Troisième dose de vaccin : quelle combinaison est la plus efficace ?Istock
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La troisième dose accessible au bout de trois mois

Pour renforcer la vaccination face à la propagation du variant Omicron, Jean Castex a annoncé ce lundi 27 décembre en conférence de presse que la troisième dose du vaccin contre le Covid-19 pourrait dès ce mardi 28 décembre être administrée seulement trois mois après l'injection de la deuxième. Le Premier ministre a suivi les recommandations de la Haute Autorité de Santé, et annoncé qu'"il suffira de trois mois après votre deuxième injection ou votre première si vous avez eu le Covid pour pouvoir bénéficier de votre rappel" à compter de ce 28 décembre. "La primo vaccination reste la mère de notre priorité", a martelé le Premier ministre.

Pour rappel, initialement fixé à six mois, le délai entre la deuxième et la troisième dose a été réduit à cinq le 27 novembre, face à l'inquiétude suscitée par la propagation du variant Omicron. Le 17 décembre, à l'issue du conseil de défense sanitaire, le Premier ministre avait déjà annoncé que le délai passerait à quatre mois à partir du 3 janvier, avec une conséquence sur le passe sanitaire : six mois pour réaliser le rappel avant sa désactivation. Le 24 décembre, le délai avant de pouvoir recevoir sa dose de rappel avait été fixé à quatre mois. De six mois, il est désormais officiellement passé à trois mois.

Troisième dose : quel est le schéma vaccinal idéal ?

Existe-t-il une combinaison vaccinale privilégié pour booster l’efficacité de la troisième dose vaccinale ? Oui si l’on en croit le communiqué de presse commun publié ce mardi 7 décembre par l’Agence européenne des médicaments et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’autorité sanitaire a en effet révélé que la combinaison de vaccins à vecteur viral et de vaccins à ARN messager produit “de bons niveaux d'anticorps contre le virus et une réponse immunitaire des lymphocytes T plus élevée qu’avec l’utilisation du même vaccin”. Les autorités sanitaires précisent que "les résultats d’études sur la vaccination hétérologue suggèrent que la combinaison ayant donné les meilleurs résultats” consiste à se voir d’abord injecter un vaccin à vecteur viral tel que celui d’AstraZeneca ou de Johnson & Johnson, puis une injection d’un vaccin à ARN messager comme Pfizer et Moderna. Une combinaison qui peut être utilisée “à la fois pour les injections initiales et les rappels”. En effet, elles recommandent d’utiliser des vaccins différents, à vecteur viral puis à ARN messager, que ce soit entre la première et la deuxième dose ou entre les deux premières doses et la troisième dose de rappel.

3e dose : comment distinguer effets secondaires et Covid ?

Difficile de distinguer Covid et effets secondaires du vacci n. C’est ce qu’il ressort d’une nouvelle étude publiée le 1er décembre dernier dans la revue The Lancet. Elle a en effet révélé qu'il n'est pas possible de différencier avec précision les symptômes du coronavirus et ceux dus à effets secondaires du vaccin. Les chercheurs n'ont en effet pu identifier les cas positifs au coronavirus qu'avec une précision de 60%. Bon nombre des personnes étudiées ne présentaient pas les symptômes nécessaires pour répondre favorablement au test, tels que la fièvre, la toux persistante et la perte du goût ou de l'odorat.

Seule solution : se faire tester

En clair, il est extrêmement difficile de distinguer les symptômes entre coronavirus précoce et effets secondaires post-vaccination. Il n'y avait aucun moyen de dire si des symptômes tels que les maux de tête, la fièvre, la fatigue ou les douleurs générales étaient dus à la vaccination ou à une infection précoce au coronavirus au cours de la première semaine après la vaccination, à moins qu'un test n'ait été effectué. Les chercheurs incitent donc à s’isoler et se faire tester au moindre symptôme suivant la vaccination pour vérifier que vous n’avez pas été infecté par le coronavirus. C’est d’autant plus important face à la propagation du variant Omicron, plus contagieux.

Les cliniciens étant incapables de faire la distinction entre le vaccin et les symptômes de l'infection, cela sera encore plus difficile pour les personnes lambda sans formation médicale. “La vaccination reste extrêmement importante pour vous protéger, vous, votre famille et votre communauté contre la Covid-19. Cependant, si vous présentez des symptômes par la suite, vous ne devez pas supposer qu'il s'agit uniquement d'effets secondaires de la vaccination - même si heureusement, c'est le résultat le plus probable. Vous devez vérifier que vous n’avez pas de Covid-19 précoce en vous faisant tester”, explique la professeure Emma Duncan, de l’école School of Life Course & Population Sciences.

Troisième dose : quand devient-elle obligatoire pour avoir un pass sanitaire valide ?

C'est désormais officiel. La troisième dose sera désormais obligatoire pour tous les plus de 18 ans pour avoir un pass sanitaire valide dès le 15 janvier. "À compter du 15 décembre, le pass sanitaire pour les plus de 65 ans ne sera plus actif si le rappel n’a pas été fait dans un délai de sept mois après l’infection ou après la dernière injection. Et à compter du 15 janvier ce pass sanitaire de tous les autres publics, c’est-à-dire les Français âgés de 18 à 64 ans, ne sera plus actif si le rappel n’a pas été fait dans ce délai qui reste inchangé de sept mois après la dernière injection", a en effet déclaré Olivier Véran. Afin de convaincre les derniers récalcitrants de se faire vacciner, le gouvernement a décidé de réduire le délai de validité des tests de 72 à 24 heures. Face à la recrudescence de l'épidémie, le gouvernement a décidé de sévir.

Pour rappel, en Israël, la troisième dose a été généralisée à l’ensemble de la population fin août. Le gouvernement allemand a également de donner son accord pour une généralisation de la troisième dose de vaccin anti-Covid pour faire face à l’intense reprise de la pandémie dans le pays.

Troisième dose : bientôt accessible aux plus de 40 ans ?

Cette troisième dose pourrait en tout cas être étendue à tous les Français de plus de 40 ans. C'est en tout cas ce qui a été annoncé ce mardi 23 novembre Olivier Véran lors d'un déplacement pour le lacement de la campagne des Restos du cœur. Olivier Véran a évoqué l'hypothèse que soit entérinée ce mercredi lors du prochain conseil de défense sanitaire l'élargissement du rappel vaccinal à tous les Français de plus de 40 ans. Cette annonce intervient, pour rappel, après l'avis positif de la Haute autorité de santé rendu vendredi dernier. La Haute autorité de santé (HAS) préconise de faire ce rappel six mois après la primo-vaccination, "les dernières études suggérant en effet un bénéfice pour cette tranche d’âge". Cette limite d'âge se fonde sur une récente étude menée en Israël. "On observe une diminution du risque de survenue d’infections, de formes sévères, d’hospitalisations et de décès chez les personnes de 40 ans et plus ayant bénéficié d’une dose de rappel, comparativement à celles qui n’en n’ont pas bénéficié", assure la HAS dans son communiqué.

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Dans un communiqué diffusé ce mercredi 24 décembre, le conseil national de l’Ordre des médecins appelle le gouvernement à élargir dès à présent l’accès à la troisième dose de vaccin et appelle à un respect renouvelé des gestes barrières. "Alors que l’accès à la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est progressivement élargi, le CNOM appelle aujourd’hui le gouvernement à accélérer cette ouverture", est-il écrit. Selon l'institution, "si les critères de fragilité médicale sont primordiaux, d’autres critères sont importants, et notamment ceux visant à protéger les jeunes adultes entrant en contact avec d’autres personnes du fait de leur vie étudiante, professionnelle ou sociale". L'Ordre des médecins rappelle que c'est d’autant plus important qu’"approchent les fêtes de fin d’année". Face à la recrudescence de l'épidémie, "il est nécessaire que le plus grand nombre ait eu accès au rappel vaccinal d’ici là, pour que le plus grand nombre soit aussi bien protégé que possible".

Troisième dose : bientôt pour toute la population ?

Emmanuel Macron ne semble en tout cas pas y être opposé. Interrogé sur le fait d'intégrer la dose de rappel au pass sanitaire de tous les Français, Emmanuel Macron a assuré ce jeudi 18 novembre au soir dans une interview accordée à La Voix du Nord attendre "l'avis des autorités sanitaires". "Pour les immunodéprimés, les personnes âgées, on sait que le bénéfice-risque est positif. S'il s'avère qu'une troisième dose est efficace et nécessaire pour les autres publics, évidemment, on l'intégrera dans la logique du passe" sanitaire, a-t-il ajouté. Pour rappel, le président de la République avait annoncé le 9 novembre que le maintien du pass sanitaire pour les plus de 65 ans serait conditionné, à partir du 15 décembre, à l'injection d'une dose de rappel. Une troisième dose qui sera accessible aux plus de 50 ans à partir de début décembre.

En France, le 4 novembre dernier, plus de 3,4 millions de personnes avaient déjà reçu une dose de rappel, selon Santé publique France, ce qui représente un peu moins de la moitié de la population actuellement éligible. Pour rappel, la campagne de rappel du vaccin contre le Covid-19 a débuté le 1er septembre 2021. Elle faisait suite à la recommandation de la Haute Autorité de santé dans un avis rendu le 24 août 2021 qui préconisait une dose de rappel chez les personnes de 65 ans et plus et celles à risque de formes graves de Covid-19.

Depuis le 6 octobre 2021, les professionnels qui prennent en charge ou accompagnent ces personnes vulnérables peuvent également recevoir cette dose de rappel. Selon service-public.fr, cette dose de vaccin anti-covid doit être administrée 6 mois après la dernière injection de vaccin et 4 semaines après l'injection unique de Janssen. Quelles sont les personnes concernées par ce rappel vaccinal ? Avec quels vaccins ? Où se faire vacciner ? Medisite répond à vos questions.

Quelles sont les personnes concernées ?

Selon service-public, le rappel vaccinal correspond à l'administration d'une injection de vaccin supplémentaire 6 mois minimum après vaccination complète pour les personnes éligibles, c'est-à-dire :

  • les résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Éhpad) et des unités de soins de longue durée (USLD) ;
  • les personnes de 65 ans et plus vivant à domicile (avec une priorité pour les personnes de plus de 80 ans) ;
  • les personnes à très haut risque de forme grave ;
  • les personnes présentant des comorbidités qui augmentent le risque de formes graves de Covid-19 ;
  • les personnes sévèrement immunodéprimées (qui ont déjà reçu trois doses et en recevront une quatrième indique la HAS) ;
  • les personnes ayant reçu le vaccin Janssen. Une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Pfizer) est recommandée à partir de 4 semaines après la première injection.

À la suite de l'avis de la Haute Autorité de Santé du 5 octobre 2021, sont désormais aussi éligibles à la troisième dose de vaccin anti-Covid :

  • les professionnels de santé, l'ensemble des salariés du secteur de la santé et du secteur médico-social, les aides à domicile intervenant auprès de personnes vulnérables, les professionnels du transport sanitaire et les pompiers, quel que soit leur âge ;
  • les proches (de plus de 18 ans) de personnes immunodéprimées.

Quel vaccin allez-vous recevoir ?

Le rappel vaccinal contre le Covid-19 est effectué uniquement avec le vaccin de Pfizer-BioNTech. Dans un communiqué publié le 15 octobre 2021, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande en effet, d'utiliser exclusivement le vaccin de Pfizer. L’organisme a précisé que face aux nombreux questionnements elle a choisi d’attendre l'avis de l'agence européenne du médicament concernant le vaccin Moderna. La demande d'autorisation pour le rappel du sérum baptisé Spikevax n'ayant pas encore été obtenue.

Troisième dose : bientôt obligatoire ?

Pour l’instant, la troisième dose de vaccin n'est pas obligatoire en France pour bénéficier ou conserver son pass sanitaire, mais cette idée serait envisagée par le gouvernement. En déplacement à Montpellier ce vendredi 5 octobre, le Premier ministre Jean Castex a, en effet, affirmé à l’AFP que rendre la troisième dose de vaccin obligatoire était la deuxième piste qui tenait la corde, mais que l’exécutif réfléchissait en priorité à la piste d’un pass sanitaire conditionné à une troisième dose.

"C’est une question de cohérence. Si au bout d’un certain temps, le vaccin n’est plus actif et qu’il faut une dose de rappel, il y a une certaine logique à le lier au pass sanitaire", a aussi assuré ce week-end Yaël Braun-Pivet, présidente (LREM) de la commission des lois à l’Assemblée nationale sur franceinfo.

Où se faire vacciner ?

Les personnes concernées peuvent prendre rendez-vous :

  • chez leur médecin traitant (ou médecin de leur choix) ;
  • dans une pharmacie ;
  • en cabinet infirmier ou de sage-femme, au sein des services hospitaliers où elles sont suivies ;
  • dans un centre de vaccination (possibilité de prendre rendez-vous sur www.sante.fr.

Concernant les personnes dans des Ehpad ou autres structures pour personnes âgées, la dose de rappel s'administre sur place.

Sources

Covid-19 : la HAS précise les populations éligibles à une dose de rappel de vaccin, Communiqué de presse, 24 août 2021.

https://www.has-sante.fr/jcms/p_3283153/fr/covid-19-la-has-precise-les-populations-eligibles-a-une-dose-de-rappel-de-vaccin

Vaccin contre le Covid-19 : qui est concerné par la dose de rappel ?, service-public.fr, 29 octobre 2021.

https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15120

mots-clés : vaccin
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