Cancer de la peau : Service de presse
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Le cancer de la peau fait partie des tumeurs les plus fréquentes. Les rayons ultraviolets (UV) du soleil constituent le facteur de risque le plus important. Ces rayons modifient la structure des cellules de la peau. De même, les ultra-violets artificiels utilisés dans les cabines de bronzages, sont tout aussi toxiques, voire plus.

Une exposition fréquente et prolongée peut être à l’origine de carcinome. En revanche, des coups de soleil répétés peuvent provoquer des mélanomes. Il est important de connaitre l’effet cumulatif de l’exposition aux UV tout au long de la vie.

À l’occasion de la semaine nationale de dépistage du cancer de la peau, Medisite est allée à la rencontre de Eléonore. Victime d’un mélanome à 42 ans, elle tient à sensibiliser sur les facteurs de risque et surtout sur l’importance de surveiller la moindre anomalie qui apparaît sur la peau. Elle insiste en effet sur la vigilance dont a fait preuve son époux, sans laquelle les choses ne se seraient peut-être pas aussi bien terminées. "Tout a commencé un soir d’été alors que je me déshabillais devant mon homme", raconte Eléonore.

"Mon mari m’a sauvée la peau, sans mauvais jeu de mot"

Ce n’est pas la première fois que Eléonore s’est trouvée confrontée au cancer. Victime d’un cancer gynécologique en 2010, elle était suivie au centre de cancérologie Gustave Roussy et avait la chance d’avoir un mari prévenant, attentif au moindre symptôme.

"J’ai un mari hypocondriaque ! (rire) Depuis mon cancer, il me surveille beaucoup, car il est très inquiet pour moi, raconte Eléonore. Finalement, je peux dire qu’il m’a sauvé la peau, sans mauvais jeu de mot".

L’été 2016, alors qu’Eléonore ôtait ses vêtements, son mari est interpelé par une tache sombre au niveau de son omoplate. "Quand je me déshabillais, il me regardait le dos régulièrement. Il faut dire que j’ai une peau à risque : claire avec des taches de rousseur, décrit Eléonore. Un beau jour, mon mari a repéré un grain de beauté de couleur assez sombre sur mon dos. Il m’a alors encouragée à consulter un dermatologue".

"La tâche était toujours très noire et a grossi"

Toujours suivie suite à son précédent cancer, Eléonore n’était pas paniquée et a laissé passer du temps avant de consulter. "Fin octobre, mon mari regarde à nouveau mon épaule et me dit que la tache a grossi, se souvient la patiente. Non seulement, elle était toujours très noire, mais surtout, son volume avait considérablement augmenté par rapport à l’été".

Si son mari insiste alors pour qu’Eléonore prenne rendez-vous chez un spécialiste, elle mettra du temps avant de pouvoir consulter. "Les dermatologues sont débordés, c’est très compliqué d’obtenir un rendez-vous rapidement. Contrairement à mon mari, je n’étais pas très inquiète, donc j’avais décidé de prendre mon mal en patience. Et il se trouve que lorsque je suis partie en vacances dans le sud chez ma maman, je suis parvenue à consulter quelqu’un. On était alors en novembre".

Rapidement, la spécialiste se montre pessimiste. "Ce n’est pas jolie du tout", avertit la dermatologue face à l’omoplate d’Eléonore. Elle procède alors à une biopsie deux jours plus tard, et c’est là que le diagnostic tombe : il s’agissait bien d’un mélanome.

"J’ai eu une dizaine de points de suture"

Le mélanome est une tumeur maligne du système pigmentaire de la peau qui survient le plus souvent sur une peau saine, dans 80 % des cas. Il apparaît alors sous la forme d'une tache pigmentée, mais peut aussi se développer par dégénérescence d'un grain de beauté préexistant (dans 20 % des cas). C’est ce qui est arrivé à Eléonore.

Suite au diagnostic, elle s’est vue opérée au niveau de l’omoplate. "J’ai eu une dizaine de points suture. Il s’agissait d’aller curer au niveau de l’omoplate tous les tissus cancéreux", nous raconte-t-elle.

"J’ai eu la chance que mon traitement soit uniquement chirurgical"

Dans son malheur, Eléonore a eu la chance, grâce à la vigilance de son époux, d’être diagnostiquée à temps. "Si le tissu tumoral dépasse une certaine taille, on pratique un prélèvement ganglionnaire. Pour mon précédent cancer, on avait dû m’enlever des chaînes ganglionnaires et j’ai déclenché un lymphœdème de la jambe [un gonflement anormal et plus ou moins important de tout ou partie de la jambe, ndlr]. Dans le cas d’un mélanome, lorsqu’on retire des chaînes ganglionnaires, on peut subir un gonflement du bras ou du pied, selon la localisation de la tumeur. J’ai eu beaucoup de chance d’échapper au prélèvement ganglionnaire. Mon cancer avait été pris à temps", détaille la patiente.

Si aujourd’hui, Eléonore est guérie, elle doit être suivie tous les 6 mois, afin de prévenir toute récidive. "Cette surveillance se fera à vie", nous précise-t-elle.

"J’ai eu la chance que mon traitement soit uniquement chirurgical, mais certains ne s’en sortent pas aussi bien que moi. C’est pour quoi aujourd’hui les médecins nous sensibilisent autant face aux dangers du soleil", souligne Eléonore.

"Je faisais beaucoup d’UV et je m’exposais au soleil sans protection"

Cinq années après son diagnostic, Eléonore reconnait avoir eu des comportements à risque par le passé. Pour elle, cela fait aucun doute, son mélanome est lié à une exposition excessive au soleil lorsqu’elle était plus jeune.

"J’ai aussi profité du soleil avec une maman hôtesse de l’air qui voyageait partout"

"J’ai beaucoup trop abusé du soleil quand j’étais jeune. J’étais très sportive, je faisais des triathlons, je nageais beaucoup en extérieur. Je crois que j’ai brûlé mon capital soleil très tôt, admet-elle. Lorsque j’avais 20 ans, jamais on ne m’avait prévenu des dangers du soleil. À l’époque, nous n’étions pas sensibilisés . Je faisais beaucoup d’UV, je m’exposais au soleil sans protection… C’est clairement les facteurs de risque. J’ai aussi profité du soleil avec une maman hôtesse de l’air qui voyageait partout. Et il y a trente ans on ne se protégeait pas contre le soleil".

"Je ne porte plus de vêtements sans manche"

Aujourd’hui, il n’est plus question de prendre le soleil à la légère pour Eléonore. "Je me mets sois sous un parasol, soit à l’ombre et je ne porte plus de vêtements sans manche. J’enduis de crème solaire 50 SPF, même quand je nage. J’ai aussi acheté des t-shirts anti UV et je privilégie les tuniques à manches longues", nous partage Eléonore.

"Aujourd’hui, je suis en Bretagne, mais le soleil peut être très mauvais dans cette région. Entre 12 et 16h je ne me rends plus à la plage".

Si Eléonore a tenu à témoigner, c’est pour mettre en garde. "Le mélanome est très sournois. Il n’occasionne pas de douleur, donc on ne s’inquiète pas. D’où l’importance d’avoir un mari qui vous regarde. J’insiste sur l’importance de l’autoscan. Il faut se regarder entre les orteils, les petites taches… on n’hésite pas à demander de l’aide à son conjoint, à ses enfants ou à une amie. C’est important".

Un auto examen de votre peau devrait être fait tous les trois mois. Il passe par :

  • Se munir d’un miroir sur pied et d’un miroir à main ;
  • Etre dans une pièce bien éclairée ;
  • Examiner chaque partie du corps, y compris les espaces interdigitaux, les paumes des mains et les plantes des pieds ;
  • Examiner le dos à l’aide des 2 miroirs ;
  • Se familiariser avec ses grains de beauté pour s’en souvenir et repérer leurs modifications ;
  • Ne pas hésiter à demander l’aide d’un proche pour observer les zones peu accessibles.

Il est nécessaire de consulter son médecin traitant face à tout changement d’aspect d’un grain de beauté ou apparition d’une nouvelle lésion.

Sources

Merci à Eléonore Piot pour son témoignage 

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