La viande transformée n’en finit plus d’attirer l’attention ! Alors qu’elle a déjà été classée comme parmi les "cancérogènes probables" par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), elle est de nouveau sous le feu des projecteurs. Cette fois-ci, c’est une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique médicale britannique, "The Lancet", qui sème le doute sur les effets sur la santé qu'ont les viandes transformées.

Les chercheurs ont, en effet, constaté une association entre la consommation de cette viande et l’apparition de maladies pulmonaires chroniques. Parmi les pathologies mises en avant dans leur étude, on retrouve la bronchite obstructive chronique mais aussi l’emphysème, une maladie causée entre autres par le tabagisme et qui affecte les poumons. Selon eux, une forte consommation de viande transformée serait associée à une hausse des risques de ces maladies.

Plus de deux millions de participantes

Avant de parvenir à ces résultats, les scientifiques ont étudié les données de plus de 87 000 infirmières émanant des "Nurse Health Study" (étude sur la santé des infirmières). Le nombre de femmes ayant participé à leur étude est colossal puisqu’il a dépassé les deux millions (entre 1991 et 2017).

D’après l’analyse des données, les femmes qui consommaient de la viande transformée à raison d’une fois ou plus par semaine avaient 29% de maladies pulmonaires obstructives chroniques en plus par rapport à celles qui n'en mangeaient jamais ou moins d'une fois tous les 7 jours.

Comme le tabagisme, une mauvaise alimentation est facteur de risque et peut expliquer la survenue de certaines maladies. Ainsi, les chercheurs les ont également pris en compte dans leur étude. Leur constat est sans appel. Les risques de contracter une maladie pulmonaire chronique seraient considérablement aggravés lorsque les trois facteurs (tabagisme, mauvaise alimentation et consommation régulière de viande transformée) sont combinés.

En effet, les femmes fumeuses qui ont une alimentation malsaine et qui consomment de la viande transformée une fois ou plus par semaine multiplient leur risque de souffrir d’une maladie pulmonaire chronique. Ces dernières ont, en effet, 6,32 fois plus de risques de développer ce type de maladie en moyenne par rapport aux femmes non fumeuses qui ont une alimentation saine et qui ne consomment jamais ou peu de viande transformée.

Sans ces deux autres facteurs de risques, la consommation de viande transformée a une incidence moindre sur l’apparition de ces types de maladie. Par ailleurs, l'étude ne démontre pas de causalité. Elle souligne juste une association.

La viande transformée, c'est quoi ?

Les viandes transformées renvoient aux viandes qui ont été transformées par un procédé destiné à mieux les conserver ou à relever les saveurs. Selon l’Organisation mondiale de la santé, "la plupart des viandes transformées contiennent du porc ou du boeuf, mais elles peuvent également contenir d'autres viandes rouges, de la volaille, des abats ou des sous-produits carnés comme le sang."

Ainsi, le jambon, les saucisses et encore les hot-dogs font partie de la famille des viandes transformées. De plus en plus de scientifiques conseillent aux individus de limiter leur consommation de ces viandes.

Sources

"La viande transformée associée à un risque plus élevé d'une maladie pulmonaire chronique", Futura-Sciences, 8 août 2019

"Manger de la viande transformée augmenterait le risque de développer des maladies pulmonaires chroniques", Ladepeche.fr, 8 août 2019

"Processed Meat Intake and Risk of Chronic Obstructive Pulmonary Disease among Middle-aged Women", The Lancet, 3 août 2019

"Cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée", Organisation mondiale de la Santé, octobre 2015

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