Dans le monde, environ 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2022, d’après le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). En France, en 2019, on comptait 644 décès parmi les personnes vivant avec le VIH âgées de 15 ans ou plus, indique le site vih.org. Qui précise : “L'âge médian au moment du décès était de 54 ans.”
Sida : seulement 3 guérisons
Aujourd’hui et depuis son apparition, on ne guérit pas du sida, sauf trois exceptions, comme l'indique l'Institut Pasteur. Lorsque la maladie se développe et que les infections opportunistes surviennent, en l’absence de traitement, le décès survient en quelques mois ou années. Parfois, celui-ci survient en quelques semaines. Cependant, grâce à l’évolution des traitements, le pronostic n’est plus aussi sombre qu’avant, et même si la maladie n’est pas guérie, une personne infectée et traitée pourra vivre de longues années.
"Une infection prise en charge au stade sida est dangereuse pour la vie. L’instauration du traitement déclenche une restauration de l’immunité qui s’emballe et peut faire surréagir le patient à toutes les infections opportunistes qui cohabitent. On appelle ça le syndrome de restauration immunitaire. Une infection prise en charge durant les deux premières phases est effectivement d’excellent pronostic, d’où l’intérêt d’un dépistage assez facile”, explique à Medisite l’infectiologue Valentin Giraud.
Une nouvelle porteuse d’espoir a par ailleurs été faite lors d'un congrès scientifique en Australie dans la nuit du 19 au 20 juillet 2023 : pour la sixième fois, un patient est en rémission du VIH. Attention, rémission ne signifie pas guérison. En effet, on parle de rémission lorsque les traces d’une maladie ont disparu depuis un certain temps.
VIH : une greffe de cellules non mutées génétiquement
Le patient en question est anonyme. On l’appelle “le patient de Genève” car il a été traité en Suisse. Cette personne a reçu une greffe de moelle osseuse, comme les cinq autres personnes en rémission. Cette opération est invasive et potentiellement dangereuse, aussi avait-elle été décidée car ce patient était atteint d’un cancer du sang.
Ce qui est nouveau par rapport aux cinq autres personnes atteintes du VIH qui ont bénéficié d’une greffe de moelle osseuse et qui sont aujourd’hui en rémission, c’est que le patient de Genève a reçu des cellules souches sans mutation génétique. À l’inverse, les autres personnes avaient reçu, via la greffe, des cellules souches provenant de personnes qui présentaient une rare mutation génétique censée empêcher le VIH de pénétrer dans les cellules.
Les médecins et les chercheurs restent cependant prudents : comme dit plus haut, rémission et guérison ne sont pas synonymes. Si le patient de Genève ne présente plus aucun signe du VIH depuis 20 mois, le virus peut toujours être présent dans son organisme, “endormi”. Il est important de noter que certaines personnes infectées par le VIH qui avaient elles aussi bénéficié d’une greffe de moelle osseuse ont connu une rechute.
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