Autisme : “J’ai suivi mon instinct de maman”

“Depuis que j’ai entamé mes recherches sur le l’axe intestin cerveau dans les troubles neuro-développementaux, je me refais le film depuis la naissance de ma fille. Elle est née par césarienne et je n’ai pas allaité, je me demande si cela n’a pas induit un déséquilibre du microbiote intestinal. J’avais aussi des problèmes digestifs, je me demande aujourd’hui s’il n’y avait pas un lien… En tout cas, lors de la première année de ma fille, elle ne présentait aucun signe d’autisme. Elle a marché à 22 mois, je me disais que c’était un peu tardif… C’est quand elle a eu 2 ans que j’ai commencé à faire des remarques, à me poser des questions. Elle est rentrée en petite section de maternelle à 2 ans et 8 mois et le corps enseignant a fait état d’une différence.”

Diagnostic de l’autisme : un bilan parfois sommaire

“Le personnel de l’école nous a parlé de différences entre ma fille et les autres enfants. Elle jouait seule et parlait peu. Son pédiatre n’était pas inquiet et j’ai dû insister pour avoir un bilan sommaire. Il lui a posé une série de 10 questions auxquelles elle aurait dû savoir répondre. Ce que j’ai su après c’est que ces questions s’adressaient aux enfants de 18 mois… Nous avons donc enchaîné avec un bilan chez l’orthophoniste. En parallèle, ma fille a été voir un pédopsychiatre qui à l'époque a posé comme diagnostic un TED : trouble envahissant du développement avec symptômes autistiques. Je ne voulais pas que ma fille soit entourée de blouses blanches alors nous avons simplement continué le suivi avec l’orthophoniste et le pédopsychiatre. A côté de ça, elle avait de gros problèmes digestifs, elle n’avait qu’une selle par semaine, je ne trouvais pas ça normal… C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser au microbiote.”

Autisme : “Nous avons arrêté de manger du gluten”

“Quand ma fille a eu 4 ans et demi, elle a été opérée d’une hernie inguinale. J’ai profité de l’anesthésie pour demander un bilan sanguin complet, notamment sur les marqueurs coeliaques. Je me posais des questions sur une potentielle intolérance au gluten. Ces résultats sont revenus positifs. A partir de là, nous avons cessé de consommer des produits avec du gluten. Nous faisions des bilans réguliers pour vérifier qu’elle ne souffrait pas de carence évidemment. Trois jours après avoir arrêté le gluten, ma fille a cessé d’être violente et de faire des crises. Les six premiers mois, nous avons remarqué des effets notables sur son comportement, elle regardait les gens dans les yeux et il y a eu des changements positifs à l’école. Je ne dis pas que c’est une solution miracle, mais pour ma fille ça été libérateur. Beaucoup de personnes ont tendance à oublier que les autistes sont des personnes comme tout le monde et qu’ils peuvent avoir des troubles médicaux associés à l’autisme mais qui peuvent être soulagés. Je me suis dit que ses crises n’étaient pas une fatalité et que je devais trouver ce qui n’allait pas.”

Autisme et troubles médicaux associés : “Il faut s’interroger”

“Depuis mes recherches et mes découvertes, je m’interroge de plus en plus sur l’axe intestin-cerveau dans les cadre de l’autisme. Je pense que les personnes autistes, comme le reste de la population, peuvent avoir des douleurs et des problèmes médicaux que l’on peut soulager en prenant soin de son microbiote à travers une alimentation saine et équilibrée. D’ailleurs, j’ai créé une association Approche globale autisme pour promouvoir les approches thérapeutiques globales, informer sur le lien intestin-cerveau et des pathologies parfois peu diagnostiquées. Partager des articles sur la prévention de l'obésité de l'intérêt du bien manger. Se regrouper le plus largement possible pour sensibiliser le grand public sur les fréquents troubles médicaux associés chez les personnes autistes. Aujourd’hui, je remercie ma fille pour avoir changé notre alimentation.”