De quoi s’agit-il ?
Le diabète de l’enfant est une maladie qui provoque une accumulation anormale et permanente du sucre dans le sang. On l’appelle aussi diabète de type 1, diabète insulinodépendant (DID), diabète juvénile ou diabète maigre. Il est lié à un manque d’insuline, hormone normalement fabriquée par le pancréas.
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Quels sont ses signes ?
Dans 90 % des cas, le diabète se révèle par l’association d’une soif intense et d’une élimination d’énormes quantités d’urine. Cela s’appelle le syndrome polyuro-polydipsique. On note également une fatigue marquée. Si le diabète n'est pas traité, c'est un tableau de douleurs abdominales avec nausées, vomissements ou un amaigrissement qui peuvent survenir.
Exceptionnellement, c’est un coma dit acidocétosique (l’haleine peut avoir une odeur de pomme), ou une découverte par hasard lors d’un examen de routine qui fera le diagnostic.
Quelles sont ses causes ?
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. L’organisme s’attaque au pancréas (aux cellules ß des îlots) comme s’il s’agissait d’u n corps étranger qu’il ne reconnaît pas. La maladie s’installe après quelques années, quand plus de 85 % des cellules qui fabriquent l’insuline sont détruites. L’hormone n’étant plus produite, le sucre s’accumule dans le sang : c’est l’hyperglycémie !
L’origine de l’affection n’est toujours pas connue. Il existe une prédisposition génétique. Pourtant, dans plus de 85 % des cas, lorsqu’on découvre un diabète chez un enfant, on ne retrouve aucun autre cas familial de la maladie.
Comment le prévenir ?
Dans l’état actuel de nos connaissances, il est impossible de prévenir son apparition. Le rôle de certaines infections virales comme facteur causal ou seulement déclenchant a été soulevé (recrudescence de la maladie à l’automne et au printemps). Cependant, le risque est accru lorsqu’un parent est atteint (père : + 6 %, mère : + 2 %), une soeur est atteinte (+ 5 %) ou un jumeau est atteint (+ 34 %).
Quels examens peuvent être nécessaires ?
Le dosage du taux de sucre dans le sang (2 glycémies à jeun > 1,26 g/l) suffit à faire le diagnostic. On trouvera également dans les urines du sucre (glycosurie) et, parfois, des substances dérivées de l’acétone (cétonurie). D’autres examens seront demandés pour la surveillance du traitement, notamment l’hémoglobine glyquée, dont le taux donne une idée de la glycémie moyenne des semaines précédentes. Il doit normalement rester en dessous de 7.
Plus le taux d’hémoglobine glyquée est important, plus la quantité de sucre dans le sang était élevée durant les 6 à 8 semaines précédentes. Une diététicienne aidera à composer les repas qui devront apporter une quantité contrôlée de sucres.
Quelle est son évolution ?
Le diabète est une maladie qui dure toute la vie. Il n’y a pas encore de traitement curatif. En revanche, l’accumulation de sucre dans le sang entraîne des lésions des petits et des gros vaisseaux. Dans les cellules des tous petits vaisseaux, cela entraîne des lésions plus ou moins réversibles appelées microangiopathies (rétine de l’œil, rein, etc.). Il convient donc de bien traiter le diabète pour éviter une atteinte de la vue ou des reins, par exemple.
Les infections (urinaires, de la peau) sont fréquentes chez le diabétique, car les microbes apprécient le sucre...
Quels sont les traitements ?
Le but du traitement est de maintenir des taux acceptables de sucre dans le sang pour empêcher au maximum l’apparition des lésions de microangiopathies. Seule l’administration d’insuline par piqûres sous-cutanées permet de réduire le taux de sucre. Attention, une trop forte dose peut entraîner une chute importante de sucre (hypoglycémie) et être responsable de troubles pouvant aller jusqu’au coma ! Le diabétique doit proscrire de son régime les sucres d’absorption rapide (sucre, bonbons, gâteaux, boissons sucrées...). Une collation vers 10 h est indispensable (elle évite l’hypoglycémie de 12 h).
Le traitement du diabète devient de plus en plus simple, grâce notamment à des stylos à insuline, grâce aussi à des insulines à longue durée d’action qui réduisent le nombre d’injections par jour.
Que devez-vous faire ?
Patience, écoute et disponibilité seront les clés du succès : l’enfant aura besoin de soutien, surtout au moment de l’adolescence où le besoin d’indépendance pourrait entraîner un rejet de toutes les bonnes habitudes prises durant les premières années. Dès le début, l’enfant doit avoir une vie aussi normale que possible : qu’il pratique du sport (en augmentant sa ration calorique et en diminuant sa dose d’insuline), voyage et se sente bien dans sa peau.
Le diabète est une maladie, mais ne doit pas devenir un handicap.
Dr Jean-Pierre Rageau
Vidéo : Diabète : quels sont les vrais symptômes ?
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