“Le diagnostic d’une maladie, mentale ou physique, est un choc pour l’être humain. Il est normal de s’effondrer, de ne pas comprendre, de s’inquiéter” voilà ce que pense Isabelle lorsqu’elle rentre en clinique psychiatrique sur les conseils de son psychiatre alors qu’elle est en pleine phase dépressive. “Je n’ai pas compris comment à l’âge de 37 ans, un psychiatre de province me parlait de bipolarité alors que le psychiatre parisien qui me suivait depuis mes 18 ans me traitait pour une dépression”.
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Si les premières 48 heures sont compliquées, laissant derrière elle son mari et ses enfants, la suite du séjour en clinique lui permet d’ouvrir les yeux sur sa maladie. Grâce aux soins psychiques et physiques et aux groupes de paroles, Isabelle prononce à haute voix “je suis bipolaire de type II”. “A ma sortie de clinique, je suis rentrée chez moi fragile, fatiguée, amaigrie, mais j’étais MOI”. Par chance, Isabelle est accueillie avec chaleur dans son foyer qui s’est beaucoup inquiété pour elle. La maman de deux enfants prend le temps de leur expliquer la situation, la maladie et ce que cela peut impliquer par la suite. Elle-même prend conscience qu’elle devra changer sa façon de vivre et de travailler afin de prendre soin d’elle et d’avoir une vie plus sereine.
Bipolarité : “chacun doit trouver ses propres repères”
“J’ai tout de suite pris conscience que je ne pouvais plus vivre à 100 à l’heure” explique la dynamique working girl. “J’ai la chance de travailler dans la société de mon mari, j’ai donc pu adapter mon emploi du temps et passer à un mi-temps thérapeutique.” Un ajustement salutaire pour Isabelle qui profite de ses après-midi pour souffler et prendre soin d’elle : “si je vais bien les autres aussi vont bien”. Correctement prise en charge par son psychiatre, Isabelle bénéficie d’un traitement médicamenteux qui lui permet de réguler son humeur : “j’ai très vite eu recours à l’utilisation d’un pilulier et cela facilite bien les choses quand ma posologie varie de 7 à 10 comprimés par jour”. En plus de ce traitement, Isabelle pratique la marche à pied, la natation, la méditation. Elle cuisine et aime préparer de bons petits plats pour ses proches. Ces petits riens contribuent à son équilibre. “Dans la vie, il m’arrive aussi de rêver. Ce n’est pas seulement réservé aux enfants. Je trouve que c’est une activité très saine pour l’esprit et aussi libératrice, surtout après des périodes difficiles”.
Soutien familial : “mes proches m’ont permis de réaliser un joli rêve”
Après son premier épisode dépressif, Isabelle rêve souvent d’un voyage en Grèce qu’elle avait fait avec ses parents lorsqu' elle était jeune. “J’ai eu à mon tour l’idée de partir en voyage avec mes enfants et mon mari”. Ses proches lui conseillent alors d’organiser le même voyage effectué 25 ans plus tôt. “Nous avons vécu de merveilleux moments, ils m’ont permis de réaliser un joli rêve” confie Isabelle. Plus qu’un simple dépaysement, ce voyage a été l’occasion pour toute la famille d’oser parler de la maladie et de tout ce qu’elle n’avait pas osé dire. Un moment hors du temps qui a permis à la famille de revenir encore plus soudée. “Il faut prendre conscience que la vie est une merveilleuse histoire, mais qu’elle ne se déroule pas sans difficultés” conclue Isabelle Eribes.
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