Et si le Covid long concernait bien plus de personnes qu’on ne le pense ? C’est l’hypothèse de chercheurs américains. En France, on estime que 30% des personnes infectées par le SARS-CoV-2 souffrent d'une affection post-Covid, soit 4% de la population. Toutefois, selon ces scientifiques, il se pourrait - en tout cas aux États-Unis - que cette prévalence soit plus élevée.
Covid-19 : pas de test positif mais des symptômes du Covid long
“Étant donné que la plupart des cliniques spécialisées dans le Covid long acceptent seulement des patients ayant reçu un test positif au Covid-19, les personnes qui n’ont pas reçu ce test mais qui présentent les mêmes symptômes sont exclues des études sur le Covid long”, explique l’un des auteurs de l’étude, le neurologue Igor J. Koralnik. L’étude à laquelle il a participé a été publiée en août 2023 dans la revue Neurology Neuroimmunology & Neuroinflammation.
“Nos données suggèrent que des millions d’Américains atteints d’un syndrome post-viral peuvent avoir été exposés au virus SARS-CoV-2 au début de la pandémie [à l’époque, on ne pouvait pas se faire tester, NDLR], et ils méritent le même accès aux soins et la même inclusion dans les études que les personnes ayant reçu un diagnostic de Covid-19”, ajoute Igor J. Koralnik.
L’étude est néanmoins basée sur une cohorte réduite : les chercheurs ont recruté 29 personnes souffrant de problèmes neurologiques comme des pertes de mémoire, des problèmes cognitifs, des maux de tête et de fatigue, mais n’ayant pas été testées positivement au Covid-19.
Covid-19 : des personnes infectées et des personnes n’ayant jamais passé de test comparées
Cette première cohorte a été comparée avec un autre groupe, cette fois-ci constitué de 32 personnes, avec des symptômes similaires mais qui avaient été testées positivement au Covid-19. Ces deux cohortes ont par ailleurs été comparées à un dernier groupe constitué de 18 personnes ne présentant aucun symptôme et n’ayant, à leur connaissance, jamais été exposées au Covid-19.
Les scientifiques ont recherché la présence d’anticorps anti-nucléocapside et anti-spike, qui peuvent montrer une infection passée au Covid-19. Résultats : dans le premier groupe, 12 personnes, soit 41% de la cohorte, avaient une réponse immunitaire qui pouvait montrer une exposition au Covid-19 et qui était similaire à celle du deuxième groupe. Trois quarts d’entre elles avaient des anticorps anti-nucléocapside et la moitié avaient des anticorps anti-spike.
Covid long : 4 millions d’Américains supplémentaires pourraient être concernés
De plus, les volontaires de ce groupe présentaient des symptômes similaires à ceux des volontaires du deuxième groupe (qui étaient atteints de Covid long) et obtenaient les mêmes résultats aux tests sur leurs capacités cognitives.
“Environ 70% des cliniques spécialisées dans le Covid long aux États-Unis n’acceptent pas les personnes souffrant des symptômes du Covid long mais qui n’ont pas reçu de test positif au Covid-19. Nos données suggèrent qu’au moins 4 millions de personnes atteintes d’un syndrome post-viral similaire au Covid long peuvent pourtant avoir une réponse immunitaire montrant une potentielle une infection au Covid-19. Davantage de recherches sont nécessaires sur le sujet afin de confirmer nos résultats”, estime le neurologue Igor J. Koralnik.
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