69% des hommes diabétiques et 53% des femmes sont confrontés à des troubles sexuels. Des chiffres nettement supérieurs à ce qui est répertorié dans la population générale.
"Le problème ne réside pas uniquement dans la fréquence des dysfonctions sexuelles, mais aussi dans leur sévérité chez les personnes atteintes de diabète, ainsi que dans une résistance plus marquée aux traitements dans cette population", précise la Pre Uruska, chercheuses au département de médecine interne et de diabétologie de la Poznan University of Medical Sciences (Pologne), lors du 60e Congrès Annuel de l'Association Européenne pour l'Étude du Diabète (EASD 2024) qui s’est déroulé en septembre 2024, et dont elle fait un compte-rendu paru sur Medscape, un média en ligne écrit et à destination des médecins.
Une vie sexuelle en pointillés qui impacte la santé globale
Moins actives sexuellement (que les femmes non diabétiques) les femmes atteintes de diabète de type 1 semblent payer le plus lourd tribut d’une vie sexuelle en dents de scie. Ces troubles sexuels étant en réalité corrélés à d’autres problématiques. « Il existe une connexion encore plus forte entre les facteurs de risque cardiovasculaires et les dysfonctions sexuelles chez la population féminine, souligne Aleksandra Uruska, où les problèmes neurologiques et psychologiques sont également plus fréquents. »
Plus surprenant, toujours d’après cette chercheuse, le diabète agirait comme un processus de vieillissement, ce qui explique que les problématiques sexuelles arrivent bien plus tôt chez les diabétiques. “Cependant, il est possible de défier ce processus et d'influencer les facteurs de risque associés au dysfonctionnement sexuel chez les diabétiques”, rassure la Pre Uruska.
Car agir sur la vie sexuelle limite les conséquences délétères du diabète sur la santé, tout comme inversement, bien contrôler le diabète peut améliorer la vie intime. C’est un cercle vertueux.
Diabète : quels conseils pour lutter contre les troubles sexuels ?
Pas de solution révolutionnaire mais de bonnes habitudes d'hygiène de vie qui peuvent aider. L’activité physique en particulier, qui selon plusieurs études améliore la vie sexuelle des diabétiques (de type 1 ou 2), hommes et femmes. Une étude américaine a de son côté noté qu’en améliorant la qualité de leur sommeil, les diabétiques pouvaient retrouver une vie sexuelle plus harmonieuse et que dans le même temps, une vie sexuelle plus active avait aussi un impact positif sur le sommeil.
Les données scientifiques sur les médicaments antidiabétiques (et la vie sexuelle) de nouvelle génération (incrétines et les iSGLT-2) sont trop parcellaires encore pour tirer des conclusions, mais ils semblent jouer un rôle plutôt positif également sur les dysfonctions sexuelles.
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