Déclin cognitif : la polyarthrite rhumatoïde augmenterait le risqueImage d'illustrationIstock
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La polyarthrite rhumatoïde n’a décidément pas fini de faire parler d’elle. Les personnes atteintes de cette pathologie auto-immune handicapante auraient, selon une récente étude publiée dans le journal RMD Open, plus de risque de développer des troubles cognitifs.

Les scientifiques ont découvert que les patients souffrant de cette pathologie auto-immune, associée à une activité inflammatoire élevée, sont plus susceptibles de souffrir de troubles cognitifs. Un déclin qui affecte plus spécifiquement les domaines visuospatial, la mémoire et les fonctions exécutives.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont recruté 140 participants âgés en moyenne de 56 ans, dont 80 % de femmes. La moitié d’entre eux souffrait de polyarthrite rhumatoïde, tandis que l'autre partie n’était pas atteint. Ils ont ensuite pris part à des évaluations neurologiques et psychologiques complètes, à des tests cognitifs et à des évaluations de l'humeur au début et à la fin de l'étude.

Le rôle de l’inflammation dans le déclin cognitif

Résultats : les scientifiques ont enregistré des troubles cognitifs chez 60 % des participants atteints de polyarthrite rhumatoïde, contre 40 % chez les participants en bonne santé.

"Une meilleure compréhension de la manière dont les molécules inflammatoires conduisent à la mort des réseaux de cellules cérébrales est certainement une pièce du puzzle nécessaire pour trouver un remède"

Conclusion, l'inflammation chronique causée par des maladies, des facteurs environnementaux et certaines habitudes de vie, telles qu'une activité physique insuffisante ou une mauvaise alimentation peut devenir un problème pour l'ensemble de l'organisme.

Des recherches antérieures ont déjà montré que l'inflammation peut avoir un impact négatif sur la santé, notamment sur le diabète de type 2, la dépression ou le psoriasis. "Des études récentes ont montré la contribution essentielle de l'inflammation dans la plupart des démences", a déclaré au média américain Medical News Today, le Dr Karen D. Sullivan, neuropsychologue à Pinehurst en Caroline du Nord aux États-Unis.

"Une meilleure compréhension de la manière dont les molécules inflammatoires conduisent à la mort des réseaux de cellules cérébrales est certainement une pièce du puzzle nécessaire pour trouver un remède", souligne-t-elle.

"En étudiant des maladies inflammatoires primaires comme la polyarthrite rhumatoïde, nous obtiendrons des informations nécessaires sur les déclencheurs initiaux de l'inflammation et sur les voies qui provoquent des lésions cérébrales irréversibles", a ajouté le Dr Sullivan.

Une prise en charge précoce de la maladie

Le Dr Xiaoyin Tang, chef de la section rhumatologie au Hackensack Meridian Jersey Shore University Medical Center dans le New Jersey aux États-Unis, souligne au média américain l'importance du contrôle de l'inflammation chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Elle valide notamment le diagnostic précoce et l'approche d’un traitement ciblé. "En tant que rhumatologue, notre objectif est d'améliorer la qualité de vie des patients, y compris leurs fonctions physiques et cognitives", déclare-t-elle.

"La population générale et les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde vivent plus longtemps. Beaucoup d'entre eux seront confrontés à un déclin de leurs fonctions cognitives à un stade avancé de leur vie. L'identification des facteurs ayant un impact négatif sur les fonctions cognitives des patients est la première étape pour trouver des solutions", précise la rhumatologue.

Enjeu spécifique dans la recherche de traitement

Les récentes découvertes sur le lien entre cette pathologie auto-immune et le déclin cognitif soulignent l’importance de considérer la santé cérébrale comme un élément clé de la prise en charge globale. En identifiant les facteurs de risque et en développant des interventions ciblées, les professionnels de santé pourront mieux prévenir et prendre en charge les troubles cognitifs chez les patients atteints de cette pathologie.

Au-delà de cet enjeu spécifique, ces recherches ouvrent également de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les mécanismes reliant l’inflammation chronique aux affections neurodégénératives, dans une optique de prévention et de traitement plus efficace.

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