

C’est un des fléaux de notre société contemporaine. Principale cause d'invalidité dans le monde, l’impact de la dépression sur la vie quotidienne de l’individu et l’économie n’est pas négligeable. Enfants, adultes, seniors, hommes, femmes, tous sont concernés. Pour essayer de mieux comprendre les mécanismes, des scientifiques ont inclus un échantillon plus large de la population comprenant différents continents, ce qui n’avait pas été fait auparavant. L’étude de ces nouveaux gènes a permis de mieux comprendre la nature de cette pathologie. Et pas qu’à moitié.
Dans une étude publiée dans la revue Cell le 6 février 2025, les chercheurs ont identifié 300 nouveaux facteurs de risque génétiques. Pour parvenir à leurs résultats, l'équipe de l’Université d’Édimbourg et du King’s College de Londres a analysé des données génétiques provenant de cinq millions de personnes, dont un quart présentait des origines non européennes. Au total, 29 pays issus du continent africain, de l’Est et du Sud de l’Asie ainsi que de l'Amérique latine ont été inclus.
Est-ce que la dépression est héréditaire ?
Résultat : 697 variations génétiques seraient associées au développement de la dépression. Une sorte de gène de la dépression. Des modifications génétiques qui affectent les neurones des régions du cerveau impliquées dans la gestion et régulation des émotions. “Cette analyse génétique a fourni des preuves supplémentaires de l'implication des neurones excitateurs de l'amygdale et de l'hippocampe”, expliquent les auteurs dans l’étude.
Pour la communauté scientifique, l’inclusion d’un échantillon génétique diversifié constitue une avancée majeure. Cependant, ce critère n’est pas le seul à jouer un rôle dans la dépression. C’est une maladie dite multifactorielle.
Comment débute la dépression ?
"La dépression résulte d’une interaction complexe de facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. Les personnes qui ont vécu des épreuves sont davantage susceptibles que les autres de souffrir de cette pathologie mentale. Son effet boule de neige peut, à son tour, entraîner davantage de stress et de dysfonctionnements, ce qui aggrave la situation de la personne touchée et son état dépressif", précise l'OMS dans un communiqué.
Quels sont les facteurs déclencheurs de la dépression ?
Pour mieux prévenir la gravité de cette maladie et protéger la santé mentale, voici un diaporama des causes identifiées à ce jour.
Syndrome dépressif et événements traumatisants

L’environnement joue un rôle prépondérant dans l’apparition d'un épisode dépressif. Le stress, le surmenage ou tout événement difficile, comme un deuil, une séparation, le chômage, un traumatisme sexuel, l'éclatement des structures familiales sont des facteurs de risque susceptible de détériorer la santé mentale.
Dépression chronique et problèmes de santé physique

Les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète, les affections respiratoires, la dépendance à l'alcool, ainsi que toutes les autres maladies chroniques, peuvent endommager le bien-être et engendrer des troubles dépressifs en raison des difficultés de prise en charge de leur état chez les patients.
Déprime et hormone

Encore une fois, les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux épisodes dépressifs. La maladie touche en moyenne un homme sur dix et une femme sur cinq. La raison : les hormones. Elles jouent un rôle important, ce qui explique la plus grande fréquence de les troubles dépressifs féminine durant certaines périodes de dérèglements hormonales comme la grossesse, le baby blues, la ménopause et les menstruations.
Etat dépressif et sédentarité

L’activité physique permet au corps de sécréter les hormones du plaisir. C’est la raison pour laquelle on se sent souvent mieux après un effort, même si celui-ci a été éprouvant.
Dépression sévère et pauvreté

Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’Homme et l’extrême pauvreté, dénonçait en octobre dernier le "cercle vicieux" entre pauvreté, pays à faible revenu et état dépressif, la précarité pouvant être à la fois source et résultat de troubles psychologiques.
L’éco-anxiété et l'humeur

Considérée comme le nouveau mal du siècle, cette souffrance se répand comme une épidémie. Selon le Conseil économique, social et environnemental, huit Français sur dix expriment un sentiment fort d’anxiété face au climat. Ce terme regroupe une multitude d’émotions liées à la crise écologique, dont la survenue de la dépression.
L'atteinte de la discrimination sur cette maladie

Ce critère rejoint les facteurs environnementaux. Une personne discriminée perd en estime d'elle-même. Cela accentue sa vulnérabilité, son mal-être et son sentiment de culpabilité. Ce qui impacte indéniablement sa santé mentale et peut engendrer un épisode dépressif.