1 700 000 personnes souffrent d’insuffisance cardiaque en France, une maladie grave et invalidante. En particulier les seniors puisque cette pathologie concerne avant tout les plus de 60 ans, avec un pic entre 75 et 77 ans. Et on estime qu’à cause du vieillissement de la population, le nombre d’insuffisants cardiaques va augmenter de 25% tous les quatre ans dans les années à venir.
Cette maladie, qui se caractérise par un essoufflement à l'effort - dans un premier temps - puis au repos, est chronique (on ne guérit pas) et demande impérativement de mettre en place un traitement médicamenteux associés à de bons gestes hygiéno-diététiques (diminuer le sel, l’alcool, les graisses, arrêter le tabac et conserver une activité physique régulière et adaptée, en particulier). Malheureusement, “l’évolution de la maladie est marquée par des épisodes de décompensation aiguë responsables d’hospitalisations fréquentes”, rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS) dans un rapport datant de 2023. L’insuffisance cardiaque chronique est ainsi la cause de plus de 160 000 hospitalisations par an.
L’enjeu : réduire les hospitalisations
Face à ce constat, le ministère de la Santé a planché ces dernières sur des solutions de télésurveillance médicale et plusieurs dispositifs sont aujourd’hui accessibles pour les patients. Tout l’enjeu est d’améliorer le suivi des malades afin de prévenir ou limiter les épisodes de décompensation et ainsi réduire les hospitalisations et leurs durées.
L’efficacité de la télésurveillance pour les insuffisants cardiaques a été validée par la Haute Autorité de Santé (HAS) en mars 2023 : “Elle peut être mise en œuvre pour tout patient dont la prise en charge nécessite une période de suivi médical : elle est particulièrement adaptée aux personnes à risque d’hospitalisation ou de complication de leur maladie (pathologies chroniques, sortie d’hospitalisation, etc.)”. Attention, cette télésurveillance ne se substitue pas aux consultations avec son médecin, elle les complète.
Comment ça fonctionne?
Olivier Giraud, porte-parole de la société eDevice, une société bordelaise spécialisée dans des solutions de télésurveillance cardiaque nous explique: “Notre dispositif est très simple puisqu’il est simplement composé d’un pèse-personne, d’un oxymètre de pouls (une petite pince que l’on pose sur le bout du doigt) et d’un transmetteur fourni dans une valisette envoyé au domicile du patient par la poste ou directement remis par le cardiologue ou le médecin traitant.”
Avant la mise en service, le transmetteur est programmé avec les données du patient, qui n’a donc rien d’autre à faire que se peser en portant l’oxymètre. A chaque pesée (elle doit être quotidienne), les données sont traitées par un algorithme (sans aucune autre intervention du patient) et envoyées en temps réel à la plateforme qui coordonne les informations et les intervenants (cardiologue ou infirmière du malade par exemple).
Si un problème est détecté, le patient est prévenu et invité à consulter son médecin sous 72 heures.
Comment en bénéficier ?
Ce dispositif est prescrit par votre médecin (s’il ne connaît pas cette possibilité, n'hésitez pas à lui en parler) qui enverra directement l'ordonnance au prestataire de santé qui propose le matériel.
Ce que cela vous coûte ? Absolument rien. Le matériel et l’abonnement (50 € par mois) sont entièrement pris en charge par l’Assurance maladie. “C’est réellement très simple à utiliser et rassurant pour les malades qui peuvent être alertés au moindre problème, indique Olivier Giraud. Le taux d’observance est très bon puisque 75% des personnes qui sont équipées l'utilisent au quotidien.” Pourtant, la télésurveillance pour les insuffisants cardiaques peine à s’installer, faute de communication.
13 000 personnes étaient équipées l’année dernière (alors que le dispositif n’était pas encore remboursé) et on aurait seulement doublé ce chiffre aujourd’hui.
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