Cultiver la gratitude, une bonne habitude pour la santé cardiaqueAdobe Stock
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Selon ses adeptes, la psychologie positive est une alliée pour les bobos de l’âme, qui peut aider à réenchanter son quotidien. Elle peut aussi profiter à la santé cardiaque. Une nouvelle étude parue dans la revue Biological Psychology en fournit une nouvelle démonstration.

Ces travaux mettent en lumière les vertus d’une technique de développement personnel en particulier : la pratique de la gratitude, le fait d'être reconnaissant envers autrui, envers soi ou envers la vie, serait un moyen de prévenir le risque de souffrir d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque).

Les chercheurs de l'université de Maynooth et de l'université de Limerick, en Irlande, ont pu observer l’influence positive de la gratitude auprès d’un échantillon de 912 participants âgés de 35 à 86 ans. 32,9 % d’entre eux avaient reçu un diagnostic d'hypertension et 9,6 % étaient diabétiques.

Ce panel devait indiquer si elles étaient en adéquation avec certaines affirmations ayant trait à la gratitude comme : "J'ai tellement de raisons d'être reconnaissant dans la vie", et dans quelle mesure elles se sentaient "reconnaissantes à l'égard d'une grande variété de personnes".

La gratitude éloigne le risque d’infarctus

En plus d’être questionnés sur leur perception de la gratitude, les volontaires ont également été soumis à un test d'arithmétique pour augmenter leur niveau de stress. Pour mesurer l’impact de la gratitude sur leur cœur, en situations stressantes, les participants ont suivi un protocole standardisé de test de stress cardiovasculaire en laboratoire et ont été évalués une nouvelle fois, en moyenne 6,7 ans plus tard.

Les chercheurs irlandais ont constaté que les participants qui exprimaient le plus de gratitude ont été moins susceptibles de subir une crise cardiaque.

Infarctus : la gratitude influence la réactivité cardiovasculaire

Autre constat : plus les volontaires avaient tendance à apprécier et à être reconnaissants envers ce qui est bon dans le monde, plus la probabilité de souffrir d'un infarctus aigu du myocarde s’amenuisait.

Les chercheurs irlandais supposent que la gratitude agirait sur la réactivité cardiovasculaire. Ce mécanisme vertueux pourrait expliquer en quoi la gratitude peut diminuer le risque de crise cardiaque.

Une attitude positive pour prendre soin de son coeur

Par le biais de changements dans la réactivité de la fréquence cardiaque, il en effet apparu qu’un trait de gratitude plus élevé était associé à une probabilité plus faible de subir un infarctus aigu du myocarde 6,7 ans plus tard.

Ces données ont été obtenues, en tenant compte de différents paramètres tels que l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle (IMC), l'éducation, l'hypertension artérielle et le diabète des participants.

Cette étude longitudinale n’est pas la première à vanter les répercussions positives de la gratitude sur la santé du cœur.

De précédentes recherches ont montré que cette technique, en tant que construction psychologique vectrice d’optimisme et de pensées positives, peut interférer bénéfiquement dans la modulation de la réponse cardiovasculaire, en cas d’exposition à un stress aigu. Des études ont vanté les effets de cette attitude d'ouverture sur la diminution de l'état inflammatoire de l'organisme ou encore sur le gain en espérance de vie.

Gratitude : une attitude à adopter au quotidien

Ces nouveaux travaux confirment donc une nouvelle fois qu’adopter un comportement reconnaissant, envers les autres et envers le monde qui nous entoure, contribue à atténuer les effets physiologiques délétères du stress. Cette disposition d’esprit, qui met l’accent sur les choses positives autour de soi et sur l’empathie, améliorerait la santé cardiovasculaire.

Pour les chercheurs irlandais, ces constats devraient encourager à adopter ce comportement positif pour améliorer son bien-être et prendre soin de son cœur. "Ces résultats fournissent des preuves supplémentaires que les émotions positives, comme la gratitude, sont associées à de meilleurs résultats en matière de santé, en particulier en ce qui concerne la promotion de la santé cardiovasculaire", a commenté Brian Leavy, psychologue à la Maynooth University et auteur de l’étude, dans un communiqué sur News Medical.

Infarctus : les comportements qui protègent

Si la gratitude fait partie des comportements potentiellement protecteurs, il existe d’autres manières de réduire le risque cardiovasculaire et de crise cardiaque.

La prévention du risque cardiovasculaire passe notamment par l’adoption d’une bonne hygiène de vie comme s’éloigner de la cigarette (ne pas fumer et éviter le tabagisme passif), limiter l’alcool (pas plus de 10 verres d’alcool standard) et bouger (la sédentarité physique et l’inactivité nuisent à la santé cardiaque).

Respecter un équilibre alimentaire et contrôler son poids, voire perdre du poids, sont aussi des leviers pour se prémunir du risque d’infarctus, puisque l’obésité, le surpoids et la présence de graisse abdominale (un tour de taille élevé) augmentent les risques d’infarctus du myocarde.

En 2020, 99 780 personnes ont été traitées pour un syndrome coronarien aigu en France, selon l’Assurance maladie.

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