Une histoire que vous n’entendrez pas tous les jours. Une jeune fille américaine de 18 ans est arrivée au monde alors qu’il lui manquait la moitié de son cerveau. À sa naissance, tout l’hémisphère gauche était inexistant ! Cette partie du cerveau est impliquée dans les capacités du langage, d’après New Scientist, magazine scientifique américain.

Si cette "malformation" peut sembler un handicap, l’adolescente aurait des compétences supérieures à la moyenne et notamment en lecture. Cette dernière présente un QI jugé élevé et envisage même de poursuivre ses études à l’université.

Des tests de son activité cérébrale indiquent que le côté droit de son cerveau a assumé certaines des fonctions du gauche pour combler le manque.

L’hémisphère gauche de son cerveau était remplacé par une poche de liquide

C’est lorsqu’elle a eu 7 mois que ses parents se sont aperçus que quelque chose n’allait pas. La plupart des nouveau-nés cessent de serrer leur pouce avec leur poing vers cet âge-là. Mais la petite fille a continué. Alors qu’elle a atteint ses 10 mois un scanner cérébral révèle l’impensable : l’hémisphère gauche de son cerveau était remplacé par une poche de liquide.

Le bébé a été diagnostiqué d’une hémi-hydranencéphalie. Cette pathologie extrêmement rare est liée à l’absence d’une partie du cortex cérébral. Actuellement, seul 9 cas sont recensés dans le monde.

Photo : reconstruction 3D des deux hémisphères du cerveau humain

Photo : reconstruction 3D des deux hémisphères du cerveau humain © Creative Commons

Crédit : Washington irving - CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en

Au début, son vocabulaire était sérieusement limité

À 14 mois, la petite fille était inscrite à un projet de recherche. Une équipe de chercheurs, basés à l’Université de Chicago a suivi ses progrès jusqu’à ses 16 ans et les ont comparés à ceux de 64 enfants possédant un cerveau "normal" et à ceux de 40 enfants qui avaient subi AVC avant ou après leur naissance.

Leurs compétences linguistiques, spatiales, mathématiques, ainsi que leurs capacités de lecture ont été évalué tous les quatre mois jusqu’à 5 ans. Au début, les compétences linguistiques de la petite fille étaient inférieures à celles des autres enfants. Quant à son vocabulaire, il était sérieusement limité.

Pourtant, au fil des ans, elle a réellement rattrapé son retard, allant jusqu’à dépasser les autres. Son vocabulaire et sa syntaxe se sont considérablement améliorés. La jeune fille ne s’est pas arrêtée en si bon chemin : arrivée à l’école primaire, elle a excellé dans d’autres domaines.

Un QI supérieur à la moyenne

En outre, selon les chercheurs, les compétences linguistiques ne semblent pas se développer au détriment d’autres facultés cognitives. Son QI est supérieur à la moyenne et ses compétences spatiales sont hors du commun. La petite fille était particulièrement douée aux tests de mémoire à court terme qui impliquaient de se souvenir de plusieurs séquences de chiffres.

L’hémisphère droit s’est adapté pour assumer d’autres fonctions

Les scientifiques ont pu en apprendre davantage sur le fonctionnement du cerveau de la jeune fille grâce à des scanners cérébraux. Alors qu’elle avait 14 ans, les chercheurs ont réalisé des IRM fonctionnelles (IRMf) afin d’étudier son activité cérébrale pendant qu’elle écoutait des histoires. Ils ont ensuite comparé les résultats avec ceux des autres enfants.

"Le schéma d’activité de la jeune Américaine ressemblait à ce que nous avons vu dans l’hémisphère gauche des enfants en développement typique", explique l’un des scientifiques. Cela prouve que son hémisphère droit s’est adapté pour assumer certaines des fonctions habituellement gérées par le côté gauche, comme le traitement du langage par exemple.

Sources

Teen born without half her brain has above average reading skills, New Scientist, 12 février 2020

mots-clés : cerveau, IRM
Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Partager :