Un édulcorant dans les boissons gazeuses peut traiter des maladies auto-immunes

Les patients touchés par les maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1, présentent une activation incontrôlée des lymphocytes T. Il s'agit d'un composant important du système immunitaire. Concrètement, le système immunitaire défend l’organisme des agressions extérieures, comme les bactéries ou les virus. Or, s'il surréagit, il va attaquer votre organisme et devenir source de maladies. Certains globules blancs (des lymphocytes auto-réactifs) s’attaquent spécifiquement à des tissus ou organes. On parle alors de maladie auto-immune.

Parmi les maladies auto-immunes, on retrouve aussi la sclérose en plaques, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la spondylarthrite ankylosante.

Une nouvelle étude menée par des scientifiques du Francis Crick Institute (Londres) ont découvert un moyen de venir en aide aux personnes touchées par les maladies auto-immunes. Une consommation élevée d’un édulcorant artificiel courant, le sucralose, réduirait l’activation des lymphocytes T. L'étude a été menée chez la souris. Le sucralose pourrait ainsi empêcher le système immunitaire de s'attaquer à votre organisme.

Le sucralose empêcherait le système immunitaire de vous attaquer

Le sucralose est un édulcorant artificiel, environ 600 fois plus sucré que le sucre. Il est couramment utilisé dans les boissons gazeuses et les aliments transformé. Comme de nombreux autres édulcorants artificiels, les effets du sucralose sur le corps ne sont pas encore entièrement compris. Or, des études récentes ont montré que le sucralose peut affecter le microbiome intestinal.

L'étude, financée par Cancer Research UK a été publiée dans Nature le 15 mars 2023.

Pour démontrer l'impact du sucralose sur les lymphocytes T, les souris ont été nourries avec du sucralose à des niveaux équivalents à la dose journalière acceptable recommandée par les autorités européennes et américaines de sécurité alimentaire.

Les souris nourries avec avec de fortes doses de sucralose étaient moins capables d’activer les lymphocytes T en réponse à un cancer ou à une infection. Aucun effet n’a été observé sur les autres types de cellules immunitaires. En étudiant plus en détail les lymphocytes T, les chercheurs ont découvert qu’une forte dose de sucralose avait un impact sur la libération de calcium intracellulaire en réponse à la stimulation, et donc atténuait la fonction des lymphocytes T.

Les scientifiques espèrent que les résultats pourraient conduire à une nouvelle façon d’utiliser le sucralose à des doses thérapeutiques beaucoup plus élevées chez les patients atteints par une maladie auto-immune.

Les édulcorants restent nocifs pour la santé

"Nous espérons avoir une vue d’ensemble des effets de l’alimentation sur la santé et la maladie, afin qu’un jour, nous puissions conseiller les régimes les mieux adaptés à patients individuels, ou trouver des éléments de notre alimentation que les médecins peuvent exploiter pour le traitement", commente Karen Vousden, auteure principale de l'étude.

"Plus de recherches et d’études sont nécessaires pour voir si ces effets du sucralose chez la souris peuvent être reproduits chez l’homme. Si ces découvertes initiales se maintiennent chez l’homme, elles pourraient un jour offrir un moyen de limiter certains des effets nocifs des maladies auto-immunes".

L'étude ne doit pas amener de malentendu. Il faut garder en tête que le sucralose est un édulcorant, donc nocif pour la santé. Cette étude a simplement démontré que le sucralose pourraient potentiellement être utilisées dans de nouvelles options de traitement pour les patients concernés par les maladies auto-immunes.