Mariage, enfants, routine, travail, charge mentale, retraite… Les étapes de la vie n’épargnent pas les relations amoureuses. Vous ne voyez pas les années passer. Et pendant ce temps, votre couple s’étiole et se perd.
A lire aussi :
Dépendance affective : 5 signes qui ne trompent pasEt pour cause, parmi les principales causes de séparation, on retrouve le surinvestissement dans la fonction parentale (ou dans le travail), les évènements négatifs (chômage, maladie, problèmes financiers), qui peuvent entraver le bonheur conjugal, et par-dessus tout, le passage à la cinquantaine.
Les couples heureux et durables seront ceux qui parviennent à dépasser ces différentes crises et évolutions tout au long de la vie, malgré les aléas, tout en maintenant les différents piliers de la relation (communication, complicité, intimité, sexualité, engagement...).
Or, y a-t-il des signaux annonciateurs d'un couple qui va mal ? Alice de Lara, thérapeute de couple, conseillère conjugale et médiatrice familiale, nous en cite 7. Aperçu.
Vous n'avez plus envie de faire l'amour avec lui
Pourquoi ? La perte de désir constitue un signe d’inquiétude lorsqu’elle n’affecte qu’un des deux conjoints. "Dans ce cas, l’autre partenaire ressent cette réticence, ce qui provoque de la frustration. Il a le sentiment d’être rejeté et de moins compter. Et ce malaise va instaure un questionnement" nous explique Alice de Lara.
Mais attention : un amoindrissement du désir partagé par les deux parties du couple n’est pas forcément un signe d’alarme. "Quelques fois, quand le temps passe, le couple s’essouffle. Si l’affaiblissement du désir est partagé et que la situation est acceptée par les deux partenaires, cela ne pose pas de problème", tempère la thérapeute.
Dans ce cas, "le couple expérimente finalement une relation sexuelle moins intense, moins fréquente, ce qui est tout à fait normal après 30 ou 40 ans de vie commune !" ajoute-t-elle. "D’autant qu’une perte de la sexualité est à différencier d’une perte de relation : si les projets continuent, que la bonne entente persiste, ce n’est pas un problème. Mais quand la souffrance s’instaure, si."
Vous faites plus de choses sans lui qu'avec lui
"Au sein d’un couple, il est important de conserver des espaces de respiration à soi par exemple au moyen de loisirs ou de sorties séparées. Mais quand ces activités individuelles remplacent totalement les moments à deux, cela constitue un problème", décrit Alice de Lara.
Pourquoi ? "Les sorties séparées permettent de retrouver une forme de liberté, de jeunesse et de communication plus aisée qui ne se soumet pas au regard de l’autre. C’est très bien de temps en temps, mais cela pose problème dès lors qu’on ne construit plus sa vie de couple à deux et qu’on reste dans la quête de ces instants hors du couple ou de la famille", révèle la thérapeute.
Comment faire ? "Il faut être vigilant car, à l’excès, ce comportement peut être dangereux pour le couple", met en garde la spécialiste. Pensez à planifier des activités à faire en couple et à réserver des soirées pour deux.
Vous pensez à quelqu'un d'autre
Lorsque la sexualité d’un couple tiédit ou que l’un des partenaires souffre du manque de désir de l’autre, la tentation d’aller se consoler ailleurs grandit. "Cela se produit généralement dans le cercle du travail, car il y a souvent un ou une collègue apte à écouter et qui rencontre les mêmes difficultés", précise Alice de Lara. "Ce type de tromperie ne signe pas forcément la fin d’un couple mais le met sérieusement en danger", révèle-t-elle.
Pourquoi l’envie de tromper ? "Dès la trentaine, on quitte le chemin de la séduction pour celui du couple, de la famille, des obligations morales. Être fidèle, c’est alors renoncer à être l’objet d’un désir et à avoir du désir pour une nouvelle personne", explique la thérapeute. "Cette résignation est souvent difficile à vivre et il peut exister des moments d’égarements. Cela devient un problème quand une addiction à la séduction s’instaure" développe-t-elle.
Attention : Une autre forme de tromperie existe : "On peut être physiquement fidèle mais accro à certains sites internet que l’on consulte la nuit par exemple, quand le partenaire dort. Il n’y a alors pas de rencontre, pas d’acte charnel, mais un besoin de vivre ce fantasme", souffle la spécialiste. Conséquence : "La sexualité avec le partenaire devient plus fade et, dans la sphère conjugale, on a du mal à retrouver l’émoi et l’adrénaline que la nouvelle relation virtuelle apporte."
Vous ne voyez plus que ses défauts
Pourquoi ? Se fixer sur les défauts de son partenaire peut conduire à une frustration. "Si l’on imagine l’autre comme un idéal, ses défauts vont peu à peu ressortir et constituer des manquements douloureux : il ou elle ne me fait jamais de surprise, il ou elle n’est pas assez tendre ou pas assez attentionné… Si on ne voit plus que ces carences, le bonheur du couple est en danger", prévient Alice de Lara.
Comment faire ? "Ces manquements sont à mettre en parallèle avec les valeurs qu’on partage et sur lesquelles on ne pourrait pas transiger. Il faut se concentrer sur le positif et garder à l’esprit les raisons de notre attachement, accepter ainsi que l’autre ne soit pas un idéal", conseille la thérapeute.
Vous ne partagez plus de projets
Pourquoi ? "Quel que soit son âge, un couple vivant et qui évolue est un couple qui a des projets", définit Alice de Lara. "Il ne s’agit pas de programmer de monter l’Everest ou de faire le tour du monde en bateau, mais tous les petits projets comptent : des sorties, des week-ends, des visites… N’importe quelle activité capable de générer une étincelle" propose la thérapeute. Sans ces projets à deux, chaque partenaire risque de s’isoler dans des activités individuelles.
Le conseil de la thérapeute : "À partir d’un certain âge, un bon projet est celui de la maison de campagne : il donne l’occasion de réfléchir ensemble à la réalisation de travaux, à l’entretien d’un jardin et offre un lieu de vie pour retrouver ses enfants", selon la spécialiste.
Vous n'aimez plus quand il vous touche
Au-delà de la perte de désir, un dégoût de l’autre peut s’implanter. "Se dire 'je ne supporte plus qu’il ou elle me touche, il ou elle me dégoûte' est très embêtant et conduit généralement à une fuite du lit conjugal vers le salon ou même vers la chambre de l’enfant, qui constitue alors un refuge", déplore Alice de Lara. "Quand on ne supporte plus le contact ou même le regard de l’autre, que le dégoût s’instaure, c’est terrible. Cette situation entraîne une séparation affective", détaille la spécialiste.
Comment faire ? N’hésitez pas à consulter un thérapeute de couple pour discuter de ce problème. Ce spécialiste assurera une triangulation et permettra à chacun des partenaires d’exprimer ses ressentis et de mieux se comprendre.
Vous vous disputez quotidiennement
Les disputes sont nécessaires au couple mais, ici encore, tout est question d’équilibre !
Pourquoi se disputer ? "L’intérêt d’une dispute est de fournir aux deux partenaires l’occasion d’exprimer ce qu’ils ont sur le cœur, de purger les ressentiments et de prendre conscience de la demande de l’autre", souligne Alice de Lara. "Si un couple ne se dispute jamais, les partenaires encaissent les rancunes, les ressentis, les contrariétés… et un jour tout risque d’exploser. L’un des deux craque à force d’encaisser et d’accepter les conditions ou les exigences de l’autre" met-elle en garde.
Mais si les disputes sont quotidiennes, "elles traduisent souvent un problème plus important qui n’a pas été réglé" dévoile la thérapeute.
Comment faire ? "Apprenez à différencier la dispute constructive où on se dit les choses de la dispute récurrente qui mine le couple", propose la spécialiste. N’hésitez pas à consulter un thérapeute de couple qui pourra jouer le rôle de médiateur et d’interprète entre vous et votre partenaire.
Merci à Alice de Lara, thérapeute de couple, conseillère conjugale et familiale et médiatrice familiale à Paris (www.conseilconjugal.com)
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