La perte de l'odorat est un trouble neuro-olfactif qui a fait beaucoup parler de lui pendant la pandémie de Covid-19. Il figure parmi les symptômes fréquemment rapportés par les patients atteints du virus. En présence de ce trouble, impossible de bien distinguer et de reconnaître les odeurs environnantes, d’humer ses plats préférés…
Cette privation sensorielle liée à une perturbation des neurones olfactifs a rapidement été identifiée comme un des signes prédictifs d’une contamination au coronavirus, avant la confirmation du diagnostic par les tests PCR.
Perturbante et invalidante au quotidien, la perte de l’odorat partielle (hyposmie) ou totale (anosmie) s’accompagne souvent d’une perte de goût. Cette perte d’odorat rend impossible de faire le distingo entre des odeurs salées, acides, amères ou sucrées. Ainsi privées de cette faculté à discerner les arômes, les personnes touchées éprouvent moins de plaisir à manger puisque le contenu de leur assiette leur paraît beaucoup moins attrayant voire insipide.
L’odorat s’altère avec l’âge
En vieillissant, les récepteurs olfactifs ont tendance à moins bien fonctionner. Les altérations de l’odorat peuvent survenir vers l’âge de 60 ans et s’exacerbent en général après 70 ans.
Quand l’hyposmie ou l’anosmie ne sont pas liées au vieillissement, elles peuvent révéler différents troubles comme des démences. Mais il semblerait que cette altération de l’odorat puisse aussi présager des symptômes dépressifs chez les seniors, d’après une nouvelle étude de l’université Johns Hopkins Medicine aux Etats-Unis.
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont évalué 2125 personnes âgées de 70 à 73 ans sur une période de huit ans. Ils ont procédé à des évaluations cognitives et ont vérifié les symptômes dépressifs et leurs marqueurs inflammatoires. Les résultats parus dans la revue Journal of Gerontology: Medical Sciences le 26 juin dernier montrent que les participants qui présentent une perte d’odorat plus importante encourent plus de risque de développer des symptômes aigus de dépression. Ce constat pourrait servir "d’indicateur pronostic de la vulnérabilité [à développer] une dépression tardive", estiment les auteurs des travaux.
Cette découverte riche d’enseignements rappelle la nécessité "de mieux comprendre la perte de l'odorat dans la dépression tardive et les facteurs démographiques, cognitifs et biologiques qui influencent ces relations au fil du temps".
Si elle peut prédire les risques de dépression chez les seniors, la perte d’odorat peut également révéler d’autres pathologies sous-jacentes ou accidents.
Découvrez dans ce diaporama les autres causes possibles de la perte de l'odorat.
Le Covid long
Certaines personnes ayant contracté la Covid-19 éprouvent des symptômes de la maladie au-delà de 4 semaines. Cette persistance de certains symptômes, parfois après plusieurs mois, désigne ce que l’on appelle le Covid long. La perte d’odorat ou la déformation des odeurs font partie des symptômes parfois ressentis par les patients atteints de Covid long.
Les traumatismes crâniens
Les traumatismes crâniens consécutifs à un choc violent comme après un accident de voiture constituent une cause de perte permanente de l’odorat. Dans ce cas, "les fibres des nerfs olfactifs (la paire de nerfs crâniens qui relient les récepteurs de l’odorat au cerveau) peuvent être endommagées ou carrément détruites à l’endroit où ils traversent le plafond de la cavité nasale", précise MSD Manual.
La grippe
L’anosmie ou l’hyposmie peuvent être un marqueur d’une infection des voies respiratoires autres que la Covid-19. On estime que près d’un quart des hyposmies ou des anosmies sont causées par une grippe.
La maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer
L’incapacité à reconnaître les odeurs et à les distinguer pourrait aussi être un signe annonciateur de la maladie de Parkinson. Cette diminution de l’odorat survient comme un premier symptôme de la maladie qui apparaît plusieurs années avant la pose du diagnostic.
D’autres maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer s’accompagnent d’une perte olfactive.
Les rhinites allergiques et les sinusites
Les allergies saisonnières (rhinites allergiques) peuvent impacter les récepteurs olfactifs et donner lieu à une perte de l’odorat. Des sinusites graves peuvent aussi la déclencher.
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