Ces parties du corps qu’il ne faut jamais toucher avec vos mains !

Toucher votre visage augmente vos risques de dermite et d ’eczéma

Les paupières, zone du visage la plus exposées aux infections

Selon le dermatologue, vos paupières constituent la zone la plus vulnérable de votre visage. Pourtant, peu de personnes en sont conscientes et ont tendance à les toucher avec les mains sans les avoir préalablement nettoyées. "Ces dernières peuvent alors développer des allergies ou subir une poussée d’eczéma", explique le Dr Dupont. Elles aussi peuvent se compliquer de conjonctivites. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France accuse notamment la poussière, les acariens présents dans les maisons, mais aussi les produits d’entretien et de nettoyage. "Les yeux rouges, irrités et prurigineux traduisent une conjonctivite. Les signes peuvent être variables, se calmer et revenir périodiquement", précise le Syndicat.

"Si vous avez touché des produits allergisants, comme les produits ménagers par exemple, puis mis la main à vos yeux juste après, vous pouvez contracter un eczéma de contact", ajoute le Dr Dupont. L'eczéma de contact ou dermatite de contact est une maladie inflammatoire cutanée se déclenchant après contact de la peau avec un allergène.

Au niveau des paupières, l’eczéma s’accompagne d’un œdème (gonflement et rougeur) des tissus. "Dans certains cas, des complications peuvent se manifester, met en garde l’Assurance Maladie. On pense à une surinfection bactérienne faisant suite au grattage ou à une généralisation des lésions avec fièvre et frissons".

Mais il existe une autre maladie véhiculée par les mains franchement dramatique qui apparaît relativement souvent dans les pathologies dermatologiques, explique le Dr Dupont. Il s’agit du staphylocoque doré. Cette bactérie que l’on trouve sur la peau et les muqueuse (et parfois dans les aliments) est le germe le plus fréquemment impliqué dans les infections nosocomiales. "Cette bactérie tant redoutée peut entraîner des lésions irréversibles aux niveau des yeux", met en garde le Dr Dupont. L’infection peut en effet, entraîner de graves complications mettant en danger la vie des patients.

Vos crèmes de jour, sources de germes

Autre geste effectué très souvent avec les mains et pourtant non sans risques : étaler votre crème sur votre visage sans effectuer un vrai lavage des mains auparavant. Vous augmentez ainsi vos risques de développer une dermite périorale. Cette inflammation cutanée du derme du visage forme des plaques rougeâtres sur la peau, particulièrement concentrées au niveau du menton ou autour de la bouche. L’éruption cutanée peut aussi s’étendre au front et sur le pourtour des yeux. Les personnes à peau sèche sont les plus susceptibles de développer cette maladie.

"On a tendance à l’oublier trop souvent, mais lorsqu’on s’hydrate le visage avec une crème de jour, il faut impérativement avoir les mains propres", préconise le dermatologue. En effet, vos mains accumulent des germes tout au long de la journée. Poignées de porte, clavier d’ordinateur, interphone, transports en commun… Ces derniers vous suivent à la trace.

Attention, d’autres causes favorisent la dermite périorale. "Certaines personnes gardent leurs crèmes de jour ou autres cosmétiques trop longtemps entamés, prévient le Dr Dupont. Cela permet aux germes de s’accumuler dans le produit et de vous contaminer". Si, en principe, les crèmes se conservent relativement bien, il vaut mieux éviter de tirer sur la corde. "Sur l’emballage de votre produit, il est indiqué le temps à ne pas dépasser (durée de conservation après ouverture), poursuit le spécialiste. Les produits hydratants, les crèmes anti-rides, les soins contour des yeux ont généralement une durée de vie qui varie de 6 à 9 mois. Pour ne pas accélérer leur péremption, évitez d’exposer vos produits à la chaleur".

Ne touchez pas vos orteils : cela multiplie vos risques de mycoses

© Istock

En vous grattant entre les orteils, vous accélérez la prolifération de germes et favorisez ainsi le risque de mycose, autant au niveau de vos pieds, que sur le reste de votre corps.

Pied d’athlète : cette mycose peut se propager aux autres parties du corps

Le pied d’athlète est la mycose la plus fréquente chez les adultes. Cette dernière est provoquée par un champignon et s’attrape surtout lorsqu’une personne marche pieds nus sur une surface contaminée. "Les mycoses sont favorisées en cas de chaleur ou chez les personnes qui portent régulièrement des baskets, précise le dermatologue. Mais en touchant vos orteils avec vos mains, vous exposez aussi les autres parties de votre corps au risque de mycose".

Le pied d’athlète affecte le quotidien en devenant une gêne importante. "La mycose est située entre les orteils, surtout entre le 3ème et 4ème ou entre le 4ème et le 5ème, détaille l’Assurance maladie. Une rougeur puis des vésicules apparaissent entre les orteils. La peau desquame et une macération s’installe. Des démangeaisons entre les orteils sont source de grattage, ce qui aggrave les lésions"

Mycose des ongles : elle peut se transmettre par les mains

La mycose peut aussi s’attraper par les ongles. "Il ne vaut mieux pas vous gratter sous les ongles des pieds, explique le dermatologue. La contamination par les mycoses plantaires se font souvent à cause d’un manque d’hygiène lors de l’entretien des ongles. Si vous utilisez un coupe ongle non nettoyé par exemple, des germes sont susceptibles de s’infiltrer et de créer la mycose".

En outre, si vous souffrez déjà d’une mycose, il convient de tailler l’ongle infecté en dernier : dans le cas contraire, il va contaminer les autres. La mycose des ongles touche principalement les adultes. Le plus souvent, elle affecte les ongles des pieds, mais peut aussi concerner les ongles des mains. Elle débute par une atteinte des tissus autour de l’ongle, appelés péri-onyxis. Ces derniers deviennent tuméfiés, rouges et douloureux. Ils peuvent aussi laisser échapper un liquide d’air. L’ongle malade présente une tache jaunâtre qui va s’épaissir. L’atteinte gagne progressivement la matrice de l’ongle qui se décolore et devient blanchâtre. L’ongle contaminé finit ensuite par se décoller.

Oreilles : méfiez-vous des cotons-tiges

© Istock

S’ils paraissent anodins, les cotons-tiges peuvent s’attaquer à vos oreilles. "Les cotons-tiges ne sont pas stériles, révèle le Dr Dupont. Et d'autant moins moins que vous les avez touchés de vos mains. Les bactéries qu’ils présentent peuvent provoquer un eczéma auditif. De nombreux patients ont développé cette pathologie en utilisant des cotons tiges". Le vernis à ongle est aussi susceptible d’affecter l’oreille. En y mettant votre main, vous risquez de favoriser la prolifération d’allergènes, souvent contenus dans ces cosmétiques.

L’eczéma de l’oreille peut être irritant, voire très douloureux. Il peut affecter l’oreille dans sa totalité, allant du lobe en passant par la conque (orifice du conduit auditif) et la méat (entrée de l’oreille), sans oublier le conduit auditif externe. L’exéma peut s’étendre jusqu’au tympan. Les plis de l’oreille constituent également des zones de prédilection pour cette pathologie.

Coton-tiges : ils peuvent causer une perte d’audition

A noter : un usage abusif des cotons-tiges peut par ailleurs aller jusqu’à causer une perte d’audition. En effet, le coton-tige ne va éliminer qu’une partie du cérumen (substance jaunâtre, cireuse, sécrétée dans le conduit auditif externe) et surtout le repousser au fond de l’oreille. A terme vous êtes susceptible de former des "bouchons". En outre, certaines personnes ont tendance à insérer le coton-tige trop profondément dans l’oreille. En plus de la douleur vive, cela peut entraîner une déchirure du tympan et provoquer une perte d’audition.

Quelle alternative au coton-tiges ?

Enfin, vouloir à tout prix éliminer le cérumen n’est pas une chose à faire. Il est sécrété naturellement pour lubrifier la peau de l’oreille, tapissée de poils. Le cérumen l’aide à rester souple et tonique, tout en supprimant les impuretés et en assurant un auto-nettoyage. Pour des oreilles propres et en bonne santé, mieux vaut ne rien faire, si ce n’est nettoyer l’oreille avec de l’eau et une serviette autour de son index... propre. Contentez-vous d’une fois par semaine, c’est bien suffisant.

Toucher ses parties intimes = risque de propagation de germes

Les parties intimes sont vulnérables et tout particulièrement chez les femmes. Il faut savoir que la flore vaginale est constituée de germes protecteurs. "Néanmoins, un manque d’hygiène combiné à l’utilisation de mauvais produits peut perturber son équilibre et entraîner des infections. Toucher cette partie du corps sans se laver les mains accélère la macération et prolifération de germes", explique le Dr Dupont. En revanche, laver la zone vulvaire (clitoris, lèvre, vestibule) trop fréquemment peut abîmer la couche protectrice de votre peau. Oubliez aussi les gants de toilette et fleurs de douche pour nettoyer cette zone : ils s’avèrent être des nids à bactéries.

Attention aux mycoses vaginales ou infections urinaires

En touchant vos parties intimes avec les mains sans les avoir laver, vous pouvez provoquer des infections. Cela peut perturber la flore vaginale et générer une mycose vaginale. Souvent causée par un champignon, appelé la Candida albicans, cette mycose peut être causée par une hygiène douteuse ou au contraire trop agressive. "Le champignon est naturellement présent dans la flore vaginale et lui permet d’être en bonne santé, ajoute le laboratoire Claripharm, spécialisé dans les soins gynécologiques.. Mais parfois, une hygiène trop agressive amplifie la prolifération du champignon, ce qui provoque des démangeaisons et des pertes vaginales blanches".

Un défaut d’hygiène peut aussi favoriser les infections urinaires chez la femme. En effet, les éventuelles bactéries peuvent remonter le long de l’urètre vers la vessie et proliférer vers l’urine. Il s’agit d’une infection de l’appareil urinaire par un agent bactérien, viral ou parasitaire, appelée cystite. Pas à prendre à la légère, elle peut vous faire courir de nombreux risques. L’infection peut évoluer vers une infection urinaire haute, c’est-à-dire affecter le rein.

Toute infection urinaire avec fièvre est susceptible d’évoluer vers une septicémie avec un risque de choc septique. Elle peut provoquer un abcès du rein voire sa destruction. L’infection urinaire est d’autant plus grave si le patient est fragile (diabétique, immunodépressif ou en âge avancé).

Enfin, il vaut mieux miser sur des sous-vêtements en soies en coton, qui sont des matières naturelles plutôt que les tissus synthétiques. "Ils favorisent la macération et l’humidité, propices à la prolifération des bactéries", partage de son côté le laboratoire Claripharm.