Les cas de donovanose explosent au Royaume-Uni depuis la fin du confinement. Ce sont les médecins britanniques qui ont tiré la sonnette d’alarme sur la propagation de cette infection sexuellement transmissible (IST) due à la bactérie Klebsiella granulomatis qui provoque des nécroses des parties génitales, d’où son surnom d'IST "mangeuse de chair".
Le journal britannique The Sun rapporte les chiffres faisant état de l’augmentation du nombre de cas outre-Manche. Si 19 cas ont été détectés en 2016 et 30 en 2019, le nombre de personnes touchées a baissé en 2020, probablement grâce aux confinements. Il restait malgré tout 18 cas recensés en Angleterre à cette période et ce malgré la pandémie.
Selon les observations de Public Health England, rapportées par le quotidien britannique The Sun, ce nombre de cas augmente significativement depuis la fin du confinement. "Ces chiffres suggèrent que la donovanose – qui était auparavant considérée comme limitée à des endroits comme l'Inde, le Brésil et la Nouvelle-Guinée – est de plus en plus courante au Royaume-Uni", assure le Dr Shree Datta, obstétricienne et gynécologue.
IST : des nodules qui peuvent se nécroser
Cette infection sexuellement transmissible (IST) est en temps normal extrêmement rare dans les pays occidentaux. Endémique dans les pays tropicaux et subtropicaux notamment en Afrique du Sud, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les Caraïbes, selon le British Medical Journal, la plus vaste épidémie enregistrée à ce jour a eu lieu entre 1922 et 1952 en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Environ 10 000 cas avaient été recensés au sein de la tribu des Marind-Anim, qui comptait un peu plus de 15 000 membres. Depuis quelques années, la maladie est présente dans certains pays industrialisés, et notamment en Grande-Bretagne.
L'infection a la particularité de provoquer des ulcères (plaies de la peau) au niveau des parties génitales et de détruire la peau lorsqu'elle n'est pas traitée. Aussi appelé "granulome inguinal", la maladie se caractérise par l’apparition de petits nodules non douloureux au niveau du pénis, de la vulve, des lèvres ou de l’anus.
Ces nodules, qu’il est possible de confondre avec ceux causés par la syphilis, apparaissent entre dix et quarante jours après la contamination. "Les premiers signes sont des grosseurs autour des organes génitaux ou de l'anus qui augmentent en taille et prennent une apparence rouge-boeuf", assure le Dr Datta dans The Sun. Des grosseurs qui "peuvent évoluer en ulcères qui, sans traitement, peuvent s'infecter, ce qui peut entraîner des douleurs et une odeur désagréable. Il est plus susceptible d'affecter les hommes", ajoute l’obstétricienne.
Donovanose : comment traiter la maladie ?
Ces nodules peuvent éclater s’ils ne sont pas traités à temps en créant des petites plaies ouvertes. L'infection peut alors se propager via le système lymphatique détruire les tissus qui pourrissent et se nécrosent. C’est pour cela que cette maladie sexuellement transmissible est surnommée l’IST “mangeuse de chair”.
La spécialiste, le Dr Datta, tient à rappeler qu’"en plus des terribles symptômes, il est important que les gens sachent qu'il s'agit d'un facteur de risque connu pour la transmission du VIH".
Elle ajoute que "l'utilisation de la contraception réduit considérablement le risque de contracter la maladie, qui peut être traitée avec des antibiotiques". En effet, l’infection est soignée avec un traitement de plusieurs semaines d'antibiotiques, en particulier l’azithromycine, qui stoppe la croissance des bactéries selon le Syndicat national des dermatologues vénérologues. L’état des personnes touchées peut s’améliorer en une semaine, mais des lésions peuvent apparaître à nouveau. Non traitée, l’infection peut causer la mort de la personne infectée. La meilleure protection reste de se protéger et d'utiliser des préservatifs lors de ses rapports sexuels.
SUPER BUG Rare flesh-eating STI that rots your genitals on the rise in England, experts warn, The Sun, 18 octobre 2021.
https://www.thesun.co.uk/health/16452744/rare-flesh-eating-sti-rots-genitals-on-rise-england/
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