Nous pensions avoir d'un côté les personnes pressées de passer sous l'aiguille et de l'autre, les réticentes face à la vaccination contre la Covid-19. Mais qu'en est-il des personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner ? Ces dernières, pour qui la vaccination est contre-indiquée, se sont senties "laissées pour compte" à l'annonce du pass sanitaire.
"Je suis allergique à un des composants du vaccin, je risque un choc anaphylactique, ce qui peut mettre ma vie en danger. C'est pourquoi, mon médecin, qui encourage en principe la vaccination, me la décommande fortement", nous raconte Christelle, une patiente de 43 ans.
Si ce cas de figure est, certes, rare, Christelle n'est pas un cas isolé. "Quelques centaines de personnes en France ne peuvent vraiment pas" se faire vacciner contre le coronavirus, confirme Olivier Véran à nos confrères du Parisien.
Mais alors que le pass sanitaire est devenu requis pour bénéficier de certains transports, pour se rendre dans les bars/restaurants, centres commerciaux ainsi que dans de nombreux autres lieux publics, il a semblé important de penser à ceux qui ne peuvent pas obtenir le fameux QR code.
Publiée le 8 août au Journal officiel, un décret énonce la liste des contre-indications médicales permettant de bénéficier d'un pass sanitaire valide sans passer par un dépistage ou la case piqûre. On les passe en revue dans notre diaporama.
Pass sanitaire : il sera possible d'obtenir le QR code grâce à une attestation du médecin
Si les autorités sanitaires britanniques avaient déconseillé aux personnes habituées aux fortes allergies de recevoir une injection au début de la campagne vaccinale, "le temps et le recul nous ont heureusement permis de réduire ces contre-indications", souligne au micro de Franceinfo le professeur Alain Didier, qui estime que les concernés sont "probablement moins de 500" en France.
Or, les patients allergiques au PEG 2000 ou aux polysorbates devraient, elles, se tenir à l'écart de la vaccination, assurent les médecins. Elles risquent une anaphylaxie dans les minutes qui suivent l'injection. "Il s'agit d'une réaction allergique qui touche plusieurs organes. Dans la plupart des cas, cela concerne la peau avec une urticaire, à laquelle se combine une espèce de crise d'asthme ou une chute de tension artérielle", détaille le président de la Société française d'allergologie.
Le décret permettra aux personnes concernées d'obtenir leur QR code grâce à une "attestation de contre-indication médicale remise par un médecin".
Outre les allergies, d'autres contre-indications permettent de bénéficier du pass sanitaire sans pour être vacciné. On les liste dans notre diaporama.
En cas d'allergie à un des composants au vaccin
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Les personnes allergiques à un des composants du vaccin, en particulier le polyéthylène-glycol et par risque d'allergie croisée aux polysorbates peuvent bénéficier du pass sanitaire sans être vaccinées. Utilisés dans les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNTech et Moderna, les polysorbates et le polyéthylene-glycol (souvent présenté sous le sigle PEG 2000) sont des excipients, c'est-à-dire des substances ayant pour but de transporter les principes actifs du vaccin dans l'organisme.
Les patients allergiques au PEG 2000 ou aux polysorbates risquent une anaphylaxie dans les minutes qui suivent l'injection.
En cas de myocardite ou de péricardite survenue après la 1e dose
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En cas d'effet secondaire grave après la première dose, vous serez exonérée de la deuxième. Le décret cite notamment la myocardite ou la péricardite. La myocardite est une inflammation du muscle cardiaque et la péricardite une inflammation de l'enveloppe fibreuse qui entoure le cœur.
Si la myocardite a eu lieu après la première injection d'un vaccin contre la Covid-19, les autorités recommandent de ne pas terminer le cycle vaccinal, pour éviter une récidive. "Dans 10 à 20% des cas, il existe un risque que la myocardite devienne chronique et provoque une insuffisance cardiaque sur le long terme", indique le professeur Philippe Charron à nos confrères de Franceinfo.
En cas de syndrome inflammatoire chez l'enfant après une infection par le Covid
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Au printemps 2020, on apprenait qu'un nombre inhabituel d'enfants avaient été admis à l'hôpital pour un syndrome de Kawasaki, suite à une contamination à la Covid-19. Ces jeunes patients présentaient une forte fièvre et une grande fatigue comme lors d'un syndrome de Kawaski classique, mais également des myocardites et des baisses de tension qui les conduisaient en service de réanimation. La crainte d'une récidive a poussé les autorités à décommander la vaccination contre la Covid-19 aux enfants concernés.
En cas de syndrome de Guillain-Barré chez l'adulte
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Il s'agit d'un fonctionnement anormal des anticorps, qui vont attaquer les nerfs du malade plutôt que les microbes. "On redoute que les patients atteints d'un syndrome de Guillain-Barré récidivent à l'occasion de la vaccination contre la Covid-19, avec dans les pires hypothèses une forme plus rapide et plus grave de la crise", commente Thomas Palpacuer, chef de clinique au service de neurologie du CHU de Caen (Calvados), à nos confrères de Franceinfo.
En cas de syndrome de fuite capillaire
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Dans le cas du syndrome de fuite capillaire, les cellules qui forment les vaisseaux sanguins subissent des crises au cours desquelles elles laissent s'échapper dans le corps le plasma contenu dans le sang. Ce liquide entre alors en contact avec les organes pouvant provoquant des œdèmes.
Les rares malades atteints par le syndrome de fuite capillaire font l'objet d'une prudence particulière dans le cadre de la vaccination. Certains médecins font état de patients qui ont connu une récidive après le vaccin.
En cas de traitement par anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2
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Le décret précise par ailleurs un cas de "contre-indication temporaire faisant obstacle à la vaccination" qui est le "traitement par anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2".
Sources
Journal Officiel, 8 août 2021
Décret n° 2021-1059 du 7 août 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire
Vaccination contre la Covid-19 : quels sont les (très rares) cas de contre-indication ?, Franceinfo, 13 août 2021
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