Jeux paralympique 2024 : une prothèse de jambe bionique contrôlée par le cerveau Image d'illustrationIstock

De la science-fiction à la réalité, il n’y a qu’un pas. Cela fait des décennies que les scientifiques recherchent des prothèses de jambe qui reproduisent parfaitement la polyvalence d’un membre biologique. Mais cette technologie est loin d’être évidente à mettre en place. Cependant des chercheurs de l’Institut technologique du Massachusetts à Boston aux États-Unis ont mis au point la première prothèse de pied qui se contrôle directement avec le cerveau. Un dispositif totalement ressenti par le corps, qui permet une démarche quasi-naturelle et qui évite la douleur du membre fantôme.

Environ 50 à 80 % des patients amputés peuvent ressentir cette sensation de souffrance d’un membre absent. Elle fait partie des douleurs dites neuropathiques, et survient après l'amputation d'une partie du corps. Les patients concernés décrivent des démangeaisons, des brûlures voire une sensation de douleurs coupantes.

Bien que cette affection soit connue depuis le 16e siècle, la douleur fantôme reste aujourd'hui encore une maladie difficile à traiter. Cette prothèse pourrait donc changer le quotidien de toutes les personnes amputées.

"Il s'agit de la première étude qui démontre des schémas de démarche naturels avec une modulation neuronale complète où le cerveau de la personne est à 100 % en contrôle de la prothèse bionique, et non d'un algorithme robotique"

La jambe bionique comprend une cheville prothétique intégrée à des capteurs, ainsi que des électrodes fixées à la surface de la peau. Ceux-ci capturent les signaux électriques produits par les muscles au niveau de l'amputation. Elle utilise une interface informatique qui amplifie les signaux nerveux des muscles dans la partie restante de la jambe et permet à la personne qui la porte de se déplacer avec des réflexes naturels.

La vitesse de la marche est augmentée de 41 %, ce qui permet d'atteindre une rapidité équivalente aux personnes sans amputation de la jambe. De plus, ce niveau d'augmentation permet un mouvement naturel à différents environnements, y compris les pentes et les escaliers. "Il s'agit de la première étude qui démontre des schémas de démarche naturels avec une modulation neuronale complète où le cerveau de la personne est à 100 % en contrôle de la prothèse bionique, et non d'un algorithme robotique", a précisé le co-auteur de l'étude Hugh Herr, biophysicien au MIT, lors d'une conférence de presse.

Cette technique ingénieuse est pour l’instant expérimentale. Seulement sept personnes ont participé à l’étude. Mais elle laisse de bons espoirs pour le futur.

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