Fracture de la hanche : des habitudes simples peuvent reduire les risques

En France, 66 000 personnes âgées sont victimes chaque année de fracture de la hanche, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Les femmes sont plus concernées avec 50 000 cas contre 16 000 chez les hommes. Ces cassures de l’os au niveau du col du fémur (fractures du col du fémur) ou juste en dessous du col (fractures intertrochantériennes) sont courantes à un âge avancé puisqu’elle survient généralement à un âge moyen de 83 ans chez les femmes et de 80 ans chez les hommes.

Les fractures de la hanche, un lourd fardeau

Très douloureuses, ces lésions osseuses posent un défi de santé publique majeur. Souvent dues à une fragilité osseuse liée à la présence d’ostéoporose (maladie qui détériore les os), à une chute ou à encore à la prise de certains médicaments, ces fractures accroissent chez la victime le risque de perte d’autonomie et de mortalité prématurée.

Les chiffres de la HAS illustrent la gravité de la problématique : en France, ces fractures sont responsables de 20 % de complications postopératoires, de réduction de l’autonomie chez 30 à 50% des patients. Elle constitue aussi un facteur de dépendance chez 10 à 30 % des patients. 25% des personnes touchées entrent en institution. Et dans 20 à 24 % des cas, les patients décèdent dans l’année.

Fractures de la hanche : un risque accru de dépendance et de morbidité

Tout comme la prise en charge adéquate des patients, la prévention des fractures de la hanche représente un chantier important pour les pouvoirs publics, en raison de l’impact sur le quotidien des concernés (douleurs importantes et invalidantes, perte de mobilité et d’autonomie) et du risque de morbidité, en plus des coûts de santé associés. En France, en 2015 , le coût direct de la fracture de la hanche, était estimé à 1 milliard d’euros, selon la HAS.

Une étude australienne parue le 31 août dans la revue Journal of Bone and Mineral Research devrait apporter de l’espoir à la communauté de patients et des aidants, en délivrant des pistes simples capables de prévenir les risques de fracture de la hanche.

Fracture : des mesures simples améliorent la santé osseuse

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Le professeur Tuan Nguyen, chercheur de renommée mondiale sur l'ostéoporose à l'Université de technologie de Sydney (UTS), auteur de l’étude, se dit convaincu que certains gestes du quotidien peuvent faire bouger les lignes en améliorant la santé des os et, en réduisant drastiquement l’incidence des fractures de la hanche.

Le chercheur va plus loin en assurant que ces mesures, peu contraignantes, gagneraient à être mises en place par tous les patients, même chez ceux qui ne présentent pas un risque élevé de fracture et qui ne souffrent pas d’ostéoporose. Il explique dans un communiqué : "L'ostéoporose est une maladie qui se caractérise par des os faibles et fragiles dus à une perte osseuse. Les personnes ostéoporotiques présentent le risque le plus élevé de fracture de la hanche, et un traitement pharmacologique peut réduire ce risque d'environ 50 %".

Néanmoins, "la majorité des fractures de la hanche surviennent chez des personnes qui ne souffrent pas d'ostéoporose", pointe le scientifique, qui invite les personnes âgées à mettre en place certaines stratégies à même d’améliorer leur santé osseuse. "La densité minérale osseuse est modifiable et même de petites améliorations réduisent le risque de fracture", rappelle-t-il.

Fracture de la hanche : le poids d’une bonne hygiène de vie

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Concrètement, comment faire ? Les chercheurs sont formels : "la santé osseuse est influencée par des facteurs liés au mode de vie".

Pour se rendre compte de l’impact du style de vie, l’équipe australienne a analysé les données de l'étude épidémiologique sur l'ostéoporose de Dubbo, l'une des plus anciennes études sur l'ostéoporose au monde. Cette publication majeure a suivi 3 000 personnes âgées de plus de 60 ans afin d’évaluer l'incidence des fractures de la hanche et de déterminer les différents facteurs de risque.

Au cours de leur analysé, ils ont observé qu’une baisse de 45% du nombre de fractures de la hanche sur une période donnée allait de pair avec une augmentation de 10 % de la densité minérale osseuse.

Fracture de la hanche : bouger au quotidien pour limiter les risques

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Parmi les leviers permettant de limiter les risques de fracture de la hanche, les Australiens rappellent l’importance de pratiquer une activité physique modérée. Des activités comme la marche sont réputées pour entretenir la densité des os et des articulations.

Fracture de la hanche : manger sainement

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Sans surprise, le contenu de l’assiette aurait une influence : "une alimentation saine" rejaillirait sur les os en contribuant à réduire la perte osseuse. Les chercheurs recommandent de consommer des aliments riches en calcium, et d’avoir de bons apports en vitamine D, tous deux bénéfiques pour la santé osseuse.

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Fracture de la hanche : arrêter de fumer

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L’arrêt du tabac est également conseillé pour préserver sa santé osseuse. La consommation de tabac fragilise les os. Elle est en effet associée à un risque accru d’ostéoporose et de fracture, en affectant la densité des os

Sources

https://asbmr.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/jbmr.4907

Haute Autorité de Santé

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