Nouvelles pompes à insuline pour traiter le diabète : comment fonctionnent-elles ? Istock

Le traitement à insuline par pompe est prescrit par un diabétologue selon l'état de contrôle du diabète et l’existence ou non de contre-indications. Son utilisation requiert une formation spécialisée qui est souvent effectuée à l'hôpital, puis un suivi est mis en place avec le diabétologue sur le plan médical et le prestataire de la pompe pour le matériel.

Selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), depuis une vingtaine d'années le nombre de personnes atteintes de diabète de type 1 ne cesse d'augmenter, au rythme de 3 à 4 % par an.

Comment les pompes à insuline fonctionnent-elles ?

Réponse du Professeur Eric Renard, diabétologue :

"Elles se composent d’un réservoir d’insuline inséré dans un boîtier contenant un moteur électrique qui permet de délivrer, grâce à des paramètres préalablement programmés ou à la demande du patient, l’insuline contenue dans le réservoir via un cathéter, au bout duquel est fixée une canule, dans le tissu sous-cutané."

Les pompes à insuline représentent le moyen le plus précis et flexible d’administrer l’insuline dans le cadre d'une insulinothérapie.

Programmable, la pompe à insuline reproduit le fonctionnement de l’organisme :

  • Elle délivre de manière continue et régulière de légères doses d’insuline rapide, au fil de la journée.
  • Mais elle fournit aussi une dose en plus d’insuline (bolus) lors des repas et collations pour s'adapter aux glucides consommés, ou pour faire face une hyperglycémie.

Plusieurs modèles existent sur le marché, et depuis 2000, elles sont toutes remboursées par l’Assurance maladie. Leur niveau de développement offre un haut niveau de sécurité.

Pompes à insuline : quelles sont les avancées technologiques ?

Réponse du Professeur Eric Renard, diabétologue :

"L’omission du cathéter par fixation de la canule à la sortie du réservoir (« patch pompes ») ou une connexion à un capteur de mesure continue du glucose permettent de les distinguer des pompes dites « conventionnelles » et ainsi d’en améliorer les performances."

DBLG1 : une pompe à insuline automatisée

DBLG1 : une pompe à insuline automatisée© Service de presse

Le recours à l’intelligence artificielle permet d’automatiser le fonctionnement des pompes. Plusieurs modèles de ces « pancréas artificiels » sont en cours de développement.

Quelle est la spécifité du dispositif DBLG1 ?

Réponse du Professeur Eric Renard, diabétologue :

"En créant DBLG1, l'entreprise Diabeloop, a élaboré un dispositif intégrant un algorithme capable de calculer précisément la quantité d'insuline nécessaire à injecter pour maintenir la glycémie à un niveau proche de la normale."

Ainsi, la société grenobloise Diabeloop a présenté le 17 septembre 2019, à l’occasion du congrès annuel de l'association européenne pour l'étude du diabète, de nouveaux résultats probants sur ce dispositif médical.

Dans sa version de 2019, le dispositif se compose de trois éléments ayant chacun le marquage CE. DBLG1 est un dispositif externe composé :

  • d'un capteur de glucose interstitiel en continu,
  • d'une pompe miniaturisée délivrant l’insuline sans cathéter (patch),
  • d'un boitier électronique intégrant un algorithme capable de calculer la juste dose pour l'utilisateur.

Toutes les cinq minutes, le résultat de la glycémie est envoyé au boitier par une communication sans fil, puis l'algorithme estime le profil évolutif attendu de la glycémie permettant de déterminer la juste dose d'insuline à injecter. Les données externes que le patient aura indiquées comme les repas qu'il va prendre ou les activités physiques qu'il va pratiquer, sont prises en compte.

"Les caractéristiques de chaque personne à chaque instant sont ainsi précisément intégrées", précise notre spécialiste.

En outre, les informations sont gardées en mémoire et peuvent être restituées sous forme de graphiques, accessibles via une plateforme de visualisation des données personnelles et consultables par les proches ou les professionnels de santé autorisés.

Diabeloop prévoit de commercialiser son pancréas artificiel destiné aux patients atteints de diabète de type 1 au cours de l’année 2020. "L'obtention de la prise en charge du DBLG1 System par l'Assurance maladie marquera le lancement commercial du dispositif en France", peut-on lire sur le site de Diabeloop car le dispositif ne sera disponible que sur prescription médicale.

Il a été testé dans plusieurs essais cliniques depuis 2010 sur plus de 150 patients diabétiques de type 1. Les essais se poursuivent désormais dans d’autres pays, comme la Belgique.

DBLG1 : qui pourra en bénéficier ?

Réponse du Professeur Eric Renard, diabétologue :

"Diabeloop ne pourra être proposé qu’aux seuls patients acceptant de porter sur eux un capteur et une pompe externe, donc visibles."

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