C’est enfin l’heure : votre médecin vient vous chercher dans la salle d’attente. Jusqu’à présent, vous vous sentiez plutôt bien, mais tout d’un coup, c’est le stress. Vous connaissez bien votre médecin traitant et n’avez a priori aucune raison d’angoisser, mais c’est plus fort que vous. Alors quand vient le moment de la prise de tension, forcément, celle-ci est élevée ! À votre connaissance pourtant, vous ne souffrez pas et n’avez jamais souffert d’hypertension artérielle.
Syndrome de la blouse blanche : une peur du docteur ?
Ce phénomène a un nom : le “syndrome de la blouse blanche”, ou “hypertension de la blouse blanche”. Quelque part, cette consultation vous met mal à l’aise et le statut social de votre médecin vous impressionne, alors votre cœur s’emballe. “L’hypertension de la blouse blanche (white coat hypertension) ou mieux hypertension de consultation (isolated clinic hypertension, office hypertension), se définit comme une pression artérielle pathologique à la consultation et une pression ambulatoire normale”, explique La Revue médicale suisse.
Une personne présente une tension élevée lorsque la pression du sang dans ses artères est supérieure à la normale en permanence, et en dehors d’une situation de stress ou d’émotion. Une tension normale est au maximum de 12/8 centimètres de mercure, que l’on exprime en cmHg. Cette mesure indique la pression diastolique (relâchement du cœur) et la pression systolique (contraction du cœur).
“L’hypertension de la blouse blanche, dans les faits, n’est qu’un aspect particulier de l’effet blouse blanche. Elle est particulièrement fréquente chez les patients présentant à la consultation une hypertension artérielle légère à modérée (pression artérielle comprise entre 140/90 et 160/95 mmHg)”, précise La Revue médicale suisse.
Hypertension de la blouse blanche : surveiller sa tension à domicile
Selon les résultats de l’enquête FLAHS 2022 réalisée par Cerner Enviza, la Fondation de recherche sur l'hypertension artérielle et le Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle, le syndrome de la blouse blanche concerne 55% des sujets âgés de 70 ans et plus et 50% des personnes âgées de 35 à 64 ans.
“Les médecins spécialistes des maladies cardiovasculaires connaissent les difficultés de prise en charge des patients qui présentent une hypertension de la blouse blanche. Ces patients ont, lors de la visite médicale, des chiffres élevés qui font suspecter une hypertension artérielle alors qu’en dehors de la consultation médicale leur pression artérielle est normale. Pour ces patients, il est recommandé une surveillance de la tension au domicile, si possible par la réalisation d’une automesure sur plusieurs jours avant chaque consultation médicale”, indique la Fondation de recherche sur l'hypertension artérielle.
Adoptez un mode de vie sain !
L’hypertension de la blouse blanche ne présente pas de danger dans l’immédiat et ne nécessite donc pas de traitement si le patient ne souffre pas de problèmes cardiovasculaires. “Le traitement ne paraît pas davantage justifié du fait de l’existence d’un effet blouse blanche, car il n’a pas été démontré de relation entre intensité de cet effet et dommages cardiovasculaires. L’attitude la plus logique paraît être la prescription de mesures hygiéno-diététiques, pour traiter ou prévenir l’hypertension artérielle à savoir le contrôle de l’excès pondéral, la restriction de l’apport en sel, une consommation non excessive d’alcool, une activité physique régulière, et peut-être un apport accru en potassium”, conclut La Revue médicale suisse.
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