Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes dans le monde depuis 2002. Comme beaucoup, Nicola, une Australienne, ne connaissait pas cette statistique inquiétante avant sa crise cardiaque survenue alors qu’elle n’avait que 38 ans.
La maman sportive très sportive se rappelle dans les pages du Daily Mail les signes avant-coureurs qui auraient dû l'alerter.
Crise cardiaque à 38 ans : j'avais de très graves brûlures d'estomac, des brûlures à la poitrine"
C’est au cours d’une soirée tout à fait normale -alors qu’elle couchait ses deux garçons - que la vie de Nicola a basculé. “Je venais d'endormir le petit, je me suis levée et je me suis sentie vraiment étourdie", a expliqué la femme aujourd’hui âgée de 44 ans au Daily Mail.
"Et j'avais de très graves brûlures d'estomac, des douleurs à la poitrine qui m'ont coupé le souffle.", se souvient-elle. La femme de 38 ans a ensuite été frappée par une vague de nausées alors qu'elle appelait son mari.
"Ma mâchoire a commencé à me faire mal. Et mon mari a appelé l'ambulance". La mère de deux enfants avait déjà compris qu’elle était en danger, et qu'il s'agissait d'une urgence. Toutefois, elle ne savait pas qu'elle faisait une crise cardiaque catastrophique.
Les secouristes n’avaient pas non plus fait ce diagnostic. Ils envisageaient pour leur part une gastro-entérite. Ce n’est que dans l’ambulance que les professionnels ont saisi la gravité de la situation.
"Ils ont fait l'ECG et j’ai juste vu son expression", a déclaré l’Australien.
Une fois à l’hôpital, les examens ont révélé que 80% de son artère coronaire droite était bouchée. Quatre stents ont été insérés dans son cœur pour l'empêcher d'avoir une autre attaque à l'avenir.
Une seconde crise cardiaque la veille de ses 40 ans
Malgré les soins reçus, la veille de son 40e anniversaire, Nicola a commencé à ressentir les mêmes symptômes. Elle a tenté d’appeler les secours plusieurs fois.
"C'est terrifiant. Je me souviens une des fois où j'ai appelé l'ambulance. Je regardais les petits visages de mes enfants alors que l'on m'emmenait. J'essayais de ne pas laisser ma famille voir à quel point j'avais peur : “maman va bien”, ”tout ira bien”. J'ai demandé aux enfants d'apprendre à utiliser la machine à tension artérielle – et ils savent s'ils doivent appeler une ambulance", confie-t-elle au Daily Mail.
"La deuxième a été classée comme une quasi-crise cardiaque parce que je l'ai repérée juste à temps", a-t-elle déclaré. Un autre stent a été ajouté après ce nouvel épisode. Avec le recul, Nicola se rend compte qu'elle avait d'autres symptômes qui ont précédé la crise cardiaque, notamment la fatigue.
Elle avait également consulté un médecin à deux reprises avant la crise cardiaque après avoir remarqué que ses genoux et ses chevilles étaient enflés. Mais à chaque fois, les docteurs s’étaient montrés rassurants. L’Australienne partage aujourd’hui son histoire dans les médias dans l’espoir que d’autres femmes reconnaîtront les symptômes de la crise cardiaque avant qu’il ne soit trop tard.
Infarctus chez les femmes : bien connaître les signes
Nicola était très active avant sa crise cardiaque, faisant souvent du vélo et de la marche. "Je veux que les gens sachent que cela peut arriver à n'importe qui. Je n'avais aucun des facteurs de risque. Je n'ai jamais fumé, boire un verre de vin était un plaisir rare, j'étais en bonne santé et active", rappelle la mère de deux enfants.
"Avoir une crise cardiaque n'était pas quelque chose auquel je m'attendais, je n'avais aucun antécédent familial ni facteur de risque. Je me sentais engourdi, dépassé et incrédule".
Nicola n’est pas la seule femme à ne pas identifier immédiatement une possible infarctus. Les recherches montrent que près de la moitié des patientes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes les plus connus et fréquents chez les hommes. C'est-à-dire une douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire.
La gent féminine doit pour sa part s’alerter face à 3 signes atypiques d'infarctus :
- la sensation d’épuisement ;
- l’essoufflement à l’effort ;
- les nausées.
"Une attention particulière est nécessaire de la part des jeunes femmes présentant au moins un facteur de risque cardiovasculaire : tabac, stress, sédentarité, hypertension artérielle, cholestérol, diabète, etc", prévient la Fédération Française de Cardiologie sur son site internet
Infarctus : un algorithme pour accélérer le diagnostic chez les femmes
En effet, ce sont chez les femmes de moins de 55 ans que la prévalence de l’infarctus du myocarde augmente le plus. Selon l’organisation hexagonale, la mortalité hospitalière à âge égal pour ce trouble est plus important chez les femmes. Une étude de l’Impérial College de Londres, publiée dans la revue the Lancet le 14 septembre 2022 , s’est intéressée au manque de prise en charge de l’infarctus chez la femme. Les chercheurs ont en effet développé un algorithme pour faciliter le diagnostic des crises cardiaques chez les patientes. "En utilisant un algorithme d'apprentissage automatique, nous avons pu développer un nouveau score de risque basé sur l'intelligence artificielle qui tient compte des différences liées au sexe dans le profil de risque de base et améliore la prédiction de la mortalité chez les deux sexes", a en effet détaillé le Dr Florian Wenzl du Centre de médecine moléculaire de l'Université de Zürich, en Suisse, et auteur principal de l’étude. "Notre étude annonce l'ère de l'intelligence artificielle dans le traitement des crises cardiaques", conclut-il.
"J'espère que la mise en œuvre de ce nouveau score dans les algorithmes de traitement permettra d'affiner les stratégies de traitement actuelles, de réduire les inégalités entre les sexes et, à terme, d'améliorer la survie des patients victimes d'une crise cardiaque, qu'ils soient hommes ou femmes", a affirmé Thomas F Lüscher, du Royal Brompton and Harefield Hospitals.
https://www.dailymail.co.uk/femail/health/article-11205139/Mum-heart-attack-38-40-shares-warning-signs-missed.html
https://www.fedecardio.org/presse/infarctus-chez-la-femme-savoir-identifier-les-symptomes/
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