Définition

Un épisode d’hypoglycémie arrive  rarement chez une personne en bonne santé. En effet, il s’agit surtout d’une complication du diabète causée par « un excès dans le dosage d’insuline administrée en injection ou en pompe, ou encore par un excès d’insuline lié à un traitement stimulant l’insulino-sécrétion », explique le professeur Vergès, médecin diabétologue.

Chiffres

Alors qu’un taux normal de glucose dans le sang se situe entre 0,70 et 1 gramme de glucose par litre dans le sang, l’hypoglycémie se traduit par un taux de glucose anormalement bas dans le sang (moins de 0,60 g/l ou 3,3 mmol/l).

Symptômes

Si certains malades ne se rendent pas compte de leurs hypoglycémies, le plus souvent, des signes apparaîtront et alerteront le patient. Comme l’explique le professeur Bruno Vergès, « les symptômes de l’hypoglycémie sont riches, bien caractéristiques, mais varient d’une personne à l’autre. Un patient ne présentera jamais tous les symptômes simultanément. Il doit reconnaître ceux qui lui sont propres pour réagir vite.

Parfois, la personne diabétique n’en présente qu’un, deux ou trois, mais pas forcément tous en même temps », explique le diabétologue.

Il existe différents niveaux d’hypoglycémie 

Quels sont les symptômes d'une hypoglycémie légère ?

En cas d’hypoglycémie légère, l’individu présentera des signes résultant de la production d’adrénaline, réactionnelle à la baisse de la glycémie : 

  • des tremblements ;
  • un coup de fatigue brutale ;
  • une accélération du rythme cardiaque ;
  • une anxiété ;
  • un fort appétit ;
  • une sudation importante.

Cette forme d’hypoglycémie peut se traiter rapidement avec un simple resucrage (en consommant des glucides).

Quels sont les symptômes d'une hypoglycémie modérée ?

Les symptômes associés à cette forme d’hypoglycémie sont liés à la production d’adrénaline et au manque de glucose dans le cerveau. En plus de premiers symptômes déjà cités, le malade peut présenter les manifestations suivantes : 

  • une vision trouble ;
  • une sensation de faiblesse ;
  • une irritation (changements d’humeur, colère…) ;
  • des troubles de concentration ;
  • des propos incohérents ;
  • des céphalées.

En fonction de la situation, le malade pourra se traiter lui-même, ou demander de l’aide à son entourage.

Quels sont les symptômes de l’hypoglycémie sévère ?

Si les apports de sucre au cerveau manquent et si le taux de glucose ne remonte pas (le sucre étant sa seule source d’énergie), le malade présentera également :

  • des troubles de conscience pouvant aboutir à un coma agité ;
  • des convulsions.

À noter : l’hypoglycémie peut aussi apparaître au cours de la nuit. Elle est se traduit notamment par :

  • une sudation importante ;
  • un sommeil perturbé et des cauchemars ;
  • des céphalées au réveil.

Causes

Chez le diabétique, l’hypoglycémie est liée à une erreur dans la gestion ou prise du traitement. Certains patients sont plus à risque que d’autres. Les individus atteints du diabète de type 1 traité par insuline ou les sujets suivant un traitement médicamenteux augmentant la production d’insuline (sulfamides hypoglycémiants, glinides) en font partie.

Une prise inadaptée d’un médicament, d’insuline ou un repas insuffisamment riche en glucides peut entraîner une hypoglycémie affectant le fonctionnement de certains organes, notamment le cerveau. L’organisme va de lui-même lutter contre cette baisse de glucose. Ainsi, l’hypoglycémie stimule les glandes surrénales qui vont augmenter la production d’adrénaline qui a le pouvoir d’augmenter la glycémie. En réponse à une hypoglycémie, les glandes surrénales vont aussi sécréter du cortisol et le pancréas du glucagon. Ces deux hormones ont un pouvoir hyperglycémiant.

Les risques d’hypoglycémie augmentent si :

  • un repas n’a pas été pris au bon horaire ;
  • un plat contient moins de glucides que prévu par le patient ou suite à une erreur dans le comptage des glucides ;
  • le malade a pratiqué une activité physique non programmée ;
  • le traitement ou la dose d’insuline n’a pas été administrée au bon moment, ou à la bonne heure ;
  • la personne diabétique consomme de l’alcool sans s’alimenter.
  • la dose d’insuline administrée lors des repas est trop importante par rapport aux glucides ingérés lors de ce repas.

À noter : l’effet hypoglycémiant de l’activité physique ou de l’alcool peut durer 24 heures.

Par ailleurs, des complications telles que la neuropathie, l’insuffisance hépatique ou rénale, favorisées par le diabète, augmentent le risque hypoglycémie.

Facteurs de risques

Le principal facteur de risques est d'être traité par insulinothérapie ou sous traitements antidiabétique.

Personnes à risques

Sont principalement à risques les personnes sous insulinothérapie ou sous traitements antidiabétique.

Durée

L'hypoglycémie doit être prise immédiatement en charge. Il faut arrêter toute activité pour se re-sucrer.

Contagion

L'hypoglycémie n'est pas contagieuse.

Qui, quand consulter ?

Il est indispensable d'en parler à un médecin diabétologue. L'hypoglycémie peut être très dangereuse et doit être maîtrisée.

Traitements

Une fois que les signes apparaissent, il est important de réagir rapidement pour éviter les complications.

Se re-sucrer rapidement

Lorsqu’un épisode d’hypoglycémie survient, il convient d’arrêter toute activité, de s’asseoir et de mesurer sa glycémie capillaire. « La première chose à faire est de s’alimenter avec un produit sucré pour faire remonter la glycémie », indique le diabétologue. Seuls 15 g de glucides, soit 3 morceaux de sucre, brique de jus de 20 cl, une cuillère à soupe de miel… suffisent. Vérifiez votre glycémie capillaire environ un quart d’heure après le re-sucrage. Si besoin, reprenez une collation.

Demander l’aide à l’entourage

Si vous être trop faible ou dans l’incapacité de vous re-sucrer, demandez à quelqu’un de le faire pour vous.

Attention  : la personne vous venant en aide ne doit pas vous re-sucrer si vous êtes inconscient au risque que vous vous étouffiez. Si elle ne peut pas gérer la situation, elle doit contacter rapidement les secours (15 ou 112).

La formation des proches, primordiale

La situation pouvant vite dégénérer en cas de perte de conscience, convulsion ou coma hypoglycémique, il est important que l’entourage des personnes atteintes par le diabète de type 1 connaissent les gestes à adopter en cas d’épisode d’hypoglycémie. Ainsi, les proches seront à même de faire une injection de glucagon. Chaque patient diabétique traité par insuline doit conserver près de lui une ampoule de Glucagon prête à être injectée par un tiers en cas de coma.

Complications

Il est essentiel que le malade sache reconnaître ses propres symptômes annonciateurs d’une hypoglycémie. Quand les épisodes se répètent, ils peuvent à la longue affecter la santé en général. De plus, en cas de perte de conscience brève, le risque principal est de ne pas pouvoir se re-sucrer. Autres risques : celui de chute pouvant occasionner des blessures ou d’un accident de circulation si l’hypoglycémie survient en cas de conduite automobile.

Il arrive qu’une hypoglycémie sévère entraîne de graves séquelles, qui peuvent être irréversibles. Elle peut aussi conduire au décès en cas d’arrêt cardiaque. « Cela est toutefois rare », précise le professeur Vergès.

Prévention 

En adoptant des réflexes simples, qui nécessitent toutefois une rigueur particulière, il est possible de limiter les risques d’hypoglycémie. « Il existe des moyens de surveillance de glycémie capillaire pour tester la glycémie en permanence. On éduque le patient à la contrôler dès qu’un signe apparaît », indique le spécialiste.

Par ailleurs, les nouveaux moyens de surveillance de glucose cellulaire par capteur, maintenant largement utilisés chez les patients diabétiques de type 1, aident à anticiper les hypoglycémies, car ils indiquent aux patients si la glycémie est en train de baisser et à quelle vitesse.

Outre le contrôle de la glycémie, il faut veiller à respecter scrupuleusement le dosage du traitement antidiabétique ou d’insuline. Si nécessaire, il est recommandé de l’ajuster, toujours après mesure de la glycémie, et en suivant les recommandations du médecin. Cela peut notamment être utile en cas de pratique sportive intensive exceptionnelle.

La prévention de l’hypoglycémie passe également par :

  • le suivi d’un régime alimentaire adapté à son diabète (élaboré par un nutritionniste ou diététicien de préférence), en respectant les horaires de repas et de collations ;
  • l’arrêt ou la diminution de la consommation d’alcool.

À noter : il est fortement conseillé de demander conseil à un spécialiste avant toute prise d’un médicament vendu sans ordonnance ou naturel (pour connaître les éventuels effets sur la glycémie), notamment si vous conduisez.

Conseils utiles aux personnes diabétiques

Même en prenant des précautions, un incident peut arriver. C’est pourquoi, afin de pouvoir réagir rapidement si un épisode hypoglycémique survient, il est recommandé :

  • d’avoir toujours sur soi une dose de sucre et des collations ;
  • d’avertir que l’on est diabétique si l’on se sent mal ;
  • de garder son lecteur de glycémie sur soi ;
  • de veiller à ce que son entourage soit informé par le médecin sur les comportements à tenir en cas de problème.

L’importance du glucagon

Pour davantage de prévention, ayez toujours à disposition une ampoule injectable de glucagon. En cas d’hypoglycémie sévère, ce médicament peut être injecté chez un sujet traité par insuline (si l’entourage a été formé au préalable).

En voiture ?

Les conducteurs doivent tout particulièrement être attentifs aux premiers signes de l’hypoglycémie. Sachez, tout d’abord, qu’il est important de contrôler son taux de glucose avant de prendre la route. S’il est bas, renoncez à prendre la voiture, dans l’immédiat et re-sucrez-vous. En cas de longs trajets, la mesure de la glycémie doit être effectuée toutes les deux heures. Enfin, certains médicaments vendus même sans ordonnance peuvent réduire votre vigilance, demandez donc toujours conseil au pharmacien.  

Sites d'informations et associations 

Fédération Française des diabétiques (AFD)

Aide aux jeunes diabétiques (AJD) 

Ligue des diabétiques de France : 47 Rue Montpensier - 64000 Pau - Tél : 05 59 32 36 01 

Sources

L'hypoglycémie, Aide aux Jeunes Diabétiques (consulté le 11.12.19)

Épisodes d’hypoglycémie et d’hyperglycémie, Ameli (consulté le 11.12.19)