Covid-19 : l'immunité naturelle durerait au moins 6 mois après une première infection

Huit mois, trois mois... Les annonces et les études se succèdent pour connaître la durée exacte de l'immunité naturelle des personnes déjà contaminées par le coronavirus. Selon une dernière étude menée par une équipe du CHU de Toulouse et publiée ce 27 janvier dans la revue Clinical Infectious Diseases, les personnes infectées par le virus de la Covid-19 seraient immunisées 167 jours, soit six mois. Cette étude, portée par les services de virologie, de santé au travail et d'infectiologie du CHU, s'est déroulée du 10 juin au 9 décembre 2020 auprès de 276 soignants ayant développé le coronavirus. Selon ses résultats, 167 jours après l’infection, 96,7% des soignants présentaient toujours des anticorps stables ou à la hausse contre l’actuel coronavirus.

Comme le rapporte Santé Magazine, qui relaie l'étude, des tests ont été réalisés par les équipes du CHU de Toulouse dans le cadre d'une campagne de dépistage sérologique entre le 10 juin et le 10 juillet 2020, pour définir la proportion de personnes ayant contracté le virus. Parmi les 8.758 agents du CHU dépistés, 276 ont été testés positifs. Six mois après leur infection, en décembre, les 276 personnels soignants ont subi des tests sérologiques afin d’observer la présence d’anticorps dirigés contre le coronavirus Sars-CoV-2. Les tests ont donc révélé que 96,7% des soignants avaient toujours des anticorps stables ou à la hausse, qu'ils aient été symptomatiques ou asymptomatiques.

Une immunité inférieure à la protection des vaccins

Malgré la présence d'anticorps, après ce suivi médian de 167 jours, il y a toutefois eu 5 cas de réinfections chez les personnels soignants testés positifs une première fois, soit un taux de réinfection d’1,8%. Trois d'entre eux ont développé une forme symptomatique de la Covid-19. Selon les chercheurs du CHU de Toulouse, le taux de protection dû à l’immunité naturelle serait donc de 84,8% selon les données de l’étude. Chloé Dimeglio, auteure de l'étude biostatisticienne au laboratoire de virologie du CHU de Toulouse, dirigé par le Pr Jacques Izopet, précise que "cette immunité semble tout de même inférieure à la protection apportée par les vaccins à ARN messager, qui est de 95%". "C’est une donnée primordiale pour le grand public", insiste-t-elle auprès de France Bleu Toulouse.