Dengue : bientôt une menace en Europe ? Istock
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Originaire d’Afrique, la dengue s’est propagée dans le monde entier. Elle s’est tellement répandue, qu’actuellement, les experts estiment qu’elle peut devenir une menace pour l’Europe.

Dengue : quelle est cette maladie qui se transmet par les moustiques ?

Aussi appelée grippe tropicale, la dengue est une maladie virale transmise à l’homme par les moustiques Aedes. En se nourrissant du sang, l’insecte propage le virus dans le corps de l’homme. Dans sa forme classique, la dengue se manifeste après 2 à 7 jours d’incubation. Si dans la plupart des cas, la dengue est asymptomatique, elle peut aussi se caractériser par différents symptômes :

  • une forte fièvre ;
  • des maux de tête ;
  • des nausées ;
  • des douleurs articulaires ;
  • des douleurs musculaires ;
  • des vomissements ;
  • et une éruption cutanée.

"Au bout de 3 à 4 jours, une brève rémission est observée, puis les symptômes s’intensifient - des hémorragies conjonctivales, des saignements de nez ou des ecchymoses pouvant survenir - avant de régresser rapidement au bout d’une semaine", détaille l’Institut Pasteur. La convalescence dure en général une quinzaine de jours. Si elle peut être invalidante, elle n’est pas considérée comme une maladie sévère. En revanche, elle peut avoir une forme grave. Dans ces cas-là, elle est appelée dengue hémorragique.

Dengue hémorragique : elle représente 1 % des cas

Bien que dangereuse, cette forme représente une faible part des cas de dengue. Selon les estimations , seulement 1 % des cas de dengue seraient des formes sévères. Dans ces cas-là, la fièvre persiste et des hémorragies multiples peuvent survenir, y compris des gastro-intestinales, des affections cutanées ou cérébrales.

Les plus touchés par cette forme sont les enfants de moins de 15 ans. Ils peuvent développer un état de choc hypovolémique qui, s’il n’est pas pris en charge à temps, peut provoquer la mort. "Les formes graves de dengue sont de plus en plus fréquemment observées lors des épidémies récentes", explique l’Institut Pasteur.

Dengue : une augmentation des cas qui inquiète

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 50 millions le nombre de cas de dengue annuels. Longtemps limitée à l’Asie du Sud-Est, les échanges commerciaux et la globalisation ont favorisé sa propagation. Les premiers cas ont été détectés en France en 2010. "De façon récurrente, la France rapporte des cas autochtones de dengue depuis 2010 : 1 (2013), 4 (2014), 8 (2015), 8 (2018), 9 (2019), et 12 (2020)", détaille l’organisme de santé. Santé publique Franc estime que le moustique vecteur de la dengue est implanté et actif dans 67 départements métropolitains depuis 2022.

Toutefois, la maladie touche particulièrement les départements d’outre-mer. Ces deux dernières semaines, la Martinique a répertorié 6 morts imputables à la dengue, ce qui représente une hausse des cas de 50 % en trois semaines . Depuis le début de l’année, 8 315 patients ont consulté un médecin de ville pour un syndrome de dengue. Les experts estiment que cette augmentation des cas devrait se propager et représenter une menace, notamment en Europe.

Réchauffement climatique : un risque d’épidémie de dengue en Europe

"La dengue va devenir une menace majeure dans le sud des États-Unis, le sud de l'Europe et de nouvelles régions d'Afrique au cours de cette décennie", a expliqué Jeremy Farrar, scientifique en chef au sein de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à Reuters, agence de presse britannique. Selon lui, le réchauffement climatique et la hausse des températures favorisent la prolifération des moustiques vecteurs de la dengue.

"Nous devons parler de la dengue de manière beaucoup plus proactive. Nous devons vraiment préparer les pays à faire face à la pression supplémentaire qui s'exercera à l'avenir dans de très nombreuses grandes villes", explique le chercheur. Il insiste sur l'importance de se préparer pour appréhender correctement les risques d’épidémie. "Les soins à l'hôpital sont vraiment intensifs et nécessitent un ratio élevé d'infirmiers par rapport aux patients. Nous devons combiner différents secteurs qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble", conclut-il.

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