Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Ce terme regroupe la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut toucher n’importe quel segment du tube digestif, alors que la rectocolite hémorragique se situe au niveau du rectum et du côlon.
MICI : un risque de dénutrition
En France, plus de 210 000 personnes seraient touchées par une MICI, à 48% par une maladie de Crohn et à 52% par une rectocolite hémorragique. On ne connaît pas la cause de la maladie inflammatoire chronique de l’intestin, mais elle pourrait impliquer une anomalie de la réaction immunitaire aux bactéries de l’intestin normales chez les personnes qui ont une prédisposition génétique.
La maladie inflammatoire chronique de l’intestin touche des personnes de tout âge, mais :
- en général avant l’âge de 30 ans, le plus souvent entre 14 et 24 ans
- quelques personnes ont leur première attaque entre 50 et 70 ans
- 15% des cas concernent des enfants
Les symptômes des MICI varient en fonction du segment intestinal touché et selon que la personne présente une maladie de Crohn ou une rectocolite hémorragique :
- les personnes atteintes de la maladie de Crohn présentent généralement une diarrhée, des douleurs abdominales chroniques et une fatigue
- les personnes atteintes de rectocolite hémorragique présentent en général des épisodes intermittents de douleurs abdominales et de diarrhées sanglantes
Pour ces deux maladies, les personnes atteintes de diarrhée de longue durée peuvent perdre du poids et se trouver en situation de dénutrition. “Dans 20% des cas, les patients présentent des manifestations extradigestives de leur maladie”, indique l’Inserm. Quelles sont-elles ?
Des ulcères buccaux
“Les causes des aphtes dans les [MICI] ne sont pas claires. Elles ont tendance à apparaître en période d'inflammation des [MICI] (maladie active) et de stress accru. Elles pourraient aussi être liées à des carences, comme un faible taux de B12, de fer, de folate et de zinc dans le sang”, explique l’organisme Crohn et Colite Canada.
Du psoriasis
Selon une étude publiée en 2020 dans la revue Journal of Crohn’s and Colitis, 2 à 4% des personnes atteintes de MICI sont touchées par le psoriasis (alors que la présence de MICI est inférieure à 1% chez les patients souffrant de psoriasis).
De l'arthrite
“Les manifestations articulaires périphériques [dont l’arthrite, NDLR] affectent 10 à 20% des patients avec une maladie de Crohn et 5 à 10% des patients avec une rectocolite hémorragique”, note l’Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie.
Des problèmes aux yeux
Les MICI peuvent atteindre les yeux dans moins de 3% des cas, mais cela peut être grave. On peut notamment citer l’inflammation de l’uvée (uvéite), l’inflammation ue tissu qui recouvre le blanc de l’œil (épisclérite), et, si l’épisclérite n’est pas soignée, une sclérite, qui peut causer la cécité.
De la fatigue
“La fatigue est extrêmement fréquente au cours des MICI puisque rapportée dans 44-86% des cas au cours des poussées. Cette fatigue persiste chez 22-41% des patients en phase de rémission”, détaille l’Association François Aupetit Crohn RCH France.
De la fièvre
“Une altération de l'état général accompagne souvent les poussées : fatigue, manque d'appétit, amaigrissement, fièvre”, développe la Fondation pour la recherche médicale.
Des œdèmes
“L'état inflammatoire et la malabsorption intestinale des aliments peuvent parfois être responsables d'une anémie, de la présence de graisse dans les selles, de carences vitaminiques, et d'une fuite des protéines ; le tout pouvant aboutir à un état de dénutrition avec amaigrissement et œdèmes”, indique le Club de réflexion des cabinets et groupes d’hépato‑gastroentérologie.
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