Monkeypox : “Vous allez paniquer en apprenant comment je l'ai attrapé”Adobe Stock

“Hier, on m’a diagnostiqué positif à la variole du singe. Non, je n’ai participé à aucune soirée sexe comme le dit l’OMS, et je ne me suis pas non plus fait tatouer... Vous allez paniquer en apprenant comment je l’ai attrapé”, explique sur Twitter Mei Rito. L’Espagnol partage son histoire pour rappeler que le virus peut contaminer n’importe qui, et ce, dans des situations très banales du quotidien.

Monkeypox : un mode de transmission différent du Covid-19

Face à ses premiers symptômes qui étaient de la fièvre et des douleurs musculaires, l’homme a d’abord pensé avoir été infecté par le Sars-Cov-2. “J’ai immédiatement pensé au Covid et j’ai fait 3 tests PCR en 48 heures mais ils se sont révélés tous négatifs”, détaille-t-il dans sur son fil de discussion.

Ne se sentant pas mieux dans les jours suivants, Mei Rito décide de récupérer sa trottinette électrique sur son lieu de travail, afin de la ramener chez lui. Une trottinette qu’il avait acheté une semaine auparavant auprès d’un vendeur particulier. “J’ai constaté que la pression dans les roues avait baissé, donc j’ai écrit au vendeur pour lui demander comment je devais m’y prendre pour les regonfler.”

Le vendeur rappelle Mei Rito quelques minutes plus tard pour lui expliquer la manœuvre, mais ce n’est pas tout : “Il me dit que, SURPRISE, il y a quelques jours, on lui a diagnostiqué la variole du singe après plusieurs jours de symptômes. A cet instant précis, mon alarme s’est déclenchée.”

Se pourrait-il que j’aie été infecté lors d’un contact de 15 minutes au cours duquel nous ne nous sommes salués qu”en se serrant la main ?”, se demande alors l’Espagnol. Sur ce, il appelle un ami médecin qui lui explique que les malades présentent souvent des plaies contagieuses sur le visage et les mains. “Le vendeur me confirme ensuite qu’il avait eu de petites blessures avant même d’être diagnostiqué.”

Variole du singe : plusieurs modes de contaminations possibles

En apprenant la nouvelle, Mei Rito décide de se rendre aux urgences médicales afin d’effectuer des prélèvements. Les tests confirment alors le diagnostic suspecté : “Positif pour la variole du singe. La contagion la plus probable, d’après ce que les médecins me disent, étant donné que ma vie sexuelle n’a pas changé, c’est que le virus s’est retrouvé sur mes muqueuses après m’en avoir imprégné sur les poignées de la trottinette.”

Santé publique France explique que “peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…)”. Mais l’agence confirme également que la contamination peut “avoir lieu au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…)”.

Peut-on être contaminé via les aliments ?

Un aliment peut être contaminé directement par une personne malade, en particulier si celle-ci le manipule alors qu’elle présente des lésions ou des croûtes sur la peau. L’aliment peut aussi être contaminé après contact avec une surface elle-même contaminée. Ainsi, si à ce jour, une transmission du virus par ingestion d’un aliment contaminé n’est pas avérée, la variole du singe peut être transmise via la nourriture. Il est possible de contracter le virus en étant en contact rapproché au restaurant avec une personne contaminée. "Lorsque l’on mange face à quelqu’un de malade, c’est aussi une voie de transmission. C’est lié aux postillons", explique auprès de Medisite le pharmacien officinal Thomas Kassab.

L’Anses recommande également aux professionnels de la restauration ou de l’industrie agroalimentaire de sensibiliser les travailleurs aux symptômes de ce virus. Ils pourront ainsi se déclarer rapidement en cas d’infection et permettre la gestion efficace des personnes contacts. Le virus étant persistant dans l’environnement, il faut appliquer les bonnes pratiques d’hygiène, de nettoyage et de désinfection des matériels et des locaux. Ces mesures sont nécessaires pour limiter la contamination dans les espaces ayant pu être fréquentés par des personnes contaminées.

Pour ces raisons, les personnes infectées doivent respecter un isolement strict “pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croûtes, le plus souvent 3 semaines)”. Lors de sorties indispensables, il leur est conseillé de porter un masque, des vêtements longs et de recouvrir les plaies avec des pansements.

Quels sont les lieux les plus à risques ?

La variole du singe peut se transmettre plus facilement dans certains lieux selon Thomas Kassab, pharmacien officinal, interviewé par Medisite :

  • au restaurant : soit par un aliment contaminé, soit par contact direct avec une personne malade. “Lorsque l’on mange face à quelqu’un de malade, c’est aussi une voie de transmission. C’est lié aux postillons” ;
  • en boîte de nuit : “En soirée ou en boîte de nuit, si l’on partage son verre, on peut aussi contracter le virus”, estime le pharmacien ;
  • à la plage : si la distanciation n’est pas possible, le risque est présent ;
  • à la piscine : le risque augmente si vous avez des contacts avec les vêtements ou la serviette d’une personne infectée ;
  • dans les hôpitaux : notamment parce que les malades sont plus susceptibles d’y être rencontrés.
Sources

https://twitter.com/mei_rito/status/1553299038396731392

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