En pleine pandémie du Covid-19, la monde de la musique est en deuil. Le chanteur Christophe, connu pour ses tubes cultes "Les Mots Bleus" et "Aline" est décédé ce jeudi 16 avril à l’âge de 74 ans. D’après les informations dont nous disposons aujourd’hui, l’interprète aurait succombé à un emphysème, une maladie pulmonaire. Christophe était en réanimation depuis le 26 mars dernier. D’abord hospitalisé à Cochin, à Paris, le chanteur a finalement été transféré à Brest.
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Covid-19 : 7 symptômes discrets à ne pas laisser passer"Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l'ont abandonné", écrivent son épouse Véronique et sa fille Lucie dans un texte transmis à l'APF.
"Aujourd'hui, les mots se lézardent… et tous les longs discours sont bel et bien futiles", poursuivent-elles dans un court texte reprenant les paroles des "Mots bleus".
Qu’est-ce-que l’emphysème, cette maladie dont souffrait Christophe ? Y a-t-il un lien avec le coronavirus ? Vous êtes nombreux à vous poser la question.
L’emphysème, une maladie qui détruit les alvéoles pulmonaires
L'emphysème est une maladie pulmonaire des voies aériennes distales caractérisée par la destruction de la paroi des alvéoles. Les alvéoles pulmonaires font partie des voies respiratoires intrathoraciques. L’emphysème pulmonaire se manifeste par l’augmentation de leur volume et la destruction de leur paroi élastique. Résultat : l’air ne peut plus être complètement expiré.
Cette maladie est associée à la catégorie des BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). Ces dernières désignent un ensemble de pathologies respiratoires mettant en jeu le pronostic vital du patient.
Les BPCO se traduisent souvent par des fortes toux et par l’essoufflement. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les activités quotidiennes deviennent insurmontables. Celles-ci doivent être réorganisées en fonction de l’énergie et du souffle disponibles. En principe, l'emphysème est une pathologie qui touche les personnes de plus de 50 ans.
Christophe souffrait d’un emphysème depuis longtemps…
Considéré comme une BPCO depuis 2015, l’emphysème pulmonaire est donc une maladie chronique grave. D’après les informations du journal L’Obs, Christophe souffrait de cette pathologie "depuis longtemps". La dyspnée (détresse respiratoire), complication fréquente de l’emphysème, avait débuté le 26 mars pour Christophe. Alors qu’il se serait réveillé dans l’après-midi, il aurait eu du mal à respirer. Les pompiers l’avaient donc transféré à l’hôpital parisien Cochin. Il avait ensuite été transféré à Brest, où il a rendu son dernier souffle. Sa fille, Lucie, a pu être à ses côtés malgré le contexte de la pandémie.
En effet, actuellement en France, il est difficilement possible de se rendre au chevet d’un proche en fin de vie. Le risque de contamination au Covid-19 est trop important. Or, la mort du chanteur Christophe, a-t-elle un lien avec le coronavirus ? On vous en dit plus page suivante.
Disparition du chanteur Christophe : le coronavirus est-il en cause ?
Jeudi 26 mars dernier, le chanteur Christophe avait été admis dans le service de réanimation d'un hôpital parisien, apprenait-on dans les colonnes du Parisien le mois dernier. Il avait été hospitalisé pour "insuffisance respiratoire", indiquait alors son épouse, Véronique Bevilacqua.
Le journal avait alors affirmé que la star avait été testée positive au coronavirus : "Admis pour insuffisance respiratoire, le chanteur a été selon nos informations testé positif au Covid-19 et est soigné dans le service de réanimation d'un hôpital parisien", écrivait le Parisien le 29 mars dernier.
Covid-19 : la famille de Christophe n’a jamais mentionné le virus
Lorsqu’elle a annoncé la mauvaise nouvelle, Véronique Bevilacqua, épouse de Christophe, a dévoilé qu’il a succombé à l’emphysème. Si le Parisien a évoqué le coronavirus, la famille de l’artiste n’a jamais confirmé cette information.
Fin mars, l’agent de Christophe avait mentionné une insuffisance respiratoire pour expliquer son hospitalisation, sans faire référence au Covid-19. Aucun autre proche du chanteur en a fait allusion depuis.
Covid-19 : Christophe faisait partie des personnes à risque
En étant touché par l’emphysème, on ne peut nier que le chanteur Christophe faisait partie des personnes à risque face au Covid-19. En effet, les BPCO constituent un facteur aggravant de coronavirus. L’association France BPCO, mettait en garde le mois dernier que les personnes victimes de ces maladies respiratoires sont ceux qui courent le "plus haut risque" face à l'épidémie.
Le terrain sous-jacent à la maladie peut créer les conditions d’une forme grave d’infection par le coronavirus. C’est le cas pour l’emphysème, mais aussi pour la bronchite chronique ou l’insuffisance respiratoire chronique.
"Ce n’est pas le coronavirus qui tue, mais plus souvent les complications qui atteignent des organes" en mauvais état
La première cause de l’emphysème est le tabagisme chronique. Arrêter de fumer est la première chose à faire pour prévenir la maladie. Le tabac, lorsqu’il est chronique depuis de nombreuses années (15 à 20 ans), se trouve impliqué dans environ 85 % des cas d’emphysème.
En outre, si vous êtes concerné par l’emphysème, une infection au coronavirus peut être responsable d’une dégradation de votre état de santé. En cas de décès, le patient ne serait donc pas mort du coronavirus directement, mais de l’emphysème (certes aggravé par le Covid-19).
Michel Cymes, médecin et animateur, s’était d’ailleurs exprimé à ce sujet sur l’AFP. "Le problème, c’est que quand on parle d’un mort lié au coronavirus, on ne précise presque jamais la raison pour laquelle il est mort. Quand quelqu’un de 85 ans meurt du coronavirus, ce n’est pas le coronavirus qui le tue, mais plus souvent les complications qui atteignent des organes qui n’étaient pas en bon état", ajoute-t-il.
Décès de Christophe : "on ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus"
S’il n’est pas avéré que le Covid-19 soit responsable de la mort de Christophe, le virus aura quand même des conséquences sur la fin de vie du chanteur.
Depuis l’annonce de la mort de Christophe, une pluie d’hommages déferle sur Twitter. Tour à tour, les artistes et fans de la star tentent de dire au revoir à leur idole à leur manière. Jean-Michel Jarre, qui avait écrit les textes de deux des albums majeurs de Christophe, a d’ailleurs réagit à ce sujet.
"C'est une grande tristesse. Je perds un membre de ma tribu. C'était l'un des plus grands chanteurs français. C'était plus qu'un chanteur, c'était un couturier de la chanson. C'était un personnage unique. Il avait une fantaisie qu'on ne retrouve plus aujourd'hui. Et on ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus". Il n’est pas le seul à rendre hommage à Christophe sur Twitter : Pierre Lescure, ami du chanteur et journaliste partage aussi son chagrin sur la toile.
Malheureusement, il n’y a pas d’autres moyens pour dire un dernier adieu à Christophe. Dans le contexte de la pandémie liée au Covid-19, l’organisation de cérémonies funéraires s’avère particulièrement compliquée. Les cérémonies doivent se dérouler dans la plus stricte intimité, donc en nombre très réduit, et en suivant scrupuleusement les gestes barrières.
Covid-19 : pourquoi ne peut-on plus se rendre aux enterrements des proches ?
En pleine pandémie, des conditions strictes s’appliquent pour les cérémonies funéraires. L'organisation des célébrations demeure possible mais dans la limite du cercle des intimes, donc en nombre très réduit et en suivant scrupuleusement les gestes barrières.
Ainsi, seuls les membres proches de la famille (20 personnes au maximum) ainsi que les desservants de rites funéraires pourront donc faire l'objet d'une dérogation aux mesures de confinement fondée sur des "motifs familiaux impérieux".
Les coronavirus sont transmis d’une personne à une autre par la toux et, à moindre degré, via la parole. "Ils sont également transmis par les mains, mais le circuit est alors plus complexe : je tousse et je mets ma main devant ma bouche, ce qui la contamine ; ensuite, je serre la main à une personne qui met ensuite sa main à sa bouche. On considère que la voie de transmission manuportée est quantitativement au moins aussi importante que la voie respiratoire", nous indiquait le Pr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste eu CHU de Strasbourg.
En outre, les microparticules aéroportées (A) [microorganismes transmis par le coronavirus, ndlr] ont une portée de plusieurs mètres. Elles sont très peu denses, légères et restent en suspension dans l’air durablement (plusieurs heures).
Dans ses conditions, il est donc difficile d'autoriser les enterrements et hommages bondés de monde. Ces derniers sont propices à la propagation du virus.
Adieu Christophe, mon ami « beau bizarre », Nouvel Obs, 17 avril 2020
AFP
Le Parisien
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