Tiques : attention elles se rapprochent des villesIllustrationIstock
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L’arrivée du printemps est synonyme de promenade en forêt. Cette saison douce et humide est idéale pour les tiques. Cet acarien connu pour transmettre des pathologies telles que la maladie de Lyme ou l’encéphalite à tique, apprécie la vie en zone forestière. Mais sachez qu'il peut aussi se retrouver dans les villes où la biodiversité le permet.

Cet animal plus connu sous le nom d’ixodes a besoin de trois éléments essentiels pour bien se développer : l’humidité, des petits animaux comme les rongeurs et des mammifères. Et c’est bien dans les forêts que la probabilité de les trouver est la plus élevée. Pour autant, certaines villes peuvent rencontrer ces caractéristiques.

“En région parisienne, le bois de Vincennes et le bois de Boulogne sont des environnements propices aux tiques”, indique le Dr Alice Raffetin, infectiologue et coordinatrice du Centre de référence des maladies vectorielles à tiques Paris et région Nord. Mais il n’y a pas qu’en région parisienne qu’elles peuvent se trouver.

Toutes les villes aux abords de zones forestières sont aussi à risque. Une équipe de scientifiques de la ville de Nancy en Lorraine a demandé aux propriétaires de 200 jardins des alentours, de rechercher des tiques dans leurs espaces verts. L’analyse a démontré une présence non-négligeable de cet acarien dans ces espaces ou les écosystèmes le permettent.

“ La tique dépend d'un cycle et elle est dépendante du temps, de la condition des végétaux et des animaux “

Il est cependant très difficile pour une tique de se retrouver dans les squares des villes. “ La biodiversité de ces espaces verts ne correspond pas à ce que cet acarien recherche”, explique le Dr Alice Raffetin. Comme l’explique l’infectiologue, pour qu’une tique arrive en centre ville, il lui faudrait un accès direct à une zone boisée où vivent de nombreux animaux. C’est d'ailleurs ce qu'il s’est passé en Allemagne dans la ville de Berlin après que la coulée verte a permis de relier le monde rural à la vie citadine.

Même si les paysagistes imaginent les villes de demain, plus proches de la nature, il est aujourd’hui peu probable que ces acariens arrivent dans les centres des grandes villes. Il faut néanmoins redoubler de vigilance en cas de promenades en forêts et dans tous les villages et villes qui les arborent. Elles y sont plus présentes selon les années.

“Cet acarien dépend d'un cycle. Elle est dépendante du temps, de la condition des végétaux et des animaux. La température idéale à son développement se situe entre 5 et 25 degrés. Si une année, il y a moins de glands dans la forêt pour diverses raisons, il y aura moins de rongeurs et donc moins de tiques”, explique Alice Raffetin. L’évaluation de leur quantité doit se calculer en globalité. Selon les chiffres de Santé Publique France, on observe une augmentation des tiques dans les années très humides comme en 2024.

La maladie de Lyme

L’infectiologue rappelle pour autant qu’il ne faut pas craindre une morsure de tique. “ Il y a 95 % de risque de ne rien avoir après un contact avec cet acarien. Il suffit de la retirer, de désinfecter la zone et de vérifier l'apparition d'un érythème migrant”, explique la médecin spécialiste.

Cette rougeur est le premier stade de la maladie de Lyme. Elle a la particularité de ne pas faire mal et se traite très bien avec des antibiotiques”. Il peut survenir dans le mois qui suit l’exposition.

Les antibiotiques très efficaces pour combattre la bactérie responsable de la maladie de Lyme, ne doivent pour autant pas être pris en prophylaxie, c'est-à-dire en prévention. Selon Alice Raffetin, ils seraient inefficaces et pourraient même retarder le diagnostic.

Les centres de références

Les médecins sont aujourd’hui bien mieux formés quant aux signes de cette pathologie. Des centres de références ont ouvert en 2019 pour garantir une prise en charge pluridisciplinaire qui comprend des médecins infectiologues, des rhumatologues et des neurologues pour prendre en charge ce que l’on appelle le syndrome post Lyme. Il concerne 10 % des personnes touchées par cette maladie.

“Ce syndrome se caractérise par une fatigue, des douleurs neurologiques et articulaires. Dans les examens tout est normal, la bactérie n’est plus présente. Les organes n'ont pas repris leur fonction habituelle. Le corps a besoin de se reconstruire. A ce stade, les antibiotiques ne servent à rien. Il faut faire de la rééducation, d'où l'importance des centres de référence”.

Les associations qui viennent en aide aux malades, déplorent néanmoins que ces centres ne prennent pas en compte l’aspect chronique de la maladie et ne répondent pas suffisamment aux complications qu’elle engendre.

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