoir un schéma dans mes symptômes, lié à mon cycle menstruel. Presque tous les mois avant mes règles, j'étais vraiment malade à cause de mon asthme. Mes symptômes me laissaient du mal à respirer, ce qui était terrifiant, et je me retrouvais souvent à l'hôpital. Les crises d'asthme que j'ai subies étaient si graves que j'ai été ventilé quatre fois à l'âge de 22 ans et je me demandais si j'allais survivre jusqu’à mon prochain anniversaire.
"En comprenant le rôle des hormones sexuelles dans l'asthme, nous pourrions transformer la vie des trois millions de femmes atteintes de la maladie au Royaume-Uni et des millions de femmes asthmatiques à travers le monde. Nous avons un besoin urgent de voir davantage d'investissements dans la recherche dans ce domaine afin que nous puissions trouver de nouveaux traitements et mieux utiliser les médicaments existants pour aider des millions de femmes et sauver des vies", estime Sarah Woolnough, directrice générale d'Asthma + Lung UK.
L’asthme prémenstruel (APM) est un phénomène connu des professionnels de santé. Il concernerait entre 30 et 40% des femmes asthmatiques. "Les variations des taux d’estrogène et de progestérone pendant le cycle menstruel, influencent le cours de l’asthme : juste avant les règles, les taux d’œstrogène et de progestérone chutent ce qui augmente l’inflammation des bronches et leur réactivité, et constitue un élément majeur dans le mécanisme de l’asthme", précise de son côté l’Assurance Maladie sur son site internet.
Asthme : identifier les déclencheurs des crises
Si aucun médicament ne permet de guérir de l’asthme, des gestes simples permettent de réduire les crises. L’organisation rappelle l'importance de prendre ses traitements préventifs tous les jours en suivant les indications de la prescription. Par ailleurs, il est recommandé de consulter pour son asthme au moins une fois par an. "Tenir un journal des symptômes peut également aider à identifier ce qui déclenche l'asthme d'une personne, y compris les hormones", conseille Asthma + Lung UK.
https://www.inserm.fr/dossier/asthme/
https://www.asthmaandlung.org.uk/women-almost-twice-as-likely-to-die-from-asthma-than-men/
https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/asthme/asthme-vivre-maladie/infographie-asthme-covid
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.