La rééducation urinaire
D’après le docteur Gilles Pasticier, urologue au CHU de Bordeaux, la rééducation du périnée et de la vessie est très utile pour accélérer la récupération. " Différentes méthodes existent, l’important est de faire appel à un kinésithérapeute spécialisé. L’efficacité de ces méthodes varie d’un individu à l’autre, et il ne faut pas hésiter à en essayer plusieurs. "
Les mouvements sont simples et reposent sur la contraction du périnée afin de renforcer les muscles du plancher pelvien. Ils peuvent d’ailleurs être pratiqués en amont de l’opération. Parmi les techniques proposées se trouvent les exercices de Kegel, qui reposent sur des séries de contractions périnéales, le biofeedback, qui utilise des informations visuelles, auditives ou tactiles de la contraction des muscles pour les renforcer, ou encore, l’électrostimulation, dont les courants excitomoteurs stimulent la vessie.
Les changements de style de vie
En règle générale, les fuites urinaires augmentent au fur et à mesure que la journée avance. Vous pouvez donc vous organiser en sachant que vous serez plus tranquille le matin qu’en fin de soirée. Pendant les semaines suivant l’intervention, ménagez-vous. Ne portez pas de charges et ne faites pas d’efforts importants, limitez le tabac (qui fait tousser) et évitez les trajets en voiture dont les vibrations donnent envie d’uriner. N’oubliez pas de boire au moins 1,5 litre d’eau par jour, mais limitez l’alcool et le soda autant que possible. La marche est également un excellent exercice pour remuscler votre périnée en douceur. "
Aménagez votre activité en général et vos activités physiques en particulier, conseille Gilles Pasticier. Par exemple, un coureur de semi-marathon régulier devra attendre un mois pour se remettre à courir et il ne fera que 5 km par entraînement une seule fois par semaine au lieu de 10 km deux fois par semaine, puis il montera en charge progressivement. "
Les dispositifs
En cas de pertes, les protections ou les sous-vêtements absorbants jetables peuvent se révéler très pratiques. Ces produits permettent de retenir l’urine et d’éviter les fuites gênantes tout en neutralisant les odeurs. Si l’incontinence est plus importante et que vous avez peur qu’une protection ne soit pas suffisante, vous pouvez utiliser des poches, ou étuis péniens. Ces dispositifs sont confortables, mais veillez à ne pas en abuser, au risque de ne plus pouvoir vous en passer.
Dans certains cas, il est possible d’utiliser des cathéters et des sondes reliées à une poche de drainage de façon intermittente. Discutez avec votre urologue pour trouver la solution qui vous convient le mieux.
Les interventions chirurgicales
Si vous n’êtes pas satisfait du traitement proposé, si l’incontinence persiste au bout de plusieurs mois malgré la rééducation et si elle gâche votre qualité de vie, votre médecin pourra vous conseiller une intervention mini-invasive.
"Il s’agit de l’implantation de ballons péri-urétraux proACT et des bandelettes sous urétrale. En cas d’incontinence sévère, on peut envisager l’implantation d’un sphincter urinaire artificiel qui représente une intervention peu invasive avec des suites opératoires simples", rassure le docteur Laurent Wagner, de l’Association française d’urologie (AFU).
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