La maladie de Crohn fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), à l’instar de la rectocolite hémorragique. Elle peut toucher n’importe quel segment du tube digestif (depuis la bouche jusqu’à l’anus) et occasionne une fragilisation de la muqueuse intestinale. Elle se manifeste par des poussées douloureuses provoquées par des ulcérations plus ou moins sévères avec un risque de complications.
Maladie de Crohn : des causes encore inconnues, mais une avancée majeure
Les poussées sont d’intensité et de durée variables. Elles se caractérisent principalement par des diarrhées (parfois avec des saignements) et des douleurs abdominales. Un tiers des patients ne connaîtront qu’un seul épisode douloureux, tandis que d’autres enchaînent les crises entrecoupées de périodes de rémission (environ 10 à 20% des personnes sont en rémission après la première poussée). Les causes de la maladie de Crohn restent à ce jour inconnues.
Cependant, des chercheurs du Francis Crick Institute (Royaume-Uni) et de l'Université d’Aalborg (Danemark) ont découvert que certains changements peuvent être détectés dans le sang jusqu’à huit ans avant que ne soit posé le diagnostic de maladie de Crohn (et jusqu’à trois ans avant le diagnostic de rectocolite hémorragique). Leurs résultats ont été publiés dans la revue scientifique Cell Reports Medicine le 7 novembre 2023.
En d’autres termes, cela signifie que le commencement de la maladie inflammatoire de l’intestin a lieu bien avant l’arrivée des symptômes. Cette découverte pourrait donc ouvrir la voie à de nouvelles opportunités pour les médecins, qui pourraient ainsi améliorer la prévention de la maladie de Crohn, voire prescrire un traitement au moment où celui-ci sera le plus efficace.
Pour arriver à ces conclusions, les auteurs de l’étude publiée dans Cell Reports Medicine ont étudié les dossiers médicaux électroniques de personnes vivant au Danemark : ils ont comparé les données de 20 000 personnes atteintes d’une MICI à celles de 4,6 millions de personnes qui ne souffrent pas d’une de ces pathologies.
Maladie de Crohn : vers une meilleure prévention et un diagnostic plus précoce ?
Auparavant, on pensait que la plupart des malades connaissaient leurs premiers symptômes environ un an avant le diagnostic, mais des changements significatifs dans le fonctionnement des intestins sont souvent constatés plus tôt, ce qui suggère que des changements ont commencé à opérer bien longtemps avant les premiers symptômes.
“Beaucoup de personnes jeunes sont affectées par une MICI. Leur vie, leurs espoirs et leurs aspirations sont chamboulés à cause d’un diagnostic et le fait d’essayer de vivre avec une maladie chronique. Étant jeune moi-même, cela me touche. Je suis heureuse que notre recherche puisse aider à prédire qui pourrait potentiellement souffrir d’une MICI, et ainsi commencer le traitement de cette personne plus tôt, ce qui améliorerait grandement sa qualité de vie”, a réagi la première autrice de l’étude, la chercheuse en prédiction moléculaire Marie Vestergaard.
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