Définition
La maladie Verneuil a été identifiée en 1854 par le Dr Aristide Verneuil, qui lui donna son nom. Elle se caractérise par une inflammation chronique et suppurante de la peau. Environ 1% de la population en France serait touché, autant des hommes que des femmes, même si on observe une légère prédominance chez les femmes (le rapport est de 1/3,3).
La maladie se manifeste généralement à la fin de l’adolescence. Elle dispose d’une composante génétique (35% de formes familiales) et n’est ni contagieuse ni sexuellement transmissible.
Causes
Les causes de cette maladie sont mal connues. Les hormones pourraient être impliquées puisque des modifications de la maladie ont été observées pendant les règles ou la grossesse et que les cas se déclarent rarement avant la puberté et après la ménopause. Une infection bactérienne (staphylocoque, streptocoque…) pourrait aussi être en jeu puisque des chercheurs ont déjà remarqué qu’elle était présente lors des prémices de la maladie.
Le tabac pourrait être un facteur de risque. Enfin, des scientifiques ont avancé l’idée qu'un déficit des défenses immunitaires de la peau pourrait faciliter la multiplication de microbes et la formation des abcès.
Symptômes
La maladie débute généralement par l’apparition de nodules sous la peau (comme des kystes). Ils sont isolée les uns des autres dans les cas les plus bénins. Sinon, une des caractéristiques de la maladie est leur confluence via des trajets fistuleux réalisant alors dans les stades les plus sévères de véritables placards. Les nodules deviennent douloureux, rouges, chauds et évoluent vers la formation d’abcès avec suppuration. Un liquide constitué de sang et de pus peut s’écouler. Ce n'est pas systématique, parfois les lésions restent fermées et se reforment sans avoir percé, jusqu'à la prochaine poussée.
Les principales zones du corps touchées sont les aisselles, l’aine, l’intérieur des cuisses, le périnée, la région autour de l’anus, du pubis, les seins, les plis sous-mammaires et les fesses.
Prévention
Il n'est pas possible de prévenir à ce jour la maladie de Verneuil. Par contre, les personnes déjà atteintes doivent connaître les facteurs qui, dans les formes minimes de la maladie, peuvent faire disparaître les poussées, et dans les autres formes, limiter leur nombre, leur intensité et leur durée. Il s'agit de la prise d'anti-inflammatoires et de corticoïdes par voie orale ou injectable et la présence de diabète. Ne pas prendre en compte ces facteurs peut faire échouer les traitements.
Examens
Aucun examen biologique ne permet à l’heure actuelle de dépister la maladie de Verneuil. C’est l’examen clinique qui doit permettre de poser le diagnostic mais malheureusement il faut souvent plusieurs années et plusieurs médecins consultés avant qu’il soit vraiment confirmé.
Souvent les médecins confondent cette maladie avec des furoncles, des abcès ou des poils incarnés et la soigne comme telle. Pour diagnostiquer la maladie de Verneuil, le praticien doit rechercher la présence de nodules douloureux profonds, d’abcès ou de fistules. Il doit être attentif à la localisation de ces lésions (plis du corps…) et à la fréquence de leurs récidives. La maladie ne peut pas être dépistée avant qu’elle ne se soit déclarée.
Traitements
Plusieurs traitements peuvent être proposés pour soulager les symptômes de la maladie de Verneuil :
- En local : crèmes ou lotions antiseptiques à appliquer sur la peau
- En oral ou en injection : antibiothérapie (clindamycine par exemple cyclines).
- Chirurgical : Quand les lésions sont trop importantes ou qu’elles résistent au traitement médical, le recours à la chirurgie peut être nécessaire pour retirer les tissus atteints (abcès, fistules…). Il peut s’agir d’une chirurgie "à ciel ouvert" ou par laser.
Dans tous les cas, ils n’existent pas de traitements permettant une guérison définitive.
Évolution
L’évolution de la maladie de Verneuil est imprévisible et varie selon chaque personne. Elle se manifeste par poussées inflammatoires douloureuses. Beaucoup de cas restent modérés. Certains deviennent chroniques et invalidants. Même si elle n’engage pas le pronostic vital, cette maladie est très difficile à vivre pour la personne atteinte.
On distingue généralement 3 stades de la maladie : le stade 1 quand les abcès ne présentent pas de fistules ni de processus cicatriciel, le stade 2 quand il y a une récidive des abcès avec fistules et cicatrices, et le stade 3 quand l’atteinte est diffuse.
Sources
Remerciements à l'Association Française pour la Recherche sur l'Hidrosadénite
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