Dépression : les médicaments qui favorisent son apparition

Attention à ne pas se soigner trop souvent aux opioïdes au risque de voir apparaître de graves effets secondaires. Dérivé synthétique de l'opium, les opioïdes sont une classe de médicaments très efficace contre les douleurs sévères. Compte tenu de leurs effets indésirables fréquents (nausées, vomissements, constipation), ils ne sont prescrits qu'en dernier recours, si aucun autre antalgique ne marche. Des chercheurs de la Saint Louis University ont découvert un effet secondaire encore plus sévère : la dépression.

En effet, leur étude parue dans la revue Annals of Family Medicine précise que si les opioïdes peuvent provoquer une amélioration à court terme de l'humeur, leur utilisation sur plus de 30 jours peut favoriser un trouble dépressif. Peu importe l'état de santé du patient auparavant, ces médicaments agiraient sur le cerveau ou abaisserait le taux de testostérone, entre deux explications biologiques possibles. "L'apparition de la dépression liée aux opioïdes est associé à une longue durée d'utilisation mais à la dose", précise Jeffrey Scherrer, principal auteur de l'étude.

Un tiers des patients concernés

Le chercheur appelle les patients et les praticiens à être conscients de ce risque nouveau et à de nouvelles études pour déterminer quelles personnes seraient les plus vulnérables à cet effet secondaire. Pour en venir à cette conclusion, les chercheurs ont passé au crible les données médicales de 70 997 personnes entre 2000 et 2012 qui avaient participé à trois études différentes. Toutes ces patients étaient de nouveaux usagers des opiacés, âgés de 18 ans à 80 ans et sans aucun antécédent de dépression quand ils ont commencé à prendre les médicaments.

Le condensé de leur analyse montre que 32% des patients ont souffert de dépression récente après utilisation répétée d'un analgésique. "Les résultats ont été remarquablement uniformes pour les trois études (...), la durée d'utilisation d'analgésique opioïde a été associée à une dépression d'apparition récente", ajoute le chercheur. Ces médicaments que sont la codéine, le fentanyl, l'hydrocodone, l'hydromorphone, le lévorphanol, le mépéridine, l'oxycodone, la morphine et la pentazocine doivent donc être utilisés avec prudence et surtout sans auto-médication.

Sources

Long-term opioid use associated with increased risk of depression, January 12, 2016, Saint Louis University.

Vidéo : La dépression

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