“J’ai été professeure de Lettres pendant 23 ans mais dès le départ je savais que je ne ferais pas cela toute ma vie” explique Christelle Cuinet. En 2003, elle accompagne dans ses dernières semaines de vie Emma, une amie rencontrée pendant ses études. “D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu cette compétence d’écoute et d’écriture. Pour en arriver à Traces de Vies, il y a eu un long cheminement parcouru d’une succession d’événements dans ma vie. Un soir de novembre, ça m’est apparu comme évident : c’était ça que je voulais faire. C’était le moment, j’étais prête” témoigne Christelle Cuinet.
Je suis une passerelle entre les patients et leur famille
“Ma première pensée s’est tournée vers les personnes en soins palliatifs. Ils n’ont plus la force d’écrire et je peux être cette personne relais et passerelle entre eux et leurs proches. J’ai aussi pensé aux enfants en créant un projet pour qu’ils puissent s’évader. C’est une sorte de petite fabrique de héros où ils imaginent une histoire avec des supers pouvoirs. Ils peuvent ainsi raconter leur maladie à travers ce héros imaginaire” explique Christelle Cuinet. “Au départ, je suis passée en direct par les médecins qui ont très bien accueilli ce projet. Quant aux proches, ils sont en confiance.”
Chaque personne est unique
“Ce que nous faisons grâce à Traces de Vies ça a du sens, ça fait du bien aux patients, aux équipes soignantes et aux proches. Lorsque j’ai accompagné mon amie dans ses derniers instants de vie, j’ai détecté ce besoin. Nous avons pu accompagner 150 personnes en 8 ans et chaque personne est unique, les parcours sont différents et très riches. Ce que nous racontent ces patients sont de véritables leçons de vie, notamment les enfants qui possèdent une résilience incroyable. A chaque fois, j’en tire un enseignement" raconte Christelle Cuinet.
Biographe hospitalière : un combat pour convaincre
Si les médecins, les équipes soignantes, les proches et les malades ont réservé un très bon accueil au projet de Christelle Cuinet, côté administration il n’en est pas toujours de même… “On cherche beaucoup de soutien, car nous n’avons pas de financement public et seulement des donateurs privés. C’est un combat pour convaincre et pourtant il est impératif que les choses bougent. Les institutions publiques doivent se rendre compte que sur le terrain le besoin est présent. D’ailleurs, la seule chose qu’il nous manque, c'est la pérennité des financements, car nous avons tout le reste : les humains sur le terrain grâce à la formation” conclut Christelle Cuinet.
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