Composé à 90 % de bactéries lactiques (lactobacilles), le microbiote vaginal est une flore fragile qui nécessite d’en prendre soin. En cas de déséquilibre, les risques sont nombreux : une augmentation du risque d’infections sexuellement transmissibles et d’infections urinaires, mais aussi un risque augmenté d’infection persistante à papillomavirus qui favorise le développement du cancer du col de l’utérus. Elle est également associée à un plus grand risque de complications gynéco-obstétricales.
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Chaque femme héberge plusieurs types de lactobacilles dont le nombre va évoluer au cours de son cycle, de sa vie, des variations hormonales, de son environnement, de son hygiène intime, de sa vie sexuelle, etc. Pour en prendre soin, voici quelques “règles d’or” à respecter selon Odile Bagot, gynécologue obstétricienne :
- Éviter les toilettes vaginales : “le vagin c’est comme un four à pyrolyse, il est autonettoyant, il est donc inutile de nettoyer ou savonner l’intérieur” insiste Odile Bagot. En revanche, il est plutôt recommandé d’utiliser un savon gynécologique pur la toilette externe, notamment en cas de sécheresse vaginale.
- Éviter les tampons à la fin des règles : “si vous avez peu de pertes, mieux vaut éviter les tampons qui assèchent la muqueuse vaginale et les protèges slips qui sont des nids à bactéries” conseille la gynécologue. Bonne nouvelle, les culottes de règles sont une bonne alternative pour les petites pertes de sang.
- Fumer : les fumeuses ont généralement plus de vaginoses que les femmes non fumeuses. Ainsi, en plus de prendre soin de votre microbiote, vous ferez du bien à vos poumons et à votre porte-monnaie en arrêtant de fumer. Et si vous profitiez de la journée mondiale sans tabac le 31 mai prochain pour vous faire aider à arrêter de fumer ?
- Attention à la prise de certains médicaments : les antibiotiques dits « à large spectre » vont détruire toutes les bactéries, même les bonnes bactéries de la flore vaginale qui aident à se défendre contre les éléments pathogènes. Si vous êtes sujette aux mycoses et devez prendre un traitement antibiotiques, n’hésitez pas à demander à votre médecin un ovule et une crème en prévention ou un probiotique afin de rééquilibrer le microbiote vaginal.
- Une hygiène de vie déséquilibrée : "concrètement, tout ce qui peut altérer les défenses immunitaires peut avoir un impact sur la flore vaginale. Je conseille donc d’avoir une hygiène de vie et une alimentation équilibrée” note Odile Bagot.
Les risques liés au déséquilibre de la flore vaginale
“Le pH vaginal reflète l’état de son microbiote. Un pH supérieur ou très inférieur à 4,5 indique qu’il y a un déséquilibre de la flore vaginale, aussi appelé dysbiose” explique la gynécologue Odile Bagot..
Si cette dysbiose s’accompagne de symptômes tels que des pertes inhabituelles, des démangeaisons ou des douleurs vulvaires, une infection dite vulvovaginite est possible. Cela peut être une vaginose ou une mycose, dans tous les cas ces infections doivent être correctement prises en charge afin d’éviter les récidives et la gêne qu’elles occasionnent. En effet, au-delà de la douleur que peuvent ressentir certaines femmes lors d’une mycose vaginale, l’impact sur la vie sexuelle est non négligeable…”En plus, la gêne, notamment l’odeur des pertes vaginales dans la vaginose est plus importante au contact du sperme; rien de très agréable pour les partenaires” informe Odile Bagot.
Probiotiques et prébiotiques au secours du microbiote vaginal
Pour restaurer le microbiote vaginal il existe deux solutions très efficaces :
- La prise de probiotiques
- La prise de prébiotiques
Les probiotiques apportent de bonnes bactéries, les lactobacilles qui repeuplent le microbiote vaginal. D’ailleurs, certaines de ces bactéries ont des propriétés antivirales et antibactériennes comme Lactobacillus crispatus, L. gasseri, L. rhamnosus et L. plantarum.
Quant aux prébiotiques, il s’agit de nutriments qui vont nourrir votre propre flore et ainsi permettre aux lactobacilles de reprendre le dessus et de restaurer la flore. “Ce type de traitement n’est pas encore remboursé mais ils sont très efficaces en cas de déséquilibre du microbiote vaginal” précise la gynécologue obstétricienne.
Le conseil d’Odile Bagot
“Je conseille aux femmes allant beaucoup à la piscine de mettre un tampon Florgynal Probiotique avant d’aller dans l’eau et de le retirer une fois la séance de baignade terminée. Il empêche l’eau d’entrer dans le vagin tout en l’ensemençant de lactobaciles. Cela va permettre de protéger la flore vaginale”.
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