Si l’épidémie de Covid-19 aura permis de placer la santé mentale et psychologique au cœur des discussions, la communauté scientifique continue d’appuyer l’importance de la santé psychologique face à diverses infections. Une étude mêlant des chercheurs américains et chinois, publiée dans la revue Aging US, a dressé un constat des plus évocateurs : les états de profonde tristesse, du fait d’un épisode de déprime ou d’un sentiment de solitude notamment, entraîneraient des effets délétèrent sur la santé générale.
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Le sentiment de solitude, de déprime ou même de dépression n’aurait donc pas qu’un impact sur la santé psychologique de ceux qui en souffrent. Se sentir malheureux, avoir des états d’âme, nuirait grandement aux cellules de l’organisme, accélérant le vieillissement encore plus vite que le fait le tabagisme… Ces résultats ont été obtenus par les auteurs de l’étude, chercheurs dans les universités de Stanford et de Hong Kong, grâce à l’analyse des données sanguines mais également biométriques d’un échantillon de presque 5 000 personnes. Tension artérielle, sexe des participants, taux de cholestérol, indice de masse corporelle : des tas de données ont été récoltées dans l’idée de constituer une « horloge de vieillissement ».
« Les résultats sont intéressants et s'ajoutent aux preuves (…) selon lesquelles des facteurs tels que le stress et une position socio-économique faible sont liés au vieillissement accéléré », a indiqué au journal Guardian, Andrew Steptoe, professeur de psychologie et d’épidémiologie à l’University College de Londres.
L’âge chronologique et l’âge biologique
Deux âges sont en réalité attribués à chaque individu. L’âge chronologique, est celui qui s’appuie sur la date de naissance. De son côté, l’âge biologique correspond à celui de l’organisme lui-même, en observant le vieillissement de ses fonctions. Du mode de vie à la génétique, l’âge biologique peut varier sous l’influence de différents facteurs. « Vous ne faites pas votre âge ! », cette phrase vous évoque quelque chose ? En fait, elle voudrait simplement et inconsciemment dire que… votre âge biologique est certainement plus avancé que votre âge chronologique, ou inversement.
Ce dernier constat n’est pas systématiquement bon signe puisque les risques de maladies ou de décès sont plus élevés à mesure que l’âge biologique se détache de l’âge réel. En effet, un âge biologique, aussi nommé physiologique ou fonctionnel, trop avancé sur l’âge chronologique, signifie que le corps a vieilli bien plus vite qu’il n’aurait dû.
La santé psychologique au cœur des travaux
Les biomarqueurs sanguins n’ont pas été les seules données récoltées par les chercheurs sino-américains : « Nous démontrons que des facteurs psychologiques, tels que le fait de se sentir malheureux ou d'être seul, ajoutent jusqu'à 1,65 ans à l'âge biologique d'une personne », ont-ils expliqué. Constat surprenant : la déprime, le fait de se sentir seul(e) et malheureux, ôterait plus d’années de vie que la consommation de tabac.
« Prendre soin de votre santé psychologique est le plus grand contributeur que vous puissiez avoir pour ralentir votre rythme de vieillissement », a confié Fedor Galkin, l’un des chercheurs co-auteur de l’étude.
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