7 choses à ne surtout pas mettre dans votre vaginAdobe Stock
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Pas de savon ou de gel douche dans le vagin

Faut-il ou non se laver le vagin ? "Le vagin est autonettoyant, ce qui signifie avant tout que le vagin n’est pas sale" rappelle le docteur Odile Bagot, gynécologue. Et, dans cette région du corps, tout est question d’équilibre : à la fois en ce qui concerne les micro-organismes qui l’occupent (la flore vaginale aussi appelée microbiote vaginal) et le pH, une mesure qui renseigne sur son acidité. Un lavage interne risque de casser cet équilibre.

Pourquoi ? "La flore vaginale regroupe l’ensemble des germes naturellement présents dans le vagin. Plus de 90% de ces germes sont des bactéries du genre Lactobacille, qui permettent au vagin de s’humidifier grâce à la production de petites sécrétions transparentes et blanchâtres", précise le docteur Bagot. "De plus, les lactobacilles sécrètent de l’acide lactique qui régule le pH du vagin et le stabilise à une valeur acide de 4,2." Or l’eau, comme les antibiotiques, détruit les lactobacilles.

Comment faire sa toilette intime quotidienne ? "Lors de la toilette, il faut bien différencier le vagin, la vulve et le vestibule, la partie de la vulve située entre les petites lèvres qui comprend l’entrée du vagin" détaille la gynécologue. Selon elle, la règle d’or est de ne pas toucher à l’intérieur du vagin : "La toilette quotidienne doit être externe uniquement et réalisée avec un savon gynécologique testé dermatologiquement ou un savon au pH proche de celui du vagin", préconise le médecin.

Bon à savoir : "Quand le pH du vagin est maintenu à 4,2, les germes qui pourraient éventuellement donner une infection (streptocoque, Candida albicans…) ne représentent que 10% du microbiote vaginal. Ils restent alors en dessous du seuil infectieux", rassure la gynécologue.

Attention : "Pensez à bien lire la composition du savon gynécologique que vous achetez pour éviter au maximum l’exposition aux perturbateurs endocriniens tels que les parabènes : la muqueuse est en effet très fine au niveau du vestibule, et absorbe tous les produits de toilette", met en garde le docteur Bagot.

Surtout pas de yaourt !

Une tendance qui fait parler d’elle sur internet consiste à introduire du yaourt dans son vagin, sous prétexte que cet aliment contient lui aussi des bactéries du genre Lactobacille. "Les bactéries du yaourt sont certes du même genre que celles du vagin, mais elles ne sont pas forcément de la même espèce" avertit Odile Bagot.

"De plus, le pH du yaourt n’est pas aussi acide que celui du vagin et cette pratique risque donc de déséquilibrer le pH intime naturel" ajoute la gynécologue.

Comment faire ? Si vous ne souffrez pas de problème de mycose ou de vaginose, inutile de toucher au vagin. Réalisez simplement une toilette quotidienne externe au savon gynécologique. En revanche, si vous rencontrez un problème d’infection ou de démangeaison, évitez l'automédication et consultez un médecin ou une sage-femme qui, si nécessaire, réalisera un prélèvement local pour obtenir un diagnostic précis.

"Des analyses en laboratoire permettront alors d’évaluer s’il s’agit d’un champignon (mycose) ou d’une bactérie comme le streptocoque ou la gardnerella et le médecin vous prescrira un traitement adapté", conseille le docteur Bagot.

Si vous êtes sujette aux mycoses ou aux vaginoses à répétition, le médecin pourra vous proposer une cure de probiotiques pour entretenir votre flore vaginale. En pratique, il s’agit de gélules de probiotiques à prendre par voie orale pendant au moins 30 jours : "les lactobacilles que ces gélules contiennent vont alors coloniser la flore vaginale. Cette cure, qui coûte entre 25 et 30 euros, est souvent utile à la ménopause. En effet, à cette période, la femme fabrique moins d’œstrogène, une hormone féminine indispensable à la survie des lactobacilles. Le vagin d’une femme ménopausée est alors moins riche en lactobacilles et donc plus sec." développe Odile Bagot.

Les lactobacilles existent aussi en ovules ou gélules vaginales pour une application locale, une solution généralement moins coûteuse que les traitements par voie orale.

Pas de douche vaginale au vinaigre de cidre

Vous êtes tentée par la douche vaginale au vinaigre de cidre ? Mauvaise idée, cette pratique risque fort de déséquilibrer votre flore vaginale et d’ouvrir la voie aux infections.

Pourquoi ? "Ce n’est pas parce qu’il est acide que le vinaigre est bon pour le vagin", met en garde le docteur Bagot. "Le vinaigre de cidre a de fortes chances de brûler la muqueuse vaginale et de détériorer le microbiote vaginal : les bonnes bactéries détruites risquent alors de céder de la place aux germes pathogènes responsables de vaginoses et de mycoses" ajoute la gynécologue.

Bon à savoir : En cas de vaginoses à répétition - des infections reconnaissables par des pertes malodorantes - des traitements adaptés existent pour rééquilibrer la flore vaginale et le pH.

Lingettes intimes : on bannit !

Les lingettes intimes comportent un risque d’irritation du sexe et contiennent de surcroît de nombreux perturbateurs endocriniens (antibactériens, conservateurs ou encore agents de blanchiment) qui rentrent directement en contact avec la muqueuse du vestibule et passent donc aisément dans l’organisme.

Attention : "Ces lingettes sont à utiliser avec grande modération, et sont à bannir chez la femme enceinte", met en garde la spécialiste.

Comment faire ? "Pour se rafraîchir, mieux vaut vaporiser de l’eau thermale sur la vulve et tamponner les lèvres vaginales avec un morceau de coton, en veillant à rester à l’extérieur du vagin", préconise Odile Bagot.

Bon à savoir : "Une seule toilette de la vulve par jour, sans introduire d’eau ou de produit dans le vagin, suffit à avoir une bonne hygiène intime. N’hésitez pas à consulter en cas de mauvaise odeur vaginale, signe possible d’une infection", conclut la gynécologue.

Poire à lavement : l'eau déséquilibre la flore

Cet objet était fréquemment utilisé pour la toilette intime au siècle dernier. "Mais attention, l’eau possède un pH de 7,4, ce qui est bien trop élevé par rapport au pH acide du vagin. En plus de faire grimper le pH, l’eau élimine les lactobacilles et crée donc un déséquilibre de la flore", rappelle le docteur Bagot.
Comment faire ? N’introduisez pas d’eau dans votre vagin, et contentez-vous d’une toilette externe de la vulve et du vestibule avec un savon gynécologique.

Un sextoy mal nettoyé peut entraîner une vaginose

Si vous utilisez un jouet sexuel, il est important de respecter quelques règles d’hygiène. "Entre chaque utilisation, désinfectez votre sex-toy à l’aide d’un savon antiseptique prévu à cet effet. Pensez surtout à bien le rincer après l’application de ce produit désinfectant", conseille le docteur Bagot.

Attention : "Les sex-toys sont individuels. Ne vous prêtez pas ces jouets entre femmes : vous risquerez de partager votre flore vaginale qui peut être déséquilibrée et occasionner ainsi une vaginose", met en garde la gynécologue. De même, n’introduisez surtout pas dans le vagin un sex-toy qui a d’abord été utilisé dans le rectum, sous peine d’y déposer des bactéries fécales potentiellement pathogènes pour votre intimité.

Bon à savoir : "Toute femme qui possède une vulve irritée, fragile ou sensible doit faire un usage modéré des sex-toys, et jamais sans lubrifiant" rappelle la spécialiste.

Pommade anti rhume au camphre : trop allergisante !

Comme vous l’apprenait récemment Medisite, les fabricants de la pommade anti-rhume Vicks Vaporub® se désolidarisent d’un mésusage de leur produit : celui de l’application de cet onguent au niveau de la vulve et du vagin.

Pourquoi ? Le Vicks Vaporub® contient du camphre qui a un effet vasodilatateur et qui peut donc à ce titre entraîner une agréable sensation de picotements et de chaleur. Problème : il comporte un risque élevé d’allergie. "Tournez-vous plutôt vers des produits adaptés aux zones intimes disponibles en pharmacie et qui possèdent le même effet excitant sans risque d’irritation, comme par exemple le gel Zestra®." préconise le docteur Bagot.

Bon à savoir : Le Vicks Vaporub® semble aussi être utilisé parce qu’il apporte une odeur rafraichissante. "Non seulement cette odeur ne tiendra pas, mais il faut également avoir à l’esprit qu’un vagin en bonne santé ne sent pas mauvais", rappelle la gynécologue. "La présence d’une odeur témoigne, en effet d’un déséquilibre de la flore qui doit vous pousser à consulter pour identifier la cause de ce dérèglement et trouver un traitement adapté."

Sources

Merci au docteur Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg et auteur du Dico des nanas sous le pseudo "Mam Gynéco", aux éditions Hachette Pratique.

mots-clés : vagin, Microbiote
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