Pic de chaleur : respirer fort peut faciliter la transmission du coronavirus !Istock
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Nous sommes mi-septembre, et pourtant, nous pourrions presque nous croire en période de canicule. Des records de chaleur sont en effet attendus en ce début de semaine, dans plusieurs villes françaises.

Des beaux jours, qui réjouissent bon nombre de Français souhaitant secrètement faire perdurer l'été... Pourtant, cette vague de chaleur n'est pas sans conséquences d'un point de vue épidémique : transpirer ou respirer fortement peut impacter l'efficacité de votre masque. On vous explique pourquoi.

La transpiration peut-elle faciliter la transmission du coronavirus ?

À cette question, les experts sont unanimes : le coronavirus se propage via de petites gouttelettes provoquées par la toux ou les éternuements, mais en aucun cas par de la sueur.

“Pour la sueur, je ne sais pas si l’étude (sur la transmission du Covid-19, ndlr) a été faite mais on ne voit pas comment ce serait possible, car le virus se transmet par voie respiratoire, a détaillé le porte-parole inter-fédéral Yves Van Laethem sur RTL Luxembourg. À ma connaissance, pour aucun virus, même Ebola, la dengue ou encore la grippe, la transpiration n’a été vectrice.”

Bonne nouvelle donc : à l'exception de la salive, aucun fluide corporel ne transmet le coronavirus. C'est bien à travers la respiration et les gouttelettes de salive que le virus se transmet, pas à travers les pores de la peau.

Il reste tout de même important de maintenir une distance, notamment lors de la pratique du sport, "car si la transpiration ne transmet pas le virus, les gouttelettes qui se propagent lorsqu'on respire sont projetées plus loin lors d'efforts physiques", ajoute le site.

Un masque humide perd ses capacités filtrantes

Lorsqu'il fait chaud et que l'on transpire, le masque peut rapidement devenir inefficace : l'humidité lui fait perdre ses capacités filtrantes. Il faut par conséquent changer de masque plus régulièrement.

D'après l'Afnor (l'Association française de normalisation), interrogée par le Huffington Post, il est conseillé de le changer tous les 4h, pour éviter qu'il ne soit trop humide, car "s'il est mouillé, l’électricité statique des fibres du tissu qui arrête les gouttelettes des postillons disparaît et les gouttelettes passent plus facilement”, avertit-elle.

Le Ministère de la Santé recommande aussi de changer " le masque porté dès qu'il devient humide".

Un conseil qui s'applique à tous les types de masque : tissu, chirurgical ou FFP.

Évitez donc tout ce qui pourrait potentiellement humidifier votre masque : la transpiration, mais aussi les plongeons, brumisateurs, vaporisateurs, etc. N'oubliez pas non plus de vous laver toujours les mains après avoir manipulé votre masque et évitez de vous toucher les yeux, la bouche ou le nez pendant l’utilisation.

Toutefois, il y a une chose contre laquelle vous ne pourrez pas lutter : l'humidification naturelle du masque par votre respiration. Là aussi, il faut prendre des précautions. On vous explique lesquelles dans la prochaine partie de l'article.

Pic de chaleur : respirer fort dans un masque, est-ce dangereux ?

Pic de chaleur : respirer fort dans un masque, est-ce dangereux ? © Istock

Malheureusement, oui ! En période de canicule, il est courant de respirer plus fortement dans son masque, pour faire le plein d'oxygène. Ce geste en apparence anodin n'est pourtant pas sans conséquences : le nombre de gouttelettes éjectées par la bouche et le nez augmente.

Aussi, votre masque est non seulement "contaminé" plus rapidement, mais il est aussi plus humide, ce qui accroît encore les risques (comme expliqué précédemment, ndlr).

Par ailleurs, “Quand vous inspirez fort, vous vous rendez compte que le masque rentre dans votre bouche et vous ressentez une gêne”, confie le médecin hygiéniste et infectiologue Stéphane Gayet, du CHU de Strasbourg, au Parisien.

Or, si le porter devient vite inconfortable, vous pouvez être tenté de l'enlever ou de le baisser temporairement. Résultat : vous vous retrouvez avec des particules infectieuses sur le nez, la bouche, le menton ou encore le cou. N'enlevez donc pas votre masque lorsqu'il fait chaud, même si la tentation est grande. Idem lors des pratiques sportives, en particulier lorsque l'activité se déroule en intérieur.

Comment faciliter le port du masque en période de chaleur ?

Selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), pour mieux tolérer un masque en période de forte chaleur, il suffit de choisir “un masque bien ajusté à la forme et à la taille du visage” et “pour les masques alternatifs en tissu, de privilégier les matériaux les plus respirables possibles sans compromettre l'efficacité de la filtration pour réduire la température et le taux d'humidité dans l'air à l'intérieur du masque.”

Pour les masques en tissu, l'Institut recommande également de bannir ceux de couleur sombre, car ils absorbent les rayons et donc la chaleur.

L'Afnor propose, elle, des comparaisons de tissus en fonction de leur protection ainsi que de leur “respirabilité”.

Quant à l'Institut québécois de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail, il conseille de modifier sa respiration sous le masque.

“Favoriser la respiration par le nez (bouche fermée) lors du port du masque. Celle-ci génère moins de chaleur et d’humidité qui seront retenues dans le masque. Il ne serait toutefois possible de préserver une respiration nasale que lors d’un effort faible à modéré.”

Vous pouvez également vous rafraîchir le front et/ou le cou même en portant un masque.

Sources

Masque obligatoire en extérieur : en faisant du sport aussi ?, Le Parisien, 3 août 2020.

Le coronavirus se transmet-il par la transpiration ?, RTL, 6 mai 2020.

Respirer fort à cause des fortes chaleurs peut rendre plus contagieux, Huff Post, 14 septembre 2020.

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