Les infarctus explosent pendant la période des fêtes de fin d'année. On observe en effet deux pics lors des réveillons de Noël (+37%) et du Nouvel an (+20%). Ce sont les chiffres d'une étude suédois parue en 2018 dans le BMJ. Le professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes, confirme auprès de Top Santé que "les infarctus du myocarde sont plus fréquents pendant cette période, tout comme les arrêts cardiaques qui les compliquent".
En cause notamment, le "grand stress émotionnel" lié à ces réveillons. En effet, il assure que "les poussées d'adrénaline favorisent des ruptures de la plaque d'athérome, donc la survenue d'un trombus (une masse sanguine coagulée, ndlr.) dans l'artère coronaire". Cela risque d'être d'autant plus le cas cette année avec les nombreuses retrouvailles après des longues périodes de séparation dues au confinement.
L'alcool "trouble le rythme des oreillettes cardiaques"
Le cardiologue précise que les personnes visées sont avant tout "les personnes de plus de 70 ans qui ont déjà des maladies cardiaques ou des facteurs de risque". Il rappelle qu'il "est très rare que cela révèle une pathologie, et ça n'arrive donc pas aux gens bien portants." Gérard Helft, cardiologue et membre de la Fédération française de cardiologie, avait déjà assuré sur LCI que "le risque est surtout élevé chez les personnes âgées et chez les personnes qui ont déjà une maladie coronaire ou qui sont diabétiques".
Les excès alimentaires pendant ces repas de fête entrent bien sûr en ligne de compte. "Les insuffisants cardiaques, qui doivent éviter le sel, mangent souvent des huîtres pendant les fêtes, et cela provoque des œdèmes pulmonaires", assure François Carré auprès de Top Santé. "Le foie gras est gras par principe, déclare la spécialiste. Mieux vaut donc se contenter d’une tranche en entrée. La graisse du canard contient des graisses saturées", alerte Véronique Liesse, diététicienne, interrogée par Medisite.
En excès, elles sont néfastes pour l’organisme : elles augmentent le taux de mauvais cholestérol (LDL). "Chez les plus jeunes, entre 35 et 50 ans, c'est la boisson qui pose problème. La consommation brutale d'alcool trouble le rythme des oreillettes cardiaques", alerte le cardiologue.
Manque d'activité sportive
Les confinements et la fermeture des salles de sport a également contraint de nombreuses personnes, dont celles à risque, à réduire leur activité sportive et entraîné des prises de poids chez de nombreux Français. "Les personnes fragiles ont moins bougé cette année. "Beaucoup n'ont donc pas pratiqué l'activité physique qui fait partie de leur traitement. Sans compter que les deux tiers des gens ont pris entre 3 et 5 kilos", assure le cardiologue. Enfin, le stress lié à la préparation de ces célébrations est aussi délétère pour le cœur.
Selon François Carré, il faut "surtout être attentif aux symptômes, comme des douleurs à la poitrine ou des battements de cœur irréguliers. Et ne pas avoir peur de troubler la fête, comme c'est trop souvent le cas."
Pourquoi le risque de crise cardiaque augmente-t-il les soirs de réveillon ?, Top Santé, 22 décembre 2020.
Oui, il y a bien un risque plus élevé de faire une crise cardiaque à Noël, LCI, 22 décembre 2019.
Christmas, national holidays, sport events, and time factors as triggers of acute myocardial infarction: SWEDEHEART observational study 1998-2013, 12 décembre 2018.
Réveillon de Noël : les plats qui augmentent vos risques d’infarctus, Medisite, 21 décembre 2019?
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