- 1 - Diphtérie, tétanos, polio : un rappel tous les 10 ans
- 2 - Rougeole, Oreillons, Rubéole : Vous êtes certainement concernée !
- 3 - Coqueluche : méfiez-vous, un rappel est souvent nécessaire
- 4 - Vaccin anti pneumocoque : en cas d'insuffisance cardiaque ou respiratoire
- 5 - Varicelle : des complications graves chez l'adulte
- 6 - Grippe saisonnière : un vaccin tous les ans
- 7 - Vaccination : comment ça marche ?
- 8 - Les vaccins à faire pour voyager
- 9 - Où se faire vacciner ?
Diphtérie, tétanos, polio : un rappel tous les 10 ans
Pourquoi ces maladies sont dangereuses :
La poliomyélite connaît une vive recrudescence. Alors qu'en 2008, seulement quatre pays déclaraient des cas de polio, vingt-trois de plus se disaient "réinfectés" en 2010 déjà. Ces pays se trouvent en Asie centrale, en Asie et en Afrique. La poliomyélite est une maladie infectieuse, virale, qui se transmet par voie digestive. Elle peut provoquer des paralysies des muscles, y compris des muscles respiratoires. Cette maladie peut causer des déformations des membres et être mortelle.
Le tétanos est une maladie qui peut être mortelle ou laisser d'importantes séquelles. Le bacille tétanique, très résistant, se trouve dans les sols ou sur des objets rouillés. Il contamine une personne lorsqu'il se trouve en contact avec une plaie. Il y a encore des cas en France.
La diphtérie est une maladie pouvant être mortelle, dont les bacilles se transmettent par des gouttelettes de salive lors d'une toux ou d'un éternuement. Ses symptômes sont ceux d'une angine. Contrairement aux idées reçues, cette maladie existe encore dans l'hexagone. Un cas a été diagnostiqué en 2002.
Qui doit se faire vacciner ?
Le vaccin contre les trois maladies est obligatoire durant l'enfance. A partir de 18 ans, un rappel du vaccin doit être pratiqué tous les dix ans. Si les dix ans ont été dépassés, on peut tout de même effectuer ce rappel.
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
Le vaccin antitétanique contient du formol et de l'aluminium qui peut augmenter le risque d'allergie au vaccin. Le vaccin contre la polio est soupçonné de provoquer des atteintes neurologiques et notamment des cas d'autisme. Ces inquiétudes ne sont pas clairement mesurées.
Toutefois, les risques liés à chaque vaccin sont difficiles à analyser car ce vaccin est "trois-en-un".
"Les preuves d'allergies sont rares, il y a très peu d'effets secondaires et ils sont bénins. Le rapport bénéfices-risque penche clairement du côté des bénéfices", explique le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
Attention : les femmes enceintes ne doivent pas recevoir le vaccin contre ces trois maladies.
Rougeole, Oreillons, Rubéole : Vous êtes certainement concernée !
Pourquoi ces maladies sont dangereuses :
La rougeole est une maladie infectieuse particulièrement contagieuse qui se transmet via des gouttelettes de salive qui se propagent lorsqu'une personne infectée tousse. Dangereuse pour les adultes, elle peut se compliquer en encéphalite et être fatale.
Les oreillons sont une infection qui provoque l'inflammation des glandes salivaires. S'ils sont le plus souvent bénins, chez l'adulte, ils peuvent provoquer des complications ovariennes ou testiculaires.
La rubéole est une infection souvent bénigne qui cause une fièvre et une éruption cutanée. Elle peut en revanche être dangereuse pour les fœtus si la mère la contracte durant sa grossesse.
En dehors des enfants, qui doit se faire vacciner ?
Le vaccin ROR est recommandé aux femmes non vaccinées de moins de 45 ans. Les personnes nées entre 1980 et 1991 doivent se faire revacciner, même si elles en ont déjà reçu une dose durant leur enfance (à l'époque on n'administrait qu'une dose, croyant que c'était suffisant).
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
"Le vaccin ROR a été accusé de provoquer des encéphalites. Ces doutes se sont révélés infondés puisque les études menées sur ce sujet ont montré qu'au contraire, il protégeait de l'encéphalite", explique le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
Ce vaccin a également été soupçonné de causer des cas d'autisme, notamment par le chercheur britannique Andrew Wakefield. Ce doute était lié à la présence d'un conservateur à base de mercure (thiomersal) à très faible dose. Ce composé a été retiré à la demande de l'Afssaps, qui a rappelé que "tout risque de toxicité est a priori exclu" aux doses qui étaient employées.
Comme tous les vaccins composés à partir d'un virus vivant atténué, le ROR ne doit pas être injecté aux femmes enceintes.
Coqueluche : méfiez-vous, un rappel est souvent nécessaire
Pourquoi cette maladie est-elle dangereuse :
La coqueluche est une infection respiratoire contagieuse, qui se propage dans les gouttelettes de salives émises dans l'air par la toux des personnes infectées. Elle provoque une toux violente dont le bruit ressemble au cri du coq. Chez les nourrissons, elle peut entrainer des convulsions, des encéphalites et être mortelle. Elle est moins dangereuse pour les adultes en bonne santé, mais le risque reste la contagion des plus jeunes.
Qui doit se faire vacciner ?
Les personnes qui ne se sont jamais fait vacciner, qui veulent être parents, les potentiels grands-parents, qui sont dans l'entourage d'une femme enceinte, ou qui souffrent de problèmes respiratoires.
"A l'âge adulte, même si on a été vacciné durant l'enfance, pour être correctement immunisé, mieux vaut faire un rappel du vaccin contre la coqueluche", conseille le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
On peut se faire vacciner contre la coqueluche à l'occasion d'un rappel de vaccin anti polio.
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
Avant 1998, le vaccin contenait des germes entiers tués et de l'hydroxyde d'aluminium. Il était accusé de provoquer des atteintes neurologiques graves et la mort subite du nourrisson. Aujourd'hui il ne contient que des fragments de germes et causerait moins d'effets secondaires. Il est toutefois trop tôt pour mesurer ces effets.
Les femmes enceintes ne doivent pas se faire vacciner, elles peuvent le faire une fois avoir accouché.
Vaccin anti pneumocoque : en cas d'insuffisance cardiaque ou respiratoire
Pourquoi les pneumocoques sont-ils dangereux :
Il existe de nombreuses souches de pneumocoques. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes (pharyngites, sinusites) ou plus grave (pneumonies, septicémies, méningites). Les infections à pneumocoques sont particulièrement dangereuses pour les enfants et pour les plus de 60 ans. "On compte environ 15000 infections à pneumocoque par an en France, avec 20 à 30% de décès", note le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
Le vaccin réservé aux adultes (Pneumovax23) contient des antigènes de vingt-trois types de pneumocoques les plus fréquents chez les adultes.
Qui doit se faire vacciner ?
Le vaccin est recommandé à certaines personnes à la santé fragile, atteintes par exemple d'insuffisance cardiaque ou respiratoire, du syndrome néphrotique, d'autres infections comme le SIDA, ou qui ont déjà souffert d'infections pulmonaires ou invasives à pneumocoque.
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
"En dehors des allergies à ce vaccin qui restent exceptionnelles, il n'y a pas de risque ou de contre-indication à se faire vacciner", note le spécialiste. La vaccination lors de la grossesse est tout de même évitée par précaution.
Varicelle : des complications graves chez l'adulte
Pour quoi la varicelle est dangereuse :
La varicelle est une maladie le plus souvent infantile et bénigne. Elle peut en revanche entraîner des complications graves chez les adultes, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli. La varicelle entraîne des atteintes pulmonaires graves dans 3 à 5% des cas. La majorité des décès liés à cette maladie survient chez l'adulte.
Très contagieuse, elle se transmet par des gouttelettes de salive et par contact avec les boutons qu'elle provoque. Les enfants ne sont pas vaccinés contre la varicelle : une fois qu'on l'a contracté, on est immunisé.
Qui doit se faire vacciner ?
Les personnes qui ne se souviennent pas de l'avoir eue durant l'enfance, surtout s'ils sont en contact avec des enfants. "Il est important de se souvenir de sa varicelle et d'en parler avec ses proches", explique le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice. "Si on a un doute, une sérologie peut être pratiquée lors d'un examen sanguin."
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
La grossesse est une contre-indication, le vaccin étant composé du virus vivant atténué.
Grippe saisonnière : un vaccin tous les ans
Pour qui la grippe est-elle dangereuse ?
La grippe est une maladie infectieuse fréquente dont le virus change chaque année. Ses symptômes sont une fièvre élevée (jusqu'à 40 degrés), des maux de tête, une toux, de la fatigue, etc. Elle peut être mortelle, en particuliers chez les personnes atteintes de maladies chroniques (asthme, bronchite chronique), chez les nourrissons et chez les personnes de plus de 65 ans.
Qui doit se faire vacciner ?
Les personnes à risque doivent se faire vacciner, c'est-à-dire les plus de 65 ans, les personnes atteintes de maladies chroniques ou respiratoires, de troubles cardiovasculaires, de diabète. "Le vaccin est aussi recommandé chez les personnes de l'entourage de nourrissons, pour ne pas les contaminer", explique le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
Ce vaccin présente-t-il des risques, des contre-indications ?
Le vaccin est trivalent. Il contient la souche de la grippe A (H1N1), et deux souches saisonnières (H3N2 et grippe B). Le vaccin contre H1N1 utilisé en 2009-2010 a été soupçonné de causer des narcolepsies chez les enfants et les adolescents vaccinés. L'agence européenne du médicament a conclu en février 2011 que les preuves étaient insuffisantes pour faire le lien entre les deux phénomènes.
"Le vaccin contre la grippe est fabriqué à base d'œuf, ce qui peut présenter un risque pour des personnes allergiques. Il existe toutefois un vaccin sans œuf pour elles", explique le Pr Pierre Dellamonica, responsable du service d'infectiologie du CHU de Nice.
Vaccination : comment ça marche ?
Les vaccins sont composés d'une bactérie ou d'un virus vivant atténués, d'un microbe rendu inactif mais peuvent être aussi synthétiques. Une fois injecté dans l'organisme, le vaccin provoque la formation d'anticorps. Par la suite, si la personne vaccinée se trouve en contact avec la maladie, son organisme reproduira les anticorps nécessaires qui la détruiront.
Certains vaccins, comme celui de la grippe saisonnière, doivent être renouvelés tous les ans, car leur virus mute rapidement. Pour d'autres, comme pour celui contre la poliomyélite, des rappels réguliers sont nécessaires pour que la protection dure.
Certaines professions nécessitent des vaccins particuliers. Il est recommandé aux personnes travaillant auprès des animaux d'être vaccinées contre la rage. Celles qui sont en contact avec de l'eau ou des rongeurs doivent se faire vacciner contre la leptospirose, une maladie transmise par les rats, les souris et se propage dans l'eau.
Les personnes travaillant auprès des enfants et dans des collectivités ainsi que les professionnels de santé doivent être vigilants. Il leur est recommandé de mettre leurs vaccins classiques à jour et d'en pratiquer des supplémentaires tels que la grippe, le pneumocoque, l'hépatite A, la varicelle...
Les vaccins à faire pour voyager
Avant de partir à l'étranger, vérifiez que vos vaccins sont à jour et renseignez-vous sur les vaccins à effectuer pour le pays visité, qu'ils soient recommandés ou obligatoires. Vous pouvez poser la question à votre agence de voyage, à un centre de vaccination ou à l'ambassade du pays.
Les vaccins recommandés les plus répandus sont dirigés contre le méningocoque C, la fièvre jaune, l'hépatite A et B, la fièvre typhoïde et le choléra.
Où se faire vacciner ?
On peut se faire vacciner chez son médecin traitant, à la médecine du travail ou dans un centre de vaccinations gratuites (renseignez-vous auprès de votre pharmacien).
Les vaccins du voyageur peuvent être pratiqués par un médecin traitant, hormis ceux qui nécessitent de se rendre dans un centre de vaccination agréé (pour la fièvre jaune par exemple).
Pr Pierre Dellamonica, La vérité sur les vaccins, Ed. Alpen, 2005.
Pr Pierre Dellamonica, H5N1 La grippe aviaire, Ed. Alpen, 2006.
Dr François Choffat, Vaccinations : le droit de choisir, Jouvence, 2009.
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