Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l'angiotensine (IEC) et les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2) font partie des traitements médicamenteux de première intention contre l’hypertension. Et s’ils ont tous les deux une efficacité similaire dans la prévention d’événements graves, tels que l’AVC ou l’infarctus, l’une de ces molécules entraîne plus d’effets secondaires que l’autre…
Une étude publiée le 26 juillet dans la revue Hypertension démontre, en effet, que les IEC provoquent davantage d’effets secondaires que les ARA. C’est pourquoi les chercheurs préconisent de prescrire ces derniers en priorité. Dans ce diaporama, nous vous listons les effets secondaires qu’ils ont pu observer.
Hypertension : comment la traiter ?
Un adulte sur trois souffre d’hypertension en France, et la moitié d’entre eux est sous-traitement. L’autre moitié ignore, le plus souvent, qu’elle souffre de cette maladie. La première action mise en place, pour faire baisser une pression artérielle trop élevée, est l’adoption de nouvelles habitudes de vie. À savoir :
- perdre du poids en cas de surcharge pondérale ;
- pratiquer une activité physique régulière ;
- augmenter la consommation de fruits et légumes ;
- réduire la consommation de graisses d’origine animale ;
- réduire la consommation de sel à moins de 6 g par jour ;
- réduire la consommation d’alcool ;
- arrêter de fumer.
Si ces mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas, un traitement médicamenteux peut être prescrit. D’abord, en monothérapie, puis éventuellement en associant plusieurs antihypertenseurs. On recense cinq classes thérapeutiques de médicaments contre l’hypertension (les deux derniers de cette liste n’étant jamais prescrits en première intention) :
- les diurétiques thiazidiques ;
- les inhibiteurs calciques ;
- les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2) ;
- les bêtabloquants ;
- les antihypertenseurs d’action centrale.
Hypertension : une étude compare les IEC et les ARA
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA) font partie des traitements de première intention ; le premier étant plus souvent prescrit que le deuxième.
Des chercheurs américains ont suivi trois millions de personnes hypertendues commençant une monothérapie avec un IEC ou un ARA entre 1996 et 2018, aux États-Unis, en Allemagne et en Corée du Sud. Aucun d’entre eux n’avait d’antécédent de maladie cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral.
Aucune différence en termes d’efficacité
Plus spécifiquement, 2 297 881 des patients étudiés prenaient des IEC et 673 938 étaient sous ARA. D’après ces travaux, ces deux traitements s’avèrent d’une efficacité similaire pour prévenir les complications cardiovasculaires de l’hypertension. “Nous n'avons trouvé aucune différence statistiquement significative dans nos principaux critères de jugement que sont l'infarctus aigu du myocarde, l'insuffisance cardiaque, l'AVC ou les événements cardiovasculaires composites”, écrivent les auteurs de l’étude.
Effets secondaires : les ARA sont plus sûrs que les IEC
En revanche, ils ont observé de nettes différences au niveau des effets indésirables de ces molécules. Au total, 51 effets ont été étudiés. Et, d’après les chercheurs, ils étaient significativement moins susceptibles de survenir chez les patients sous ARA. Nous vous listons les principaux effets secondaires observés dans ce diaporama.
“Les ARA ne diffèrent pas de manière statistiquement significative en termes d'efficacité, par rapport aux IEC, comme traitement de première intention de l'hypertension, mais ils présentent un meilleur profil d'innocuité. Ces résultats suggèrent qu’il vaut mieux prescrire des ARA plutôt que des IEC lors de l'instauration d'un traitement contre l'hypertension” concluent les chercheurs.
Œdème de Quincke
Les patients traités par IEC sont 3,3 fois plus à risque de souffrir de cet effet secondaire que les patients sous ARA.
L’angio-œdème se caractérise par un gonflement des couches profondes de la peau et des muqueuses, et à l’obstruction des voies aériennes, liées à une accumulation de liquide.
Toux sèche et irritante
Les patients traités par IEC ont 32 % plus de risque de souffrir de cet effet secondaire que les patients sous ARA.
Pancréatite
Les patients traités par IEC ont 32 % plus de risque de souffrir de cet effet secondaire que les patients sous ARA.
Hémorragie gastro-intestinale
Les patients traités par IEC ont 18 % plus de risque de souffrir de cet effet secondaire que les patients sous ARA.
Hyperkaliémie (taux élevés de potassium dans le sang)
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l'angiotensine abaissent les niveaux d’aldostérone dans l’organisme - une hormone qui régule l'excrétion du potassium dans les reins via l'urine. Ce médicament favorise donc la rétention de potassium dans les reins et le sang. Il doit être prescrit avec prudence chez les diabétiques et les insuffisants rénaux, qui présentent déjà un risque accru d'hyperkaliémie.
"Comparative First-Line Effectiveness and Safety of ACE (Angiotensin-Converting Enzyme) Inhibitors and Angiotensin Receptor Blockers: A Multinational Cohort Study", Hypertension, 26 juillet 2021.
Hypertension artérielle (HTA), Inserm, 2 novembre 2018.
ACE Inhibitors: Mechanism of Action, Side Effects and Precautions, New Medical.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.